Liberté De La Presse, Liberté De Pensée.

Au stage de printemps, je n'ai pas éprouvé mon fondement à l'aide d'instrument à vent.
On est pas chez La Gazelle ici non plus.


J'ai enfin appris ce qu'était et comment on construisait une revue de presse.

C'est drôlement intéressant à fabriquer et du coup, ça donne l'impression qu'on exerce un petit pouvoir de libre-arbitre quand on se la fait.

Remarque, quand on ne fait que la lire ou l'écouter, c'est sympa aussi.

Mais c'est dingue comme vue de la sorte, l'info se décrypte autrement.

Un peu comme quand on passe d'une bande-dessinée à un cartoon en 3D.

On comprend toutes les facettes du fait, de quoi attaquer l'Anapurna par les 4 côtés de l'info.

Dans une revue de presse, par exemple, la même info sera abordée sous plusieurs angles de priorité, soit l'aspect social et humain, soit l'économique ou enfin le politique.
Et nous, selon nos sensibilités ou nos dextérités, apprécieront le fait en fonction du point de vue donné par le papier.

C'est chouette du coup, on félicite la liberté d'expression.

Sauf que.

(Oui, le sauf que, c'est comme à ce petit détail près, excepté, MAIS car il y a toujours un mais ici.)

Cécile m'a interpellée.

"Je suis abonnée à Ouest France version papier et je reçois la feuille de chou tous les matins très tôt.
-Bonjour Cécile, ici, tu peux parler en toute sincérité, nous t'écoutons.
-Et donc, je suis déçue, la presse papier a un gros temps de retard par rapport aux infos Internet, comme 20minutes, NouvelObs, L'Express ou encore Le Point.
-Et bien Cécile, tu vois, tu te fais ta revue de presse, tu retrouves à peu près les mêmes infos, mais traitées différemment. De cette façon, tu peux en toute objectivité, te forger ton opinion sur le monde qui t'entoure tous les matins. Internet, c'est beau.
-Oui mais.
-Ah toi aussi tu adhères à la secte des OuiMaisistes.
-N'empêche c'est con, ça m'excite moins de lire la feuille de chou, j'ai déjà vu et lu les infos la veille."

Elle a pas tout à fait tort, la bigoudène.

Alors certes, elle mate l'info sous toutes ses facettes, ou presque.

Mais Internet, c'est une nouvelle façon de consommer de l'info. Elle est mise à jour en temps réel, et les rédactions se sont mises à jour en produisant du papier à un rythme soutenu, de sorte qu'on pense presque que l'info fabrique de l'info tellement y a à dire et tellement c'est rapide de publier un papier sur Internet.
Forcément, la presse papier, elle souffre de la rotative.

Donc oui, demain, on lira sur Ouest France ce qu'on a eu dans le flux RSS hier à 21h.
Par exemple, que la manifestation des Tamouls dégénère à 22h12 sur le site de LeParisien, le parisien, il le saura demain s'il achète la feuille au kiosque. Alors il l'aura lue sur le site, peut-être la veille, mais l'info, il l'aura digérée et quand il la relira dans le métro et en causera ensuite avec le collègue devant un Khébab, chacun aura eu le temps de la disséquer et d'en faire le tour.

En ça, Internet, c'est fabuleux.

Maintenant, c'est vrai qu'on aurait tendance à laisser tomber l'humanité du vendeur de journaux, ou le petit jeune qui te jette ton quotidien dans le jardin tous les matins, à l'heure où tu te demandes si tu fais tremper la biscotte ou ton portable dans le café, tellement t'es absorbée par la Une de Le Monde.

Mais avant que la France subisse la vague de la pensée unique dans tous les médias, profitons d'avoir encore la télé, la presse, la radio et Internet LIBRES pour ne pas devenir des Playmobils de l'info.