Pas de soleil pour les braves

Il fait beau. Et si j'étais normalement constituée, je me serais bien gardée de programmer quoi que soit d'autre que des promenades au soleil pour profiter de la douceur du printemps et des cerisiers en fleurs.
Eh bien non. Au lieu de ça, demain et samedi, alors qu'un beau soleil tout jaune brille sur le site de météomédia, je passerai mes journées enfermée dans un grand hôtel de la ville à écouter des gens parler de recherche sur le sida, à courir à gauche à droite pour prendre des notes sur des dizaines de présentations. Et je dois le faire d'autant plus sérieusement que ces notes serviront à un des rapporteurs. Pas de gribouillis sur une page, là, il faut saisir l'essentiel, le frappant, savoir déceler les nouveautés et les problèmes à suivre ces prochains mois. Et dimanche matin, à 8h, une heure qui ne devrait même pas exister un dimanche matin, alors que j'aurai dansé jusqu'à point d'heure à C'est Extra, il me faudra quand même avoir toute ma tête pour participer à une réunion de travail. Ca promet...
Je ne me plains pas, là, après tout, j'ai eu beaucoup trop peu d'occasions d'assister à des conférences ces dernières années et je sais que je vais apprendre pas mal de choses sur ce qui se passe dans le domaine au pays. Mais quand même, je me suis encore retrouvée embringuée là-dedans parce que... au fait pourquoi ai-je dit oui? Pourquoi est-ce que j'accepte aussi rapidement de participer à tout un tas de trucs, pour après m'en mordre les doigts?
Cette année, une de mes résolutions -oui oui, je fais partie des gens qui prennent des résolutions, pas forcément en début d'année, mais à des moments cruciaux où je sens que je dois reprendre un minimum de contrôle sur ma vie- cette année, donc, j'ai décidé d'apprendre à dire non. Résultats pas forts forts pour le moment, on voit où ça me mène, mais quand même, une étape à la fois, je me soigne. Au boulot, j'ai réussi à me débarrasser de tâches qui n'avaient rien à voir avec mon travail et me faisaient perdre du temps et de l'énergie, et c'est incroyable comme je me sens mieux depuis.
J'apprends à dire "non" pour les bonnes raisons, pas pour m'affirmer comme les enfants de 2 ans (ou bien 3, j'en sais rien, les enfants, c'est décidément pas mon département), mon but n'est pas de simplement exercer mon droit à prononcer ce petit mot qui ferme les portes et donne la paix. Je cherche plutôt à ne pas dire "oui" quand je n'en ai pas envie ou quand je pense que ce n'est pas raisonnable, au lieu d'accepter tout et n'importe quoi parce que je me mets de la pression, parce que je crois que c'est ce qu'on attend de moi- et comme on m'a élevée pour être une fille bien obéissante-, je fais ce qu'on attend de moi.
C'est un long apprentissage, mais ce qui compte dans le fond, c'est d'être honnête avec soi-même, que la réponse finale soit oui ou non. J'ai récemment raté deux occasions de dire non, mais puisque le mal est fait, plutôt que d'avoir des regrets, j'ai décidé d'en tirer le maximum. Y compris du plaisir! Donc, profitez bien du soleilpour moi, mais pendant ce temps je vais essayer de m'amuser à ma conférence...