Magazine Journal intime

S.a.e.d'i.

Publié le 24 avril 2009 par Lephauste

Ce qu'il y a de bien avec les Wacances, c'est que ça permet de recharger les batteries. C'est vrai que c'est usant de vivre ce que l'on vit quand on le vit là où l'on vit. Alors vite, à dates fixes, on s'en va le vivre ailleurs. C'est ce qu'il y a de bien avec l'ailleurs c'est que ça permet de faire exactement la même chose avec le même état d'esprit mais hors de portée de la vue de ceux qui nous connaissent et donc ne sont pas dupes de nos exotismes de pacotilles. Un tel, que je connais mais dont je dois taire le nom sinon je risque de le perdre en tant qu'il est mon ami parce que lui et moi on s'échange de menus services, on est ami et c'est ça qui est bien avec les amis, ces sentiments que l'on partage, en se rendant de menus services. Donc cet ami qui tout au long de l'année gagne ses petits sous à fariboler dans les médias de masse, quand il est en wacances il part loin pour aider les paysans à crever moins con, le cul posé sur la bouse de leurs putains de vaches mortes. Et qu'on le voit parait-il, vêtu de biaude et de gros draps, en sabots fluo avec son petit magnéto à collecter des histoires du terroir de son coin d'origine. Très important les origines quand tu pars en wacances. T'es du 93 mais tout de même pour te ressourcer tu dois, malgré que t'es du 9/3, penser à ces nobles origines, en région, sans lesquelles tu n'es rien. C'est ça qui est bien avec les origines c'est que ça te permet une fois que fortune est faite sur le dos de l'indigène parisis, de t'en retourner comme un petit saligold que tu es vers ton coin de bocage, ta lande, tes montagnes, vers la vie saine. Même si la tumeur cancéreuse, l'ulcère, l'alcoolisme ne te laisse pas à la gare de Lyon, sur le quai en agitant le mouchoir des amants délaissés.

Ah combien de Normands ! Combien de Berrichons ! Combien d'Arlésiens ! Combien de Cambrésis sont partis au matin vers la ville lointaine  comme des rassis sans niaque et n'en sont repartis qu'une fois gonflés aux hormones, avec au gousset, la fortune des rentiers.

Car c'est ça qui est bien avec les wacances, des fois ils n'en reviennent pas ! La tante Clarisse à claqué de ses ulcères variqueux et leur laisse un peit bien, dans le fond du vallon. Ils s'installent et nomment la ruine à retaper, Faudra venir nous voir ! Du doux nom du "village" d'où à force d'emprunts ils ont chassé l'habitant, le précaire, l'ouvrier fraîchement licencié. Car c'est ça qui est bien avec l'emprunt, c'est que ça permet à la tante Clarisse de claquer plus lentement, vu qu'il n'y a pas nécéssité absolue de débarasser le plancher pour que les racines leurs viennent au cul en moins de temps qu'il n'en faut pour être ruiné.

Adonc là, tout est calme, les campagnes sont pleines, les compagnes aussi, l'air est doux et sent bon la glèbe et le missel. On fôlatre parmi les herbes hautes et l'on se rêve en pays, loin des tracas de la crise. Il sera toujours bien temps en rentrant de s'aviser, le marché noir aidant, de la qualité de la vie, qui est un bien commun, si commun que ça n'est même pas la peine de trop y penser, puisqu'on est en vacances.

Ce qu'il y a de bien avec les wacances, c'est que comme je n'y vais pas c'est toujours avec grand plaisir que je les vois revenir, pleins de verve et de sang pour au moins cinq grosses minutes. Après ? Bah après, c'est la révolte


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