Magazine Journal intime

Full aux races

Publié le 25 avril 2009 par Lephauste

Petit préambule à l'intention des âmes sensibles et enchâssées dans les procédures propagandistes. Ce qui suit peut choquer, pour peu que la pensée soit en laisse et bienheureuse de l'être...

- C'est là que t'es bon coco ! Dans la dénonciation. Vaine ? Tu as raison. Mais l'audience coco ! Pense à l'audience ! Aller ! En place !

C'est comme ça qu'il me parle le coach, chaque matin quand j'arrive à la salle. J'ai un coach, comme tout le monde. Un type, appelons-le Stéphane, ça fait carotte. Car tous les coach, ce qui les intéresse, c'est le dividende, la cotation en bourse et donc leur petite commission. Et le mien de coach, autant vous dire, il palpe grave.

- Bon, c'est quoi ton sujet aujourd'hui ? Euh ... que je lui fais, l'air hébété de qui en a un peu ras la tonsure de pagayer dans les sables mouvants de l'actu tachycardique. Je parlerais bien de Burgaud ... D'Outreau ... De l'universalisme et de la plus bonne manière d'accommoder la laitue en tant que la meilleur façon de porter la limace, c'est la visière en arrière.

- Très bon ça, Outreau, Burgaud, l'universel ... Très bon Coco ! Je m'appelle pas Corinne et j'ai rendu ma carte du parti cocomuniss depuis 1981 mais le coach il s'en tape, lui ce qu'il veut c'est du chiffre. Mais pour la laitue, tu révises un peu, on verra plus tard ! Dac ! Je lui fais. Et je franchis les cordes. Jeu de jambes, je valse, je tangotte, j'allonge et paf j'en prends une ... Oh putain !

Depuis quelques jours on nous enlise la comprenette avec les démèlés judiciaires du pauvre juge Kerviel ... Burgaud, coco, t'avais dit Burgaud ! Ah oui c'est vrai, punaise, je rajuste ... Avec les ... judiciaires du pauvre ... Burgaud. Le voilà qui après avoir fait honnêtement son travail en expédiant quelques sous-fifres au devant de la vindicte populaire, se voit lui même mis en cause pour cause qu'il était bien jeune au moment où on lui a confié cette affaire des disparus d'Outreau. Et on s'escrime, on débat, il se défend. Pour peu il en appellerait au peuple en armes. Mais le peuple il sait bien lui ce que c'est que la justice, vu que la préventive et les incarcérations et les gardes à vues prolongées sont un peu son lot quotidien quand à bout de forces, il outrepasse les limites de plus en plus restrictives de la légalité. Le code pénal, il est tout fait pour lui, à sa mesure d'impécunieux minable, commis d'office dans toutes les aventures qui se finissent en correctionnelle, 11e chambre. Le palais de justice, c'est le seul palais de la république où le pauvre possède au moins onze chambres.

Burgaud qui n'en doutons pas, fera la carrière que ses probes études lui réservent, est une sorte de chiffon rouge que l'on nous agite devant les yeux. Au delà il faudrait parler de ce que c'est que ces histoires de pédophiles. Des histoires de petites gens qui baisent leurs enfants ? Les petits gens, c'est bien connu, ont pas de morale ! Ces salauds se lavent pas, sont fainéants faut voir comme et on vous dit pas le pire, vu que vous en seriez choqués à l'extrème. A réclamer peut-être que la peine de mort ... Qui sait ? La pédophilie, les psychiatres se penchent dessus et se triturent le neurone pour nous en faire une de ces théories, bien propres. Un truc avec des vrais morceaux de déséquilibrés mentaux, drogués, des marginaux odieux, des Allegres sur mesure, des criminels fabriqués en série limitée, numérotés. Mais croyez moi ou pas, la pédophilie pour qui se penche un peu sur le sujet, n'est pas un sport de pauvre. Le pauvre, lui, contre toute propagande protège autant qu'il peut, ses enfants. Autant qu'il peut. Autant que pour lui, confusément, il y a un universel, un humain mal dessiné mais digne du simple amour. C'est plus haut qu'il faut chercher le mépris. Plus haut ? Mais où ? Ah ne me demandez pas. Cherchez. Outre passez Burgaud et ses mésaventures de juge d'instruction au service de la morale des maîtres.

Full aux races, j'avais titré cette note. Full aux races, parce que le moyen âge dans lequel nous enfonçons jusqu'à la taille et pour certains jusqu'aux narines déjà, est tout à fait propre à nous faire endosser la haine horizontale sans laquelle il n'y a pas de rentabilité. C'est simple je hais profondément mon voisin de palier, qui tout aussi blanc et pâle que moi, doit bien cacher quelque chose ? Quelque chose qui pourrait ressembler à par exemple, de l'antisémitisme, cette vérole que nous endossons vaillamment puisque nous sommes aussi laids, parait-il, que ce que l'on dit de nous.

Mais alors pourquoi, quand de la solitude je suis le fidèle féal, c'est de fraternité que je nourris mon esprit ? Enfant que je suis de la déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen. Pourquoi ? Parce que je crois au beau, au simple, au regard et à la main qui bâtit pour les enfants autre chose que des ateliers de servitude. L'enclave me bride, le territoire occupé froisse mon regard vague et la misère commune m'est comme la négation de tout ce que j'aime en l'autre, la vision grandie d'une humanité débarassée des vertiges pyramidaux.

- Bon coco ... Euh ... Tu me prépares ton truc sur la laitue, pour la prochaine fois ! Pasque là, franchement, t'es border line, comme on dit.


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