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L'ectoplasme...

Publié le 26 avril 2009 par Eric01
Bernard Werber, dans ces récits fantastiques sur "l’après vie", les décrit ainsi.
Des enveloppes translucides survolant leurs corps "physiques" que la vie vient de quitter, observant ce bas-monde avec la soudaine révélation du savoir universel et une âme d’une pureté ultime, avant de se laisser entrainer vers la lumière de l’infini…
segolene-royal-pardon.1240306230.jpg Bien sur, ces entités poétiques sont issues du cerveau d’un auteur brillant et visent à faire fonctionner l’imaginaire du lecteur jusqu’au moment ou il refermera le livre, et retournera à sa réalité de terrien normal.
Personne ne sait si Mme Royal lit du Werber
Toujours est-il qu’elle a visiblement décidé de ne pas attendre son trépas pour s’élever au dessus de ses congénères, et ainsi leur délivrer la quintessence de sa plénitude en pointant son doigt rédempteur vers ceux que la raison aurait abandonné.
On peut difficilement imaginer que la seule lecture de Libération de la semaine dernière ait pu provoquer chez elle cette lévitation. En effet, voilà bien quelques années déjà qu’elle a entrepris de se laisser pousser la tronche au point de considérer qu’elle est l’unique détentrice des valeurs fondamentales, et que lui incombe l’exclusivité de la distribution des leçons de savoir vivre aux âmes politiques égarées.

Là visiblement, une étape est franchie : Marie Ségolène a touché le firmament…
La voilà sur le chemin du pardon au nom du peuple de France.
Le peuple de France, c’est ce ramassis de brebis dociles et innocentes qu’un parangon machiavélique aurait entrainé dans les limbes de sa morale corrompue.
Vous savez, cette grosse moitié de citoyens crédules ensorcelés, manipulés, endoctrinés par un gourou malfaisant qu’ils ont eu la faiblesse de suivre sur le chemin d’une décrépitude annoncée…
Pardonne leur Seigneur, pardonne leur car ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient !...
Forte de cette théorie nébuleuse, qui mieux qu’elle pouvait décliner au reste du monde les vraies valeurs qui animent le cœur des français, et expliquer à la communauté internationale que l’autocrate ordurier qui les a embobinés un soir de mai 2007, occultait la vraie couleur de leurs sentiments ?
Ne cherchez pas, personne d’autre.
Parfaitement abritée du ridicule par un égo gargantuesque en constant développement, elle n’a pas l’once d’un scrupule à considérer que son titre de présidente d’une région française (et accessoirement… rien d’autre.) lui octroie cet apostolat de censeur international.
S’empêtrer dans des postures minables est une pratique archi connue du personnage, certes. Mais en arriver à s’approprier l’identité de tous ses compatriotes et en kidnapper la parole pour aller, hors de nos frontières, dégorger son aversion viscérale de celui dont elle n’a toujours pas digéré la fessée électorale, il est clair que cette fois on est en face d’un cas d’école pour experts en pathologies comportementales.
Plus sérieusement, on en vient vraiment à se demander s’il subsiste, dans cet esprit chaotique, quelques résidus d’une quelconque cohérence qui en ferait encore un acteur politique susceptible d’être pris au sérieux.
Faire la liste de ses pirouettes politico-évangélistes et de ses nigauderies verbales a déjà été fait, y compris ici.
Pourtant nous devrons nous y résigner, nous allons devoir nous cogner les productions ininterrompues de cette véritable usine à inepties sur pattes, et ce, au moins jusqu'en 2012...
Dramatique…
Fonctionnant selon sa seule logique, puisque la seule défendable, elle considérait déjà que pour avoir passé les deux premières années de sa vie à Dakar, elle avait toutes compétences éthiques et morales pour présumer du ressenti de tout le peuple sénégalais, mais aussi pour lui présenter des excuses au nom de quelques millions d’individus à qui elle avait jugé inutile de demander l’avis.
Le tout en exfiltrant une phrase ambigüe d’un discours (certes maladroit) qui en contient cent autres, et en l’essorant copieusement jusqu’à ce qu’il n’en sorte plus que quelques goutes d’un jus teinté de colonialisme et pigmenté de racisme.
La technique est connue, et elle fonctionne…
D’autant plus pour une Ségolène Royal qui n’existe plus, et qui doit à Nicolas Sarkozy et à lui seul, l’unique opportunité de noircir la une des tabloïds européens.
C’est donc le même artifice qu’elle utilise avec José Luis Zapatero, s’accrochant comme une tique à ce nouveau filon qu’elle voit comme le meilleur outil pour ravaler la façade de sa légitimité décrépie, ratatinée par une collection impressionnante de boulettes stratégiques, d’affichages populistes indéfendables, et donc des déboires électoraux qui en sont la résultante.
Puisant dans la même flaque d’eau stagnante que les chroniqueurs de Libé, elle va sauter des deux escarpins sur une petite phrase extraite de son contexte pour en faire l’incident diplomatique opportun sensé pourrir l’imminent déplacement du chef de l’Etat dans la péninsule ibérique.
Quoi de mieux donc qu’une bonne pincée de vibrantes excuses dans le plat à paella, que ses fantasmes de représentativité nationale refoulés lui autoriseront à distribuer encore une fois au nom d’une population française toute entière qui ne lui a rien demandé, et surtout pas de s’accaparer arbitrairement son opinion sur les déclarations des uns et des autres.
Shootée par le buz de son nouveau coup tordu, elle n’entendra même pas les critiques au sein même de son propre camp, venant pour certaines de ceux-là même qui étaient présents lors de la discussion dont Libération a cru juteux de tirer quelques sous entendus susceptibles de semer une providentielle confusion.
Dans sa jubilation elle oubliera aussi que son ami Zapatero est un dirigeant politique et un chef de gouvernement responsable, en charge d’un grand pays, et donc largement au dessus de ces polémiques pour politicards traumatisés et autres journaleux névrosés.
Quand bien même l’espagnol nourrirait les pires ressentiments vis-à-vis de N.Sarkozy, il fallait que la présidente poitevine puise au tréfonds de sa naïveté pour imaginer qu’une missive aux relents accusateurs suffirait à ébranler les pratiques protocolaires entre deux nations partenaires et amies, en entrainerait les deux protagonistes dans les mêmes singeries politiciennes qui constituent son terrain de jeu, et au dessus duquel elle n’a jamais été foutue de s’élever…
Et ce ne sont pas ses gesticulations hystériques au journal de France 2 qui relèveront le niveau :

Ségolène Royal vs Pujadas [ITV] Fr2 200409
Il n’est pas inutile, au passage, de rappeler à M.Pujadas qu’un journaliste digne de ce nom se doit d’être le patron de son interview. C’est lui qui pose les questions et le questionné qui y répond…
Le même Pujadas dans une rédaction politique anglo-saxonne serait immédiatement renvoyé à ses fondamentaux, et prié de se représenter avec la capacité d’exiger de son interlocuteur des réponses précises à ses questions.
Fin de la parenthèse.
Désormais donc, il faudra s’y préparer. La nouvelle méthode Royal tournera autour de l’excuse par procuration.
Celle des français dont elle s’est arrogé la signature…
Qu’il en soit ainsi, nous aurons à présent une sentinelle auto proclamée de la morale juste prête à fondre sur tout ce que Nicolas Sarkozy salira de son impertinence et de son arrogance.
Nous ne la remercierons jamais assez.
La prochaine étape pourrait bien être un courrier au DRH de la société Rolex dans lequel la France s’excusera bien platement d’avoir laissé arriver au pouvoir un individu qui manifestement ternit l’image de ses produits.
Le comité d’entreprise de Renault pourrait recevoir sous peu le même plis réclamant que soit accordé le pardon aux citoyens de ce pays pour avoir permis à ce postérieur indigne de souiller quotidiennement une de leurs Velsatis.
Ne riez pas, nous ne sommes à l’abri de rien !
besnehard.JPG J’en appelle modestement à Dominique Besnéhard, son très influent coach en technique comportementale et en relooking pour célébrités défraichies, d’user de sa science infinie pour faire redescendre sa protégée sur cette planète, déjà pour lui éviter de se gaufrer lourdement pour la énième fois, et surtout avant qu’elle ne finisse de ridiculiser l’image déjà peu reluisante de l’aréopage politique hexagonal.
Qu’il s’emploie, dans un souci d’intérêt général, à lui faire comprendre que les ectoplasmes qui survolent le monde des vivants en l’observant avec les yeux du savoir global et universel, c’est dans les bouquins de Werber.
Et puis s’il était envisageable, dans l’état avancé de ses certitudes établies, de lui transmettre leur gratitude pour ses délicates attentions, mais qu’elle soit gentille de s’occuper de ses pieds, les français sont bien assez grands pour s’excuser tout seuls…
Merci pour eux…


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