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Dior, la Chine et l'Art: une alchimie rare

Publié le 03 mai 2009 par Michelgutsatz

RideauShanghai Cela fait très longtemps que les marques de luxe s'associent à l'art. Nombre des grandes expositions artistiques mondiales ont les plus grands noms du luxe comme mécènes (LVMH a ainsi été mécène de "Picasso et les maîtres" / "Le grand monde d'Andy Warhol" / "Yves Klein".. et a "mécèné" la réalisation par Olivier Debré du rideau de scène du Grand Théâtre de Shanghai), leurs propriétaires sont eux mêmes souvent des collectionneurs émérites (François Pinault installant ses collections à Venise dans le Palazzo Grassi et la Dogana del Mare). Ce "marriage" artistique repose sur un postulat: il existe un lien "génétique" entre Art et Luxe. Dans ce monde issu de l'artisanat, le désir de noblesse est évident. Chaque marque est ainsi associée à un Créateur (version française du Directeur Artistique anglo-saxon) qui insuffle une vision à toute la création de la marque - et dont les créations sont présentées comme autant de pièces uniques à forte dimension artistique (dans la haute couture plus particulièrement). La connivence de certains musées, comme le MOMA, ne fait que renforcer cette idée que les produits de luxe peuvent être des oeuvres d'art: voir un de ses produits exposé au MOMA donne à la marque la dimension artistique éternelle qu'elle recherche. Le mécènat s'inscrit dans cette logique. La véritable question qu'une marque (ou un groupe) de luxe ait à se poser est la suivante: combien de ses clients se souviennent, même s'il ont visité l'exposition en question, de cette association?

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Une exposition récente (Novembre 2008/Janvier 2009) au Ullens Center of Contemporary Art de Beijing ( le musée fondé par Guy et Myriam Ullens, probablement les plus importants collectionneurs d'art contemporain chinois au monde) nous montre qu'une marque de luxe peut adopter une approche radicalement différente et véritablement innovante de sa relation à l'Art. Dior a commissionné 20 artistes chinois pour créer des œuvres librement inspirées de Christian Dior. L'ensemble est époustouflant: on y trouve des réinterprétations de signes emblématiques de la marque (la chaise Dior / le sac lady Di / Christian Dior au travail / John Galliano...) comme des œuvres sans lien apparent avec la marque, mais d'une force et d'une modernité étonnantes ("Hole in the wall Hope in the World").

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Les robes Dior côtoient et dialoguent avec ces œuvres comme dans la réinterprétation de la Cène par Wang Quingsong...L'exposition est aujourd'hui visible sur Second Life...

Dior Ullens ExhibitionView more presentations from gutsatz.

Dior en fait renoue içi avec la véritable définition du mot "mécène" - à l'image de Mécène, ami d'Auguste qui aida Virgile, Horace, Properce...: "Personne qui aide financièrement, par seul goût des arts, un artiste". Dior redonne ses lettres de noblesse au mécénat.. et installe sa renommée en Chine un de ses marchés les plus prometteurs.


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