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Antony et les prodiges...

Publié le 08 mai 2009 par Vermine01
Antony et les prodiges...
Je ne vous fais pas l'affront de vous présenter The Prodigy, je préciserai simplement que ce groupe, qui présida en 1994 à ma conversion technoïde avec son album "Music for the jilted generation", avait cessé de m'exciter dès le suivant, "the Fat of the Land", qu'en dépit de quelques moments épiques j'ai toujours trouvé surfait et injustement adulé...On ne mentionnera leur pathétique "Always outnumbered, never outgunned"  que pour dire à quel point le groupe de Liam Howlett semblait dans le décor et pas prêt de se remettre en piste. Enorme surprise donc que ce "Invaders must Die", sorti voici quelques semaines : c'est pour moi, à égalité avec "Music for...", le meilleur album d'un Prodigy qu'on retrouve en pleine forme dans une veine break-punk oldschool certes bourrine à souhait, mais d'une efficacité foudroyante. Trois riffs de synthés vintage et deux gimmicks "dans ta face" plus tard, on frôle le K.O. par apoplexie et on ne rêve que de goûter ces assauts prodigieux en live, puisqu'ils ont manifestement été pensés pour le gros dancefloor. C'est tout de même dommage pour un combo qui se réclame depuis 15 ans du mouvement punk, d'avoir attendu 2009 pour le démontrer, mais ça valait le coup de patienter...

 

En parlant d'attendre, il est des miracles qu'on attend plus, et qui pourtant arrivent...Antony Hegarty est de ceux là. Alors que je me pensais, musicalement, revenu de tout, cultivant en douce l'aigreur nostalgique de celui qui croit que désormais plus rien ne saurait vraiment l'émouvoir, en trois albums tardivement découverts (dont le plus récent, "The Crying Light", est sorti en janvier dernier) ce monsieur m'a plongé dans des émois dignes de mon adolescence romantique. Antony and the Johnsons, c'est surtout une voix incroyable posée sur un monde de cordes frottées, pincées, frappées...Un trémolo profond et sensuel qui vous chope aux tripes et vous embarque dans un maelström d'émotions qui font mal et pourtant font du bien : on est heureux, et presque fier en ces jours où plus rien ne ressemble à rien, de sentir résonner aux tréfonds de soi les accents d'une telle humanité. Merci m'sieur...

 



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