Pour un Trastevere libre

Trastevere libero ! Deux mots sur une banderole à même le sol. C'est le spectacle aperçu jeudi soir en me promenant dans ce quartier de Rome, de l'autre côté du Tibre.
Deux étudiants préparaient une manifestation :
un mégaphone

une bombe de couleur

une banderole

sont leurs seules armes.
Les forces de l'ordre, elles, ont répondu présentes vendredi, jour du rassemblement : quasiment aussi nombreuses que les manifestants. Des étudiants donc, des riverains et les marchands ambulants du quartier. Et pourquoi donc me dires-vous ?
Le Trastevere change depuis une vingtaine d'années. De lieu plus ou moins bien fréquenté et populaire, il devient lieu de sorties le soir venu. S'y retrouvent touristes comme romains.
Les prix de l'immobilier grimpent. Petit à petit, les anciens habitants quittent le Trastevere. Ces derniers temps, les contrôles policiers des vendeurs de rue se sont faits plus nombreux, plus pressants.
Tout le monde a en tête le cinéma America, à l'abandon depuis plusieurs mois, qui ferait l'objet de spéculations plus ou moins transparentes. On prévoit d'y construire un supermarché ! Cela ne fera que le quatrième en moins de 100 mètres !
Les vendeurs réclamaient donc l'arrêt de ces contrôles répétés et les riverains la construction de logements en lieu et place du projet initial.