Mr Husband va enfin prendre l'avion. Quand je dis enfin, c'est pas que j'en aie marre de lui, pas du tout, c'est que je sais qu'il en a besoin. C'est un géologue après tout, un homme de terrain, pas un gratte papier. Il a besoin de voir du pays, des cailloux, que sais-je.
Il faut voir la scène quand il me parle de ses projets de voyage. Il commence avec un air sérieux, parle de ce qu'il doit faire, de ses réunions, de ses visites sur le terrain, avec un air quasiment ennuyé devant la tâche à venir. Et puis il me regarde, et voit bien que je ne suis pas dupe. Et là le sourire qu'il tente de contenir à grand peine éclate sur son visage.
Si j'ai eu beaucoup de difficulté à me faire à ces voyages qui l'éloignaient de moi dans le temps, maintenant que ça fait des mois qu'il n'a pas bougé, je me sens l'âme généreuse et je l'encourage à aller voir ailleurs si j'aimerais y être. Cela dit, je ne suis pas sûre que je serais aussi patiente et accommodante si le cirque des "je ne sais pas quand je m'en vais, je ne sais pas pour combien de temps je m'en vais, je ne sais pas quand je rentrerai" recommençait. Mais j'ai fait du chemin, quand même...
Alors ça fait des semaines que j'entends parler d'un éventuel voyage en Turquie, qui s'est récemment transformé en voyage en Arabie Saoudite, sans date de départ confirmée, sauf que ça risque d'être demain. Ou dimanche. Ou lundi. Ou... vous avez compris. C'est pas bien grave pour moi, mais ça me frustre pour lui.
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Et allez savoir pourquoi, tant qu'à changer de programme, on ne part plus au Yukon en juin, on file vers le sud jusqu'au Nouveau Mexique. J'avais trop peur que des gros moustiques me mangent à travers mon pantalon. À la place, on va manger du sable, et voir des paysages extraordinaires aussi. J'ai acheté les cartes routières, pris une dizaine de guides à la bibliothèque, je salive en regrdant les photos des autres. Encore 5 longues semaines et nous y serons...