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Cet homme… Ce héros !

Publié le 23 mai 2009 par Docteurho
« Pour cette fois, rien que cette fois, laisse-moi écrire les choses comme je les ressens… » Je ne connais ni son visage, ni sa silhouette. Je ne sais pas si c’était un homme bon et généreux, aimant et conciliant. Je ne sais pas s’il a rendu heureux sa femme et ses enfants. Il m’a suffi, pourtant, de lire un article… En réalité, je ne l’ai pas lu.  Je l’ai ressenti. Un tourment de douleurs. Une blessure fraîche et ouverte. Elle pisse encore le sang. Je l’ai sentie, cette douleur, dans mes tripes. Elle m’est arrivée jusqu’aux os. Le genre de mal qui s’impose à vous, qui ne vous lâche plus. Je me suis, alors, effondrée, et  je le suis toujours, d’ailleurs. Paralysée par cette torpeur que je n’arrive même pas à combattre. Je l’ai senti, je l’ai ressenti. LUI. Il est parti trop vite pour Lui. C’était, pourtant, son heure. J’ignore ce qui est le plus terrifiant dans l’histoire ; est-ce de ne l’avoir que trop peu connu, ou d’avoir été forcé de devenir un homme sans lui ? Qu’a-t-il fait tout au long de ces années ? Qu’a-t-il bien pu faire si ce n’est mûrir au risque de mourir ? Pourtant… Et chaque année, il retrace cette perte qu’il ne pleure pas, cette peine qu’il n’arrive toujours pas à purger. Moi dans tout cela, je ne suis ni la sœur, ni la fille. Je ne suis qu’ « une ». Inconnue de cette vue, ignorant vingt neuf ans de Son parcours. Je ne vois pas le père, seulement l’homme qu’il est devenu et je ne peux m’empêcher de penser que c’est au père qu’il le doit. C’est un triangle insensé. Un moment d’empathie. Une ouverture vers une âme. Un lien à jamais tissé, que dis-je ? Cousu au fils de fer ! Ce soir, il a fait sortir mes tripes, mon cœur, mes mains et mes mots. Je le sais, c’était un homme bon et généreux, aimant et conciliant. Je sais qu’il a rendu heureux femme et enfants. Je ne connais ni son visage, ni sa silhouette. Pourtant, ce soir, je l’ai pleuré.

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