Magazine Journal intime

Comment on sait recevoir !!!

Publié le 28 mai 2009 par Tazounette

Comment on sait recevoir !!!
Comme vous le savez, je travaille à la Commission européenne. Ouais, je sais, ce nom est plutôt ronflant, l’air de rien, on dirait que ça en jette un max !…

Mais laissez-moi un peu vous conter combien parfois, c’est à se chopper la honte !

Je suis donc la secrétaire de deux juristes. De temps en temps ceux-ci reçoivent des gens. Des représentants de sociétés, d’associations voire même des représentants d’autorités nationales (ministères ou autres). C’est donc à moi ou à ma collègue si je suis absente, qu’incombe le fait de réserver une salle, d’inviter les gens d’autres services de la Commission à la petite sauterie causerie, et aussi, parce qu’on sait recevoir, de commander des boissons au service adéquat qui les livrera en temps et en heure au moment de ladite réunion.

Cela faisait environ 3 semaines que j’avais organisé celle-ci. Réservation de salle, invitations des collègues. Etant donné que le juriste ne me l’avait pas encore demandé, je n’ai pas pris l’initiative de commander des boissons (erreur de ma part puisque lorsqu’on reçoit des gens, essentiellement de l’extérieur, il faut que ça en jette et que donc on se lâche niveau café, thé et tout l’toutim)…

La semaine dernière j’étais donc en vacances, laissant mes dossiers en cours, à l’espèce de gratin d’endives au(x) jambon(s) qui trône en face de moi, désormais… Et je peux vous dire que question béchamel, elle en tient une sacrée couche !

Bref, lundi je rentre de vacances et reprends le cours de mes dossiers, sans que l’endive ne trouve judicieux de me tenir au courant de ce qui a été fait ou non en mon absence. Aujourd’hui est le grand jour de la réunion que j’ai organisée pour mon juriste. Environ 25mn avant le début de ladite, je reçois un appel me demandant si la commande de boissons a été faite, parce que curieusement, il se trouve dans la salle et comme la sœur Anne, il ne voit rien venir…

OUPS. Gros coup de chaud. Je bafouille qu’aujourd’hui c’est le jour off de l’endive et que donc, étant donné que je n’ai moi-même pas fait la commande adéquate, si c’est un bon back-up elle doit avoir pensé aux boissons, surtout s’il a eu la présence d’esprit de lui demander. Je lui propose de faire le tour du bureau de ma collègue à la recherche d’une info quelconque.

Je m’aventure dans un monceau de dossiers qui jonche le bureau de l’endive jambonnée sans rien trouver de ressemblant à une demande de boissons.

Re-OUPS.

Je vais voir une autre collègue qui était présente au taff, pendant que moi je me la coulais douce et tente de glaner quelques infos sur ce qu’elles ont branlé pendant que moi j’étais pas là ;o)

RIEN.

On décide de gruger avec quelques bouteilles d’eau que l’on garde en réserve pour les quelques réunions informelles. On comble le vide de bouteilles d’eau pétillantes déjà entamées et pleines de germes et surtout exemptes de bulles, ce qui est super rigolo. Imaginer tous ces intellectuels espérant quelques gouttes pétillantes et se retrouver avec en bouche un truc immonde simili gazeux !!! Ma collègue me certifie que « vu que ça fait pssschiiitt en ouvrant, c’est qu’il y a encore des bulles », je ne discute pas, je sens bien qu’elle a de toute façon décidé d’avoir raison. Inutile de lui dire que même s’il ne restait qu’une seule bulle elle trouverait le moyen de faire pschiiitttt à l’ouverture, puisque c’est le propre même du gaz mis sous pression qui se retrouve sous oxygène….

Bref. Et nous sommes allées installer nos bouteilles vérolées dans la salle de réunion.

Cette salle aussi, je dois en parler. Elle en jette parce que le mur du fond est une gigantesque baie vitrée en arc de cercle qui donne sur le bâtiment prestigieux des cabinets des commissaires. Et comme elle est au 6ème étage, la vue est plutôt imprenable. Seulement elle est cachée par plusieurs rails de stores de lamelles de tissus mis bout à bout et vieux comme Hérode, la moitié des lamelles sont bousillés, les fils ne répondent à rien, et les rails sont tous de guingois. Nous avons tenté d’entrouvrir les stores histoire que les gens soient bluffés par la vue, histoire que leur œil ne remarque pas le ridicule du reste…

Les néons, au plafond, sont nombreux et entre chacun, le fil électrique pend lamentablement, ils ont fait des espèces de nœuds pour que ça ne chatouille pas la tête des plus grands, parce qu’à la Commission on fait attention aux finitions !!!

Puis 5 minutes avant la réunion, j’ai reçu l’appel de la réception me disant que les « invités » extérieurs étaient arrivés et qu’il me fallait les accueillir et les amener à la salle de réunion. Je me dirige vers les ascenseurs appuie sur le bouton d’appel et patiente. Rien ! Deux ascenseurs et aucun ne répond ! Au bout de 3 minutes, à la limite du bouillonnement, je me dirige vers l’escalier en colimaçon et descends les 6 étages qui me séparent de la réception.

Le tournis commençant à affleurer, j’ouvre la porte donnant sur le hall d’entrée et vais accueillir l’espèce de troupeau informe d’où jailli en vrac, des mots d’anglais, d’allemand et moi, déjà passablement énervée et par l’endive et par l’ascenseur paresseux, je les accueille dans un français impeccable.

Non mais ! Faut pas pousser non plus !

Nous nous dirigeons tous vers les ascenseurs que je tente encore d’appeler vainement. Ils sont bien décidés à rester là où ils sont.

Me voilà obligée de les diriger vers les escaliers. 6 étages plus haut, les voilà en bonne condition pour commencer la réunion. Suant et haletant, crachant poumons !

Ils ont de la chance, pour un peu, c'était des boissons chaudes qui les accueillaient !!!…

Alors que là, c'est de la bonne eau, plate ou pétillante, au choix !

Elle n'est pas fraîche, elle n’a plus de bulles, elle a déjà servi, mais c’est toujours mieux que rien !!!


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