Magazine Journal intime

Le lion

Publié le 30 mai 2009 par Anaïs N.

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Je ne pense pas qu’il soit utile de raconter ce monument de la littérature française. Non, juste souligner que je le relis pour la 4ème fois et c’est toujours la même magie. Je n’ai pas besoin de fermer les yeux pour voir la lueur rose, au petit matin, inonder la savane et humer toutes les senteurs qui partent à l’assaut d’une journée brûlante sous le soleil d’Afrique. J’ai encore frissonné quand Patricia a présenté King, son grand lion, à notre narrateur. Je me suis laissée surprendre quand Bullit surgit par surprise dans le campement. J’ai souri, à demi écoeurée quand les masaïs piétinent pour la petrir la bouse de vache qui leur servira à construire leurs abris… Non, seulement raconter les circonstances qui m’ont amenée à relire ce bel ouvrage…

J’ai découvert l’écriture fine, ciselée, élégante de Joseph Kessel en classe de 4ème. Ce livre a marqué ma jeunesse. Il m’a donné le goût des belles lettres et l’envie de découvrir l’Afrique, même si les temps ont bien changé… Hélas. Et il exerce toujours sur moi la même fascination, alors, je m’étais fait la promesse de le relire, cette année.
Mais voilà, dans la vie c’est comme avec mes blogs, j’ai souvent déménagé. Au fil de mes changements d’adresse, je me suis délestée du poids des choses pour ne garder que l’essentiel. Et puis, je crois que j’ai le goût du hasard et celui du plaisir savoureux de chiner des livres d’occasion. Alors, je ne garde pas, je revends et je reprends comme un vieil amant, dont jamais on ne se lasse, vraiment…

Par une jolie journée d’avril, j’étais à flâner sur le Boulevard Saint Michel. La foule était dense aux abords des étals des bouquinistes. La crise est passée par là et nombreux sont ceux qui cherchent de la lecture en lowcost. Tout comme moi. Un jeune homme venait de recharger les bacs en bois d’ouvrages et de pépites en tout genre. J’ai dû me frayer un chemin pour glisser les doigts au milieu d’une rangée serrée de bouquins. J’en ai saisi un au hasard pour libérer la file. Il m’est resté en main. Bonne pioche, jolie rencontre, heureux présage peut être… Jauni, flétri, corné, d’une édition déjà ancienne au prix modique de 0.50 euros, Le Lion avec sa crinière flamboyante s’imposait à moi de toute sa majesté. Je n’ai pas résisté, je n’ai pas hésité, je l’ai acheté et relu. Pour la 4ème fois de ma vie, j’ai éprouvé le même plaisir à voyager dans une jeep bringuebalante aux côtés de Patricia…

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