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Le jardin de "Mon labeur"

Publié le 05 juin 2009 par Rendez-Vous Du Patrimoine

Le jardin de
Clichés I. Rambaud Je suis entrée presque sans le vouloir, en tout cas sans l’avoir prémédité, dans ce jardin si fleuri, si coloré devant lequel je passe souvent et qui m’intrigue par sa propreté et son opulence. La maison elle-même est toute petite et vraiment modeste. Pour en rajouter, elle s’appelle « Mon labeur ». C’est gravé sur le pilier en lettres marron sur fond blanc . Le jardin de On pourrait la qualifier de « maison de banlieue », par sa taille, son environnement, son nom aussi. Petite, sur un niveau, avec des volets verts et une entrée en vitre. Posée sur sa parcelle, un peu loin de la rue si bien que celui-ci est tout entier tourné vers l’extérieur et qu’on ne peut manquer de le remarquer, tant il est bien entretenu, surtout par rapport aux autres jardins qui l'entourent, beaucoup plus négligés.
La maison a dû demander du travail à l’époque de sa construction et il fallait que cela se sache. On ne l’a pas dénommée « Mon bonheur », mais bien « Mon labeur ». Pourquoi pas « Mon malheur » ou «Mes ennuis », me suis-je demandé. Sans doute parce que le travail, le « labeur » pour parler chic était alors considéré comme une valeur sûre et non comme une peine ou un châtiment. Les années 30 sans doute, les congés payés, l’euphorie, le lopin de terre qu’on va cultiver à la campagne et puis on finit par construire et puis on s’y retire, mais on en finit pas avec les tomates et les pommes de terre parce que c’est meilleur et moins cher qu’à la grande surface et que les bras sont habitués.
Aujourd’hui c’est la crise, le chômage, les boites qui ferment, l’avenir on ne sait pas. Les maisons ne s’appellent plus. Il y a juste des noms sur les boîtes aux lettres.
Je m’étais arrêtée devant la barrière, marron elle-aussi et j’avais posé mon vélo pour mieux regarder l’ensemble à travers les barreaux.
Elle est arrivée derrière moi avec son sécateur à la main, souriante, les bras nus et en jean. Venait-elle de chez une voisine ? Je ne me suis pas étonnée de la voir là en dehors du jardin, dans la rue. Elle avait les cheveux gris et portait des lunettes de vue. La soixantaine sans doute. le teint halé, d’une femme des champs en fait, même si son champ à elle était en ville, ou presque.
« Vous voulez entrer ? Allez-y… ».
Je suis entrée bien sûr. Par curiosité, parce qu’elle était aimable et que son jardin était la tentation même. Elle m’a montré ses rosiers qui faisaient des arcades, les coquelicots qu’elle avait semé en rang à côté de pousses de blé pour faire comme en plein champ, le potager au milieu de toutes ces fleurs.
Le jardin de

J’ai fait des photos du jardin et je l’ai félicitée.
Le soir, (était-ce à cause d'elle ?), je me suis décidée à faire un clafoutis avec les cerises de "mon cerisier" que les pigeons et les pies faisaient tomber dans l’herbe.
J’ai cru qu’il serait raté parce que les cerises étaient toutes petites et acides, mais non il était très bon et d’une forme amusante, toute tordue.

Le jardin de

Du « fait maison ».Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !


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