Magazine Journal intime

clOckwise

Publié le 11 juin 2009 par Pffftt
clOckwise J’étais sur le point d’imploser.
Ce stade où ça se fissure par tous les pores et tu sens bien que l’inévitable te poursuit malgré les barricades…
…et ça fait chier le blindage de soi inutile, ça fait chier.
4 heures
23 minutes
Sur mon portable...
J’ai allumé la télé.
Moi, j’ai la télé au pied de mon lit.
Lui, il n’en voulait pas de boîte à images face au pieu, il n’aime pas cette manie que j’ai.
Zapper toute une nuit pour échapper au trop plein de ma tronche, il ne comprend pas.
Mais là en même temps, plus rien n’empêche…
…et ça risque même de faire marrer les baleines du fond de l’océan, moi qui prend la zapette presque en chialant et une clarté superficielle qui subitement m’agresse les pupilles, et instantanément ça me soulage.
Affligeant.
Aucune structure correcte dans cette phrase.
Aucune case de mon cerveau qui soit proprement rangée.
Affligeant.

Sur M6, un truc qui s’appelait Concert privé (écrit en lettres blanches, en haut, à droite de l’écran). Une brune qui portait des chaussettes rayées à la Catherine Ringer (mais elle les portait bien moins class que l’autre allumée…forcément) s’agitait dans l’écran.
S’agitait n’importe comment, s’agitait nerveusement, s’agitait désespéramment…c’était trop, et moi ça m’épuisait.
J’ai farfouillé dans mon tiroir pour choper mon carnet et un stylo.
Rien.
J’me suis contentée d’une grille de mots fléchés.
Donne congé, en 5 lettres.
Bon.
Rien ne serait facile cette nuit.
J’étais sur cette foutue mauvaise pente. Cette salope qui venait encore me foutre la pétoche, un truc cyclique chez moi, un truc qui revenait…sans cesse.
Raide, glissante et du savon noir dessus.
Même plus une mauvaise pente…un piège.
J’ai passé ma main sous le sommier, sous mon oreiller, derrière ma bouteille de flotte, mais toujours pas de carnet.
J’étais mal. De plus en plus.
J’ai retrouvé un HB 2 ½ avec une gomme mordillée au bout.
Et j’ai rempli la grille niveau 3 avec des bonshommes…content, pas content, content, pas content, content, pas content, content, pas content…
…et ça faisait un chouette truc.
Et aussi, ça contenait l’implosion de mon cerveau autrement que par les images anesthésiantes.
C’était pas plus brillant que de s’engloutir dans le cathodique, mais c’était moins bruyant.
Il allait être content à son retour…bonhomme content, pas content, content, pas content…on pouvait tenter de virer la télé…
Il allait pouvoir dormir une nuit complète sans avoir à supporter mes démangeaisons cérébrales nocturnes.
Il allait être content.
A son retour.

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