Magazine Journal intime

Il faut souffrir pour mériter son chèque !

Publié le 15 juin 2009 par Wawaa

Samedi, journée de merde par excellence. Je ne vous ai pas tout dit. Peut-être parce que tout n'était pas encore terminé, et que, inconsciemment, à l'intérieur profond de moi, je le savais !


Je l'attendais, je l'attendais avec grande impatience ce chèque. Ce chèque, récompense pour le travail fourni sur le blog Gersicotti Gersicotta. Et encore, ce n'est pas du travail, c'est du plaisir ! Alors, depuis deux semaines, tous les jours, j'étais pressée d'aller jusqu'à la boîte aux lettres dans l'espoir d'y trouver une enveloppe adressée à mon nom et venant de la Fondation Crédit Agricole Mutuel Pyrénées Gascogne. Et samedi à 13h en rentrant du boulot, je n'avais qu'une envie, c'est d'aller chercher le courrier. "Maman, y'a du courrier aujourd'hui ?", "Je sais pas, j'y suis pas encore allée !" "Ok, j'y vais". Je ressors donc, les clés en main, ravivée par l'idée que le chèque s'y trouvait. J'ouvre donc la boîte aux lettres et Ô joie, Ô bonheur, Ô merveilleuse trouvaille !  J'aperçois qu'une lettre venant de la Fondation Crédit Agricole Pyrénées Gascogne m'est adressée. Ni une, ni deux, je plonge la main vivement pour saisir le tas de lettres. Quand soudain, une vive piqûre douloureuse atteint le bas de mon index droit.


Par réflexe, je retire immédiatement ma main et je laisse tomber le courrier dans l'herbe. Je comprends que j'ai été piquée par une guêpe qui protégeait son territoire, celui de la boîte aux lettres. Une autre me tourne autour de la tête avec un bourdonnement rugissant, je la chasse d'un coup de main, elle ne revient pas. Les doigts endoloris, je me ressaisis et je sauve MON enveloppe et les deux autres, même si elles étaient moins intéressantes pour moi. Je laisse les clés sur la boîte aux lettres et je reviens à la maison en expliquant un peu affolée qu'une guêpe m'a creusé une abysse dans la main et que je vais sûrement la perdre. Se mêlait à ça l'impatience de trouver mon chèque dans l'enveloppe. Ma mère sort l'hexomédine du placard. Vous savez, le truc avec les bulles qu'on vous certifie toujours que ça pique pas, alors qu'en fait ça donne l'impression qu'on vous file des coups de marteau piqueur dans la plaie.


Je lui dis : "Vite, y'a mon chèque" en me plaignant un peu, parce que mine de rien, une piqûre de guêpe … ça fait vachement mal ! Mon doigt était tout endolori, j'ai bien cru qu'il allait tomber. Je retourne ouvrir mon enveloppe et là, tout en grimaçant de douleur, je resplendis de joie. Ca donne un visage assez effrayant je pense. Il était là, divinement bien caché dans une petite lettre me félicitant encore une fois. Les 1500 euros n'étaient donc pas virtuels ! Je ne vais quand même pas encadrer le chèque, je vais plutôt l'encaisser, surtout que mon vieil ordinateur est, je pense en fin de vie, et que si je veux continuer mes activités rédactionnelles sur le Gers, il me faut un ordinateur en forme ! Ce sera déjà la première valorisation de ce prix, l'amélioration de mon outil de travail !

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Juste après, je file manger, parce que mine de rien, je dois repartir au boulot vers 14h15 et il faut encore que je prenne une douche avant de mourir asphyxiée par l'odeur qui a pris possession de ma peau. Ceci étant, vider des palettes de boisson ça anéantit toujours un peu les trois couches préventives de déodorant… Ma piqûre de guêpe a presque disparu et a laissé place à un léger point rouge inexistant. Mais voilà, en me réveillant  dimanche matin, à 5h40, comme chaque dimanche, HORLOGE BIOLOGIQUE DE MERDE OBLIGE, je sens que ma main droite est beaucoup plus engourdie que d'habitude. Comme en ce moment j'ai mal aux mains à cause des manipulations massives de petits objets lourds que je fais à longueur de matinée au boulot, je me dis que c'est sûrement ça. Mais, ça gratte. Ca pique. Ca brûle. Ca gratte, gratte, gratte. J'allume donc ma petite lampe de chevet et là, je crois halluciner en voyant ma jolie main habituellement gracieuse … Une patate, une aubergine, un bout de gigot, un knacki en zoom. La voilà, sur le dessus et alentour de l'index, du majeur et de l'auriculaire rouge et gonflée. Une allergie à la guêpe ? Peut-être. Je montre ça à l'assemblée, tout le monde trouve ça pas très beau. Et en plus c'est brûlant. En fin de matinée ma mère s'évertue à essayer de joindre une pharmacie de garde. Personne ne répond. Je peux crever de la main, tout le monde s'en fout. Elle décide alors d'appeler le Samu, même si je lui dis que quand même, appeler le SAMU pour ça, c'est un peu abusé. Oui, ma maman elle appelle pour moi, parce que je suis téléphonophobe. Une allergie me suffisant … je ne voulais pas gonfler de l'oreille à cause d'un coup de fil. Au bout de 356 sonneries, on lui répond enfin. On lui demande ses coordonnées, ses numéros de téléphone, d'expliquer mon cas et hop, on la passe à quelqu'un d'autre, à qui elle redonne ses coordonnées, puis les coordonnées de mon médecin traitant, puis réexplique mon cas, donne mon nom, mon âge. Presque presque on lui aurait demandé si j'avais baisé hier soir. Le temps commence à se faire long. On lui passe enfin un médecin, elle redonne à nouveau les renseignements voulus, et enfin elle a une réponse : du maxilase et du chépluquoi. Je savais bien qu'appeler le Samu ça servirait à rien ! Je lui dis que c'est pas grave, qu'on verra l'après-midi, d'autant plus qu'on devait partir bouffer au restau. Nous partons donc manger à l'hôtel Dupont à Castelnau Magnoac.

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Défilent sur la table cocktail de crevettes, noix de Saint-Jacques poêlées, magret en cocotte, confit de canard aux haricots tarbais et omelette norvégienne…

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Ma main continue ses caprices. Mon index gonfle à son tour et la paume devient sensible. Je me lève d'un coup pour aller passer ma main sous l'eau froide aux lavabos des toilettes. Une chasse d'eau retentit de son brutal "Psshhhiiiii". Un homme vient se laver les mains dans le lavabo voisin. Il écarquille les yeux en voyant ma main.

Lui : "Vous vous êtes fait mal, ça va ?",
Moi : "Oui, ça, juste une piqûre de guêpe qui date d'hier et fait gonfler ma main".
Lui : "Oulalala ! Faut aller voir le toubi ! " (ndlr: "toubi" (ressemblant à toubib), "médecin" en patois gascon)
Moi : "Oui c'est ce que je vais faire !"
Lui : " Bon courage ! Soignez-vous !"

"Bon courage, bon courage"… m'enfin, je n'étais pas non plus à l'article de la mort. Et puis j'ai gagné 1500 euros, moi.


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Je retourne m'attabler, histoire de déguster ma caille rôtie puis mon sorbet cassis-framboise. En rentrant à la maison, je propose à ma mère d'appeler le cabinet tout proche et … HOURA ! Le docteur L est de garde et veut bien me recevoir 10 minutes plus tard. Après m'avoir ausculté de long en large pour voir si une allergie grave était en train de se produire, il a conclu que j'avais une petite allergie couplée à une dissémination du venin, probablement due au fait d'avoir travaillé la veille avec les mains en continuel mouvement.


Il a sorti de sa sacoche magique tout ce qu'il fallait pour me soigner à ce moment là, a rédigé une ordonnance et m'a dit "bon courage". Mais qu'ont-ils tous à me souhaiter "Bon courage !" …c'est qu'une petite allergie, d'abord !


Me voilà donc nouvellement allergique au guêpe, sous cortisone avec des anti-inflammatoire à ingurgiter et une pommade antihistaminique à étaler sur la zone touchée…


C'est l'effet Papillon qui mettrait Paris en bouteille. Si j'étais rentrée 2 minutes plus tart, peut-être que ça serait Mamounette qu'aurait morflé. Si j'avais su, j'aurais trainé sur le trajet. Ceci étant au bout du compte, j'ai quand même entre les mains ma belle récompense !


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Comme quoi, il faut souffrir pour être riche et moi je me pique de le savoir.


AIE AIE AIE, OUILLE, AIE !


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