Magazine Humeur

Linceuls pour vivants...

Publié le 27 juin 2009 par Eric01
Nous y re-voilà…
Le coup de gueule d’André Gérin et de ses 57 collègues co-signataires n’aura pas mis longtemps à réveiller les ardeurs des moralistes du temple de la pensée vertueuse.
Comme pour le voile en son temps, les inquiétudes légitimes du maire de Vénissieux provoquent les mêmes effets, et donc ressuscitent les bons vieux commentaires aux ficelles éculées, dénonçant des fantasmes islamophobes, des populations stigmatisées, et l'exploitation de phénomènes ultra-marginaux sensés reléguer au second plan d’autres priorités sociales. On connait…
OFRTP-FRANCE-BURQA-ASSEMBLEE-20090623 Et ça marche !
Car contrairement aux campagnes en minimisation de ces gardiens patentés du "bien vivre en France", n’importe quel citoyen qui ose regarder son pays en face sans se camoufler derrière ses frilosités, ne peut que constater les dérives dont ces 58 parlementaires plutôt courageux se font l’écho.
Sur ce blog, nous n’avons jamais perdu une occasion de discuter des outrances faites au nom de l'Islam sans se cacher derrière son petit doigt ou se retrancher dans un discours formaté. C’était ici, là, et là, ou encore ici…
Alors n’en déplaise à ces adeptes vertueux du déni systématique, et au risque de me faire à nouveau traiter de xénophobe ou de raciste, il sera hors de question aujourd’hui encore, de m’abstenir d’appeler un chat un chat.

Il y a quelques années, Jean Louis Borloo, déjà ministre, à l’occasion d’une matinale dans les studios d’une radio nationale, s’était fendu d’une phrase passée complètement inaperçu et pourtant lourde de sens:
"Il faut bien que les français comprennent que la France, c’est l’autre pays du Maghreb"
Monsieur le ministre avait-il raison? On a le droit de se poser la question.
Mais on a aussi le droit de s’en poser une autre: Les citoyens de se pays ont-ils envie de vivre dans un pays du Maghreb?.
A celle-ci je réponds non, et trois fois non.
La société pluriculturelle et pluricultuelle dont je suis issu comme beaucoup d’autres, est une richesse que personne ne peut contester (sauf à se prévaloir d’une idéologie nauséabonde), mais ne peut trouver son équilibre qu’en canalisant intelligemment les débordements inévitables de ses particularismes. Nous nous sommes dotés, dans cette entreprise, d’un outil indispensable : la laïcité.
C’est probablement animé de cette vision qu’André Gérin et les députés qui lui ont emboité le pas, ont décidé de tirer une sonnette d’alarme dont la poignée aurait du être saisie depuis bien longtemps par certains de leurs prédécesseurs, visiblement englués dans les limbes de leur politiquement correct.
Car enfin personne n’est dupe. A part Mme Aubry et quelques autres qui ont visiblement besoin de consulter un ophtalmo, il suffit d’ouvrir les yeux sur n’importe quel trottoir de n’importe quelle cité de n’importe quelle région pour constater depuis quelques années, la multiplication inquiétante de ces femmes fantômes à tous les niveaux de l’activité urbaine.
Le dire sans prendre de gants est non seulement un droit, mais c'est aussi observer une réalité on ne peut plus visible qui a depuis longtemps dépassé le stade du marginal.
Évidemment, ces offusqués de service voudraient nous faire gober que les femmes qui déambulent du matin au soir déguisées en Batman le font de leur plein gré, et qu'elles vivent admirablement leur condition féminine endrappées du sol au plafond.
En tête de cortège, l'incontournable CFCM qui n'a pas de mots assez durs pour condamner l'infamie de cette coalition républicaine, et qui hurle, par la voix de son chef de file, à la remise en cause des libertés individuelles.
Rappelons s'il est encore nécessaire, que le CFCM ne bouge pas le petit doigt sans l'aval de l'UOIF (Union des Organisations Islamiques de France), lui même composé pour 1/3 de ses membres par la mouvance des Frères Musulmans dont on connait les principes de tolérance...
Le problème de M.Moussaoui et de ses lieutenants, c'est que dans le même temps ils n'ont de cesse de rappeler aux pouvoirs qui se succèdent, l'impérieux chantier de la mixité culturelle et sociale, celui de l'intégration, et celui de la lutte contre les discriminations.
Il devient urgent de faire admettre à ces hypocrites notoires que le premier des principes du message qu'ils ne veulent surtout pas faire passer est pourtant le seul qui vaille: pour qu'il y ait brassage ethno-culturel, il faut déjà qu'il y ait échange et communication.
Quelle meilleure absurdité pouvaient inventer les homme et les femmes qui défendent les vertus de cette camisole indigne et dégradante, pour museler efficacement tout embryon de rapprochement et de mélange culturel ?
Ceux qui écoutent un tant soi peu les médias depuis deux semaines, font une overdose de ces pseudos musulmans et autres "penseurs" qui nous expliquent que ce pays est un ramassis de racistes en guerre ouverte contre l'islam et son épanouissement, et qui viennent nous raconter que l'intolérance et le sectarisme, il faut les chercher du coté de ceux qui voudraient priver ces femmes de vivre sereinement leur foi à l'abri d'une bâche.
Un échantillon parmi des dizaines de ce genre d'arriérés du bocal, dont la vision de la femme est resté coincée quelque part entre le conduit nasal et le lobe temporal sans passer par les neurones :
RMC poadcast d:00:06:46.
Beaucoup plus sérieux dans ce tumulte médiatique, la position de Dalil Boubakeur (que je n'ai jamais manqué d'égratigner quand il dirigeait le CFCM) des plus pondérée et d'une remarquable sagesse.( libéré du joug de l'UOIF, l'homme aurait-il retrouvé sa liberté de ton?...) :
RMC poadcast d:00:12:39.
Si l'avenir de nos villes c'est la cohabitation d'individus dont une moitié ne connaitra jamais le visage de l'autre moitié, il faudra qu'on m'explique quelle chance nous avons de vivre dans une société qui se veut en paix avec ses différences.
En ce qui me concerne, si je dois échanger, dialoguer, tisser des liens, j'aime bien regarder mon interlocuteur dans la figure.
Parler à un cône noir qui n'a d'humain qu'une paire de cils qui bat à travers une trappe de visite, ne m'incite nullement à la communication.
Pire, je vis ça comme une forme d'irrespect.
Ça aura le mérite d'être clair, et accessoirement de donner à mes détracteurs une bonne raison de se dégourdir la langue.
Car au delà des raisons et des explications toutes plus légitimes les unes que les autres dont nous abreuvent les inconditionnels de cette mascarade vestimentaire, ce sont bien les racines des communautarismes qui apparaissent en toile de fond.
Ces femmes en niqab de plus en plus nombreuses ne sont que l'évolution logique d'un repli communautaire qui se développe partout dans le pays.
Là aussi, évoquer ce constat expose celui qui s'y risque à tous les noms d'oiseaux.
Georges Sarre en faisait les frais il n'y a pas si longtemps en s'inquiétant publiquement de voir son 11eme arrondissement parisien se transformer en faubourg hongkongais.
Plus récemment, à Evry, Manuel Vals passait à la moulinette des justiciers de l'éthique pour avoir osé dire que quelques "blancos" au milieu de cette population "blackos" donneraient un aperçu plus représentatif de sa vision de la mixité sociale.
En plus du fait qu'ils ont mille fois raison, il faut leur reconnaître l'audace d'avoir laissé leur langue de bois au frigidaire.
Dire les choses, c'est avancer messieurs les censeurs! Même quand ça dérange...
Ainsi, regarder sans rien dire certains quartiers se transformer inexorablement en bastions communautaires, n'a rien de responsable.
Dans certaines cités, acheter un morceau de viande ou un bout de pain qui ne soit pas halal est devenu impossible. S'offrir une liquette sur le marché est du domaine du miracle, les Djellaba et autres nijab ayant remplacé les fripes plus.. conventionnelles.
Dans ces mêmes quartiers, certains commerces ont totalement disparus des trottoirs, et si vous décidez d'agrémenter votre Saint Félicien d'un Côte du Rhone village, il vous faudra chercher ailleurs qu'en bas de chez vous, une épicerie qui l'aura en rayon.
Des propos qui vont en choquer plus d'un ? Certes..
Mais ne suis-je pourtant pas en train de pointer une réalité que beaucoup reconnaitront, et surtout, devrais-je pour autant la taire ?
N'y comptez pas.
Car ma vision des villes de demain, ce n'est pas un environnement ou il ne sera plus possible de discerner la couleur de la peau, celle des cheveux, la forme, le sourire, la beauté des femmes qui ont choisi d'y vivre.
Si nous laissons se développer ce phénomène, quel chance laissons nous à cette mixité tant revendiquée, si ceux qui veulent abattre les barrières culturelles et raciales se heurtent à des pratiques qui interdisent le premier des contacts humains : le regard de l'autre ?
Est-ce cette société là vers laquelle nous voulons tendre?
J'en doute...
Je n'aurai pas la prétention de savoir si une loi peut inverser le processus, mais ce dont je suis convaincu, c'est de la nécessité de se saisir de cette dérive avant qu'elle ne consolide des bases que nous ne pourrons plus faire vaciller.
Un simple historique suffit pourtant à étayer cette prise de conscience indispensable:
Avant hier ? Rien...
Hier? Le voile...
Aujourd'hui ? Le niqab...
Demain, quoi? La burqa?...
Qu'est-ce qui empêchera demain ceux qui prétendent aujourd'hui que le niqab est l'expression de la liberté individuelle, d'affirmer demain qu'il en va de même pour la burka?
En poussant le raisonnement à l'absurde, si nous légitimons une telle aberration, qui m'empêchera à moi, adorateur fondamentaliste du Dieu Kunusoulalune, de déambuler à poil sur les pelouses municipales à la nuit tombée les soirs de pleine lune ?
Plus sérieusement, un travail en profondeur de tous les acteurs sociaux sur les mentalités serait peut-être une alternative à une loi qui s'ajoutera à un arsenal législatif déjà pléthorique. Mais quand on voit dans quel sectarisme idéologique les premiers concernés sont arquebouttés, il n'est pas irraisonné de penser qu'il sera tôt ou tard indispensable de trancher par les textes.
Mme Aubry, dont les défroquages municipaux face aux associations musulmanes rigoristes ne sont plus une légende, considère qu'une loi sur le niqab conduirait les femmes qui le portent à se cloitrer chez elles.
Et bien chiche, Mme Aubry...
Si comme elles le prétendent, ou comme le prétendent ceux qui s'octroient le droit de penser pour elles, elles sont dans une démarche consentie de soumission à Dieu, leur soustraction définitive au regard lubrique de l'autre ne sera qu'un acte supplémentaire de leur foi inébranlable.
Au moins ne seront-elles plus les insultes visibles faites aux millions de femmes qui, elles, n'ont pas eu la chance de naitre dans un pays ou elles existent en tant qu'être humain, et qui combattent avec l'énergie du désespoir et toujours au péril de leurs vies, contre ces cages de toile que des traditions barbares les obligent à porter de la plus précoce adolescence au cercueil.
Dire qu'on nous parle d'un l'islam des lumières...
Manifestement, ceux qui mettent un point d'honneur à en casser les ampoules n'ont pas l'intention de le voir un jour rayonner.
Prendre le parti d'en rire, c'est une aussi une manière de renvoyer ces obscurantistes dans les méandres du ridicule qu'ils n'auraient jamais du quitter.
Jean Pierre Gauffre sur France Info a choisi cette option, avec le talent qu'on lui connait :
France Info poadcast d:00:02:17.


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