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Virus inconnu

Publié le 31 mai 2009 par Merenwen

Virus inconnu, rien à voir avec le H1N1 ou Grippe A, dont on entend parler depuis quelques semaines. Non, non. Celui de mon rêve est bien plus virulent, mystérieux et mortel…

L’histoire débute par une sortie scolaire. Je suis avec ma classe et nous allons visiter un bâtiment industriel basé sur le littoral. L’ambiance est détendue, il fait chaud et beau. On marche en file indienne, derrière un guide tout ce qu’il y a de plus banal. Nous devons faire attention où nous mettons les pieds, d’après lui. Le chemin bétonné est sous 1 cm d’eau de mer, c’est donc tout un microcosme qui s’est crée là.
Enfin, nous arrivons à la grosse porte en métal. L’air à l’intérieur est plus frais mais laisse un arrière-goût amer. Quelques élèves toussent mais nous poursuivons notre visite. Je ne saisis pas tout des explications. Ce bâtiment étudie les réactions du monde marin face à différents éléments chimiques modifiés par l’Homme. J’écoute distraitement le discours de notre guide mais observe attentivement l’environnement qui m’entoure. Rien ne laisse filtrer la lumière du jour ou l’air extérieur.
Nous prenons un ascenseur pour monter au 41e étage, là où les laborantins procèdent à de drôles d’expériences. Nous n’en saurons pas plus et je n’y prête aucune attention. Les murs, le sol, tout est en métal. Il y a dans les couloirs, de échelles pour aller d’un étage à l’autre. L’extérieur commence à me manquer mais je prends sur moi.
Au détour d’un entrepôt, nous nous arrêtons. J’en profite pour discuter avec un des ouvriers. Il a l’air mal en point, malgré son imposante musculature.
Il me glisse à l’oreille : “Ne traîne pas trop dans le coin petite, il faudrait pas qu’il t’arrive malheur. Il se passe de drôles de choses ici…”
Je lui lance un regard interrogateur mais il ne dit plus rien. De l’autre côté de la grande porte en métal. Mes camarades chuchotent entre eux. Une amie me dit qu’il y a un groupe d’ouvriers qui refuse de nous laisser aller plus loin. Je jette un coup d’oeil dans la pièce.
Ils sont une petite dizaine, je ne distingue aucun chef mais tous restent parfaitement immobiles. Ils ont une sale mine, des taches sur tout le visage, certains ont les bras ou les jambes nus et j’y vois les mêmes traces, des cloques, des plaies mal cicatrisées. Je détourne le regard, dégoûtée.
Et puis soudain, l’un d’eux pousse un cri strident à réveiller les morts. Tout le monde se fige. Je regarde à nouveau dans la pièce. Plusieurs ouvriers se tordent de douleur en se tenant le visage. Petit à petit, je devine plus que je ne vois. Des sortes de vers de terre leur sortent du visage. J’en ai la nausée. D’un coup, les corps s’écroulent comme vidés et les vers sont projettés dans l’air pour attérir sur mes camarades présents dans cette pièce. Je suis horrifée et me recule prestement. La panique gagne tout le groupe en voyant nos camarades se battre avec des vers qui tentent de pénétrer leur chair.

Soudain, un bras m’attrape. C’est l’étrange ouvrier. Il me somme de le suivre, si je ne veux pas mourir. Je regarde mes amis et sans un remords, je me détourne. L’obscurité de l’endroit nous engloutit rapidement. Nous marchons vite, je me cogne souvent mais je ne dis rien. Mon nouveau guide poursuit sa route. Au milieu d’un couloir, il me fait tater l’échelle sur le côté. Il passe devant pour descendre, je le suis prudemment. Il me dit d’accélerer avant que les autres réalisent que je ne suis plus là. J’obéis sans broncher, un vrai miracle. Après avoir descendu moins de dix étages, j’entends des voix. Je me fige et me colle autant que possible à l’échelle pour tenter de m’y camoufler. L’ouvrier me tire le bas du pantalon pour que je ne m’arrête pas. Je reprends une respiration calme et je descends. Soudain, je vois qu’il s’arrête au beau milieu d’un étage, puis j’entends des voix, un échange entre lui et quelqu’un d’autre. La voix de l’étranger est sourde, elle résonne dans mon ventre comme de la musique trop forte. Je tends l’oreille.

- “Alors, Archie, on visite les étages ?
- Je ne fais qu’obéir aux ordres.
- Oui bien sûr, prends nous pour des cons. T’es encore en train de fourrer ton nez là où tu devrais pas.”
Je vois un bras l’attraper, l’obligeant à lacher l’échelle. Je tremble de peur. Il reste malgré tout à côté. Dans la pénombre, il me semble distinguer un signe. Oui, il me dit de continuer de descendre. Cela me paraît insensé.

- “Je ne fais qu’obéir aux ordres. Je dois descendre rapidement récupérer les affaires que les étudiants ont pu laisser à l’entrée.
- Vraiment ? Nous allons voir ça. Suis-nous.”

Signe de descendre.
Jusqu’au -1 mais je m’arrête au 0.
Je sors et je me retrouve dans le bureau de 2 gardes forestiers. Je suis en tenue de “scout”. Ils sont surpris mais pas autant que moi. J’essaie malgré tout de leur expliquer ce qu’il s’est passé, ils sont sceptiques. Je commence à m’impatienter et à désespérer. Personne ne me prendra au sérieux, même si ma classe a disparu, ils conclueront à un accident et j’aurai l’air d’une folle avec mon histoire de vers… Anxieuse, je regarde par la fenêtre, je vois des gens courir… non, ils fuient ! Ils fuient quelque chose qui se dirige droit vers la cabane des gardes. Je m’affole quelques minutes, je ne sais même pas où je suis ! Les gardes prennent leur équipement et m’ordonnent de les suivre. Ils suivent le mouvement de la foule. Une foule de campeurs, randonneurs.
Je tente de glanner des informations dans notre course mais personne ne me répond. Ils fuient juste un moment horrible sans nom, je repense à la terrible scène que j’ai vécu il y a à peine quelques heures. Ils doivent fuir la même chose. Je propose aux gardes de rejoindre la ville la plus proche pour s’y barricader. L’un d’eux confie qu’il a un appartemment dans un immeuble plutôt solide. Nous en prenons la direction au pas de course.

Nous sommes dans la ville de Paris. J’en reconnais ses immeubles haussmaniens, ses rues, son ambiance. Il y a peu de monde dans les rues, le soleil se couche derrière les hauts buildings. Enfin, nous arrivons chez le garde, Anthony. Il est situé au rez-de-chaussé d’un immeuble assez neuf. La rue est en pente mais on se presse de plus en plus. Au bout du couloir, enfin, on y est. L’appartement paraît vide, il n’y a quelques meubles basiques, Anthony marmonne qu’il vient d’emménager. On ferme tout, fenêtres, volets, je barricade la porte d’entrée. Lorsque je verouille la porte vitrée de la terrasse, je vois l’ouvrier qui marche nonchalament. il se dirige vers moi. Il a l’air d’être légérement blessé.
Je le fais entrer. Il me dévisage, ainsi qu’Anthony et Gilbert. Je lui explique brièvement qui ils sont avant de lui demander ce qu’il se passe. Il soupire en me regardant dans les yeux et me dit que les vers ont tués toute ma classe comme je m’en doutais. Il était là pour me donner des informations capitales qui devraient assurer ma survie. J’écoute attentivement.
“Les vers pénétrent dans les corps et les vident au maximum des chairs et du sang. Ils se nourrissent de nous. Quand il n’y a plus rien, le corps s’écroule et les vers sont propulsés à l’extérieur pour trouver de nouveaux corps. Leur survie à l’air libre n’excède pas 5 min et il leur faut moins d’une heure pour vider le corps d’un homme adulte. Lorsqu’un corps est infecté, il essaiera d’entrer en contact avec d’autres corps sains pour faciliter le transfert des vers.”
Je lui demande s’il a été contaminé, il hoche la tête. J’ai un mouvement de recul mais il m’attrape la main.
“Je fais parti des services secrets et ma mission était d’inflitrer cette usine. On avait eu vent d’évènements étranges mais nous n’avions aucune preuve. J’étais là-bas pour en avoir quand j’ai vu ta classe. Je savais que je ne pouvais rien faire pour tous les sauver mais je devais tenter quelque chose…”
Il me donne un sac à dos, il y a une arme et des munitions, ses papiers d’identité et ses laisser-passer. Il me dit d’y prendre soin parce que j’en aurai besoin.

Je lui demande si nous sommes à l’abri ici. Des bruits dans le couloir me répondent. Nous devons encore fuir.
Il remplit le sac avec des vivres et de l’eau. Il nous dit de partir vers l’Opéra Garnier. Il y a un bunker en parfait état. L’épidémie se propage et on doit se mettre à l’abri, le temps que les vers n’aient plus rien à se mettre sous la dent.
En sortant, il me donne une dernière recommandation à voix basse : passer par les toits. on se dit au revoir devant la porte du toit de l’immeuble et il redescend dans la rue. Arrivée là haut, j’appelle François. Je lui dis de me rejoindre à l’Opéra, de passer par les toits pour être à l’abri et d’éviter tout rapprochement avec d’autres personnes. Mes compagnons ont pris un autre chemin pour éviter que l’on attire l’attention. Nous devrions nous retrouver sur le toit de l’Opéra.

Je file dans la nuit avec l’impression d’être une voleuse ou une héroïne. J’essaie de ne pas penser à tous mes amis qui sont morts, réduits en poussière, ni à ma famille qui est loin à l’abri. L’île devrait les épargner. Je m’inquiète pour François, je demande s’il va arriver sans encombr. J’arrive enfin au dernier immeuble près de la place. Il n’y a aucun moyen de passer sur le toit du monument. Je dois traverser la rue, je n’ai jamais eu aussi peur. J’observe le quartier, relativement calme. Un comble ! J’entends au loin des cris par intermittence. Je tremble de peur. Les cris sont de plus en plus espacés.
Je prends mon courage à deux mains et je descends lentement l’échelle de l’immeuble, en prenant le temps de toujours regarder de tous les côtés. Toujours rien ni personne, même pas François, ni Anthony ni Gilbert.
J’arrive sans problème derrière l’Opéra, là où il y a l’échelle qui me menera à mon refuge. Cela a été tellement facile que mon angoisse augmente.
Je grimpe, toujours rien. J’ai un drôle de sentiment. Je me demande si mes compagnons, qui sont passés par les rues, réussiront. Je pense à François aussi, en me demandant quand est ce qu’il arrivera.
J’arrive sur le toit, au même moment un groupe courent au beau milieu de la place. Je me cache pour observer. Ils coursent Gilbert ! Je regarde sans sourciller. Ils le plaquent sur le bitume. Son hurlement me transperce, ils se mettent à crier aussi, je les vois se tordre, je reconnais cette scène et préfère me détourner.

Je cherche l’accès à l’échelle du bunker. Elle est derrière une des cheminées, c’est une échelle plus que banale. Je fouille dans le sac et en sort une lampe de poche, la lumière balaie l’intérieur du conduit. Rien. Je descends lentement, la lampe accrochée à mon bras. j’arrive tout en bas, au beau milieu d’un grand couloir bétonné. Je regarde des deux côts et pars à droite. J’arrive devan une porte blindée protégée par un code. Je fouille le sac et trouve un petit carnet. Il y a noté de nombreux codes. J’en saisis plusieurs avant de trouver le bon. J’entre dans le sas, je tente plusieurs codes pour ouvrir la deuxième porte. Elle se referme automatiquement après mon pasage.
Aec ma lampe, je cherche des interrupteurs, aucun ne fonctionne. Je cherche donc un compteur principal à activer, je le trouve derrière un bureau. Le bunker est immense. Il y a quelques bureaux, un centre de commande et de nombreuses pièces… Je m’installe au poste principal de commande. Plusieurs écrans de contôle se sont allumés, ce sont des caméras autour de la place et dans Paris.
J’observe tout le quartier. Enfin, je distingue François qui traverse la rue en hâte. Je tente de l’appeler mais le réseau de mon téléphone ne passe plus. J’essaie d’utiliser le téléphone du poste où je suis. François me répond, tout essouflé, il est sur le toit. Je le guide jusqu’au bunker dont j’ouvre la porte à distance. Il me rejoint et m’étreint très fort avant de s’assoir près de moi. Je lui dis que Gilbert a été contaminé juste devant l’Opéra et que je n’ai pas encore de nouvelles d’Anthony.
A peine ai-je fini de lui raconter ce qu’il s’est passé plus tôt dans la journée que je vois du mouvement sur un des écrans. Je regarde plus attentivement, c’est Anthony. Il n’y a personne dans le coin, il nous rejoint rapidement. Nous discutons un peu, nous respectons une minute de silence pour Gilbert puis nous partons visiter le bunker.

Il y une grande réserve de nourriture et d’eau potable, voila un problème de régler. Je vois un beau bureau derrière de grandes vitres. J’y pénétre, un peu intimidé. Cela ressemble fort à un bureau d’une personnalité très très haut placée. Nous nous y installons quelques minutes pour joindre nos parents. Ils sont tous barricadés chez eux et ont de quoi tenir plusieurs jours. Nous les rassurons également sans trop de précisions. Nous reprenons notre visite. Il y a de nombreuses chambres à coucher, des salles de bain, une grande salle à manger et un beau salon. C’est vraiment très bien aménagé.

La nuit se termine lorsque nous prenons notre premier repas de réfugiés VIP dans la salle de controle. Pour garder un oeil sur l’activité de la ville. Tout est calme, il y a quelque groupes de contaminés qui errent et finissent par tomber en miettes. Nous organisons un tour de veille pour pouvoir se reposer. Je suis la première à veiller. J’en profite pour fouiller le plus beau bureau, à la recherche d’informations ou d’une aide quelconque. J’épluche les numéros enregistrés dans le téléphone : Elysée, Matignon, Sénat, Obama, Merkel, Brown etc… Je reconnais les chefs d’Etat ou de Premier Ministre des pays amis de la France. Je tente d’appeler le Palais de l’Elysée, s’il est sain et sauf, le Président doit être dans son bunker. Celui de l’Opéra doit être un bunker secondaire. Le téléphone sonne en vain, tout comme à Matignon et au Sénat. Cela me déprime.
Je regarde les autres numéros. Je ne sais pas quoi faire. J’hésite à appeler les Chefs d’Etat. Ils doivent être au courant de la situation ici. Mais s’ils ne le sont pas, cela veut dire que de nombreuses personnes vont encore mourir. Je regarde mon reflet dans l’écran de l’ordinateur du bureau. Je fronce les sourcils et esquisse un sourire. J’allume l’ordinateur. Le système se charge, pas de mot de passe nécéssaire. Je suis connectée à un réseau interne et à Internet. Je cherche des informations sur les récents évènements. Il y en a peu de concrètes, il y a des reportages amateurs dignes de figurer dans les pires films d’horreur. S’il y a eu peu de réponses sur la situation actuelle, il y a des questions dans toutes les langues. La seule chose qui revient c’est que les hautes sphères de l’Etat ne répondent pas, on craint donc le pire.
Je prends une grande inspiration et lance la composition du numéro de la Maison Blanche. Ils sont loin, probablement peu concernés, mais je pense avoir plus de chance à convaincre Obama que les européens. Au bout de deux sonneries, une voix féminine me répond. J’ai du mal à comprendre mais je lui explique que j’appelle de la part de notre Président qui désire s’entretenir avec Barak Obama. Elle me met en attente quelques secondes quand j’entends sa voix. Une voix entendue de nombreuses fois à la télévision. Je commence mon petit discours. A ma grande surprise, il m’écoute sans poser de questions. A la fin, il me promet de faire son possible pour m’aider mais me prévient que je vais devoir me faire reconnaître par la communauté internationale ou du moins européenne.
Lorsque je raccroche, j’entrevois enfin une lueur d’espoir. François entre dans le bureau et me regarde. Je lui souris et lui raconte ce qu’il vient de se passer. Il n’en revient pas mais lui aussi retrouve un peu d’espoir. Finalement la fin du monde n’est peut-être pas si proce…

Je ne peux pas dormir, je bouillonne d’impatience. Je fais les cent pas dans le bureau dont j’ai pris possession. Anthony me fait remarquer que d’une certaine façon et sans nouvelles des élus, je vais devenir Présidente de la France. Je me mets à réflechir encore plus. François nous appelle dans une autre pièce. Nous l’y rejoignons. C’est un studio d’enregistrement de télé. On retrouve le décor si habituel des allocutions de nos Présidents. Il me dit qu’on est raccordé au réseau de diffusion. On peut donc émettre un message à tous les français. Nous nous asseyons pour écrire le discours, que je propose de faire valider par les alliés de la France puisque sans leur aide, nous sommes seuls. Mon discours me donne envie de pleurer mais je dois le finir. Lorsque j’y mets le point final, le téléphone sonne enfin.
Le Président Obama m’annonce que je vais être en conférence téléphonique avec nos amis européens pour commencer. Je leur raconte donc les évènements tels que je les ai vécu et surtout, comment j’ai attéri dans un bunker présidentiel. Je leur confie qu’aucun membre du gouverment ou du sénat et encore moins le président n’a donné signe de vie. Je suis donc la seule personne connue ayant accès à la défense militaire française et au réseau de diffusion radio et télé. Je leur soumet également le discours que j’ai préparé pour mes compatriotes. Il est modifié puis enfin validé. Ils me précisent de le laisser tourner en boucle pour maximiser nos chances d’être vus. Peut-être qu’après cela, les autorités réagiront.
Je raccroche enfin après avoir noter de multiples recommandations de chacun. Ils m’ont reconnu à l’unanimité et vont chacun travailler de façon à protéger leurs pays mais également me faire accepter par la communauté internationale, ce qui ne sera pas chose aisée avec une telle épidémie dont on ne sait rien.
Je me prépare pour rejoindre François et Anthony dans le studio d’enregistrement. Ils ont tout préparé. Nous commençons. Après quelques essais, me voila en direct sur tous les canaux de télévision. Je débite mon speech posémment, en prenant le temps de me présenter, je raconte ce que j’ai vécu, où je suis, l’absence de communication de notre Chef d’Etat et la possible disparition de nos élus. Je termine sur mon entretien avec le Président Obama et les amis européens. François lance la diffusion en boucle du message sur toutes les ondes.

Le rêve se termine à peu près à ce moment là mais j’ai beaucoup pensé à ce rêve en imaginant des suites possibles. Je continuerai peut-être cette histoire !


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