Magazine Humeur

«Afriki Konjo» à Saint-Sauveur-en-Puisaye

Publié le 03 juillet 2009 par Icipalabre

Afriki KonjoLe concept «Art dans les cours et jardins»,  cher aux habitants de l’Yonne, sera à l’honneur du 18 au 25 juillet prochain dans la demeure de Frédérique Chambon, sise 1 rue de Bel-Air à Saint-Sauveur-en-Puisaye (89520).
C’est là en effet que l’association Ici Palabre, à l’invitation de  l’association Musicogîte , a choisi de présenter en exclusivité «Afriki Konjo» , une exposition inédite d’art contemporain d’Ethiopie, de Djibouti, de Somalie, du Sénégal et de Côte d’Ivoire.  Constituée en plusieurs années au fil de rencontres avec de jeunes créateurs d’Afrique de l’Est et de l’Ouest, cette collection d’oeuvres d’art, jamais vue en France, compte une cinquantaine de peintures, abstraites ou figuratives, contemporaines ou traditionnelles réalisées par des artistes «émergents», vivant et travaillant en Afrique, et peu coutumiers des biennales et autres grands marchés internationaux de l’art.
Cimaises improvisées, chevalets de campagne, l’exposition s’inscrit dans une alternative aux conformismes muséographiques… les toiles s’installent dans la cour, les espaces verts, le cellier… autant d’espaces de découverte et de convivialité que le public est invité à s’approprier au cour des rendez-vous culturels proposés par Musicogîte (concerts les 18 et 25 juillet prochain).
Outil de promotion d’une création lointaine et toujours méconnue , «Afriki Konjo» soumet au regard une effervescence de formes et de couleurs dans laquelle se distingue une multitude bouillonnante de personnages féminins  : Vénus abyssines aux silhouettes parfaites, muses surgies de fantasmes esthétiques et danseuses saisies par la transe, nées sous le pinceau d’Elias Areda;  jeunes mariées innocentes et dames élégantes, imaginées par Robel Berhane; créatures insolentes  et guerrières de Merikokeb Berhanu; demoiselles égarées et femmes voilées des ruelles de Harrar, soumises au regard critique de Kerima Ahmed. Ici, tout le spectre des références à l’iconographie et au symbolisme de l’Ethiopie éternelle défile sous nos yeux.
Musicians, Elias Areda, 2009Plus loin, on se plaît à déceler la filiation avec les tendances décoratives de l’Art Nouveau, on s’étonne de la violence qui surgit des oeuvres du Sénégalais Seni Mbaye évoquant la scarification, on s’interroge devant les cosmogonies de Djamal, peintre du Nord de la Somalie, on est séduit par les paysages urbains de Birame Ndiaye et les ambiances nocturnes du Djiboutien Fouad Daoud, on s’émerveille des contrastes qui étoffent les forêts tropicales du peintre ivoirien Idrissa Diarra, l’un des précurseurs de l’art naïf ouest-africain.
Mais, que l’on soit connaisseur ou pas, très vite, une évidence s’impose au regard: on est ici en présence d’une production artistique exceptionnelle, qui reflète toute la diversité des  tendances contemporaines de la création artistique d’Afrique.


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