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Michael Jackson est mort

Publié le 04 juillet 2009 par Gborjay

Le titre de cet article dit tout, et pourtant il ne faut pas hésiter à le développer. Etrange paradoxe qui ne fera sûrement pas reculer Gustave Borjay, auteur iconoclaste bien connu pour ses prises de position toujours risquées et courageuses.

En effet, le "roi de la pop" Michael Jackson est mort. Et c'est une idée finalement très mauvaise. Que dira-t-on d'un livre où le héros meurt, alors qu'en fait ce héros n'était déjà plus qu'un légume pourrissant dans la puanteur nauséeuse de son réfrigérateur en panne ? On se doute bien que ce héros était déjà mort depuis longtemps, et l'insupportable narration de sa vie végétative qui a suivi n'a pu que dégouter le lecteur de continuer plus avant son oeuvre de déchiffrage. Il eût été tellement plus judicieux de faire expirer le héros en pleine gloire, sur la scène, tel un nouveau Molière ! Voilà pour ce qui est de l'erreur à ne pas commettre lorsqu'on cherche à introduire le tragique dans le merveilleux.

Cependant, des retombées involontaires contribuent à masquer le désastre. Michael Jackson, s'il était effectivement bien sur la touche, n'en avait pas moins une vie non conventionnelle, travaillant sans relâche à désabstraitiser le sens intrinsèque des plus grandes oeuvres cubistes, en montrant par l'évolution de son visage qu'il n'est jamais évident de trouver la limite entre l'abstrait et le figuratif. Il avait de plus oeuvré activement dans l'humanitaire et notamment le droit des enfants, tel un Gandhi de la jeunesse. Sa mort interrompt donc des combats essentiels, dont on espère bien évidemment qu'ils lui survivront et seront repris par des porte-drapeaux toujours plus engagés. On touche cette fois à l'essence-même du tragique en montrant la mort brutale d'une figure toujours plus belle et généreuse.

Enfin, on peut tirer parti de cette mort en apparence bourgeoise et tranquille, mais peut-être justement trop bourgeoise et trop tranquille, pour semer le doute dans l'esprit du lecteur et l'éveiller à certains faits peu connus du grand public. On tombe ainsi dans la filière ésotérique, proche de la théorie du complot, un moyen merveilleux de faire toucher aux gens la vérité, de les sensibiliser à toutes ces tractations louches que les gouvernements souhaiteraient tellement nous cacher.

Le Massacre des Albinos - par mozinor


Enfin, tous les excès étant mauvais, il faut éviter les morts banales certes, mais éviter aussi les survies banales, sous peine de se retrouver par exemple avec un film sur Ingrid Bétancourt, film qui ne nous serait pas infligé si la belle était morte au beau milieu de la jungle, dévorée par quelques bête affamée (vraiment très affamée, prête à tout, réduite aux dernières extrémités, reniant presque l'humanité de sa condition animale) ou tuée par un pauvre geôlier mal payé, tendre et fragile, qui n'en pouvait plus et dont les nerfs ont, cela arriverait pour moins, lâché.

Gustave Borjay vous salue


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