Magazine Journal intime

Mi-madeleine, mi-lézard

Publié le 10 juillet 2009 par Uninfirmier

Je suis mi-madeleine, mi-lézard. Ne rigolez pas, c’est très fatiguant, et ça suscite pas mal d’incompréhension autour de moi.

Je pleure devant ET, je suis même capable d’avoir les yeux humides devant à peu près n’importe quoi. “Votre mari est mort, Miss Smith.” Pouf, madeleine.

Et je reste tout froid à l’intérieur au travail. “Votre mari est mort, Madame Pichon” Pfuit, lézard. “Oh, Thomas, y’a un mec devant toi, il est mort, il est MORT! hou hou!” me hurle la madeleine. Mais le lézard est plus fort, il a la dalle et se demande si ces prochains Divx sont arrivés sur son ordi. Divx qui font pour certains faire pleurer la madeleine, allez comprendre.

A début je croyais que c’était une histoire de nom de famille, que Smith avait un potentiel plus lacrymal que Pichon, mais je ne suis pas sûr.

C’est peut-être à cause de la musique.

  • Vrai vie ==> pas de musique de fond ==> lézard.
  • Fiction ==> violons ==> madeleine.

Pour objectiver tout ça, on pourrait imaginer un truc dans le style: Randomised double-blind comparison of sad music versus “petit bonhomme en mousse” on “Madeleine syndrom”

“Attendez Madame Pichon, n’entrez pas, je vais chercher un CD, je vous raconterai tout après.”

Sérieusement, c’est angoissant. Je sais que je devrais ressentir quelque chose, hein, je suis un lézard bien élevé. En même temps, j’ai tellement galéré pour contrôler mes émotions dans les situations d’urgence et ne plus trembloter en préparant une seringue d’adrénaline que j’applique le même “lézard-style” aux situations ou l’urgence n’est plus du tout, du tout urgente.

Alors bien sûr, le lézard ne ressent pas grand chose, mais il n’est pas con. Du coup, il tente de donner le change, avec des tas de phrases, ou au contraire des tas de silences. Souvent, le lézard est assez fier de lui, parce qu’il trouve qu’il parle super bien aux gens. Après quoi, il se rend compte qu’il s’est contenté de s’écouter parler, sans vraiment s’assurer qu’il n’était pas totalement à côté de la plaque.

Et puis parfois, comme ça, la madeleine revient en force, de préférence vers  trois heures du matin. Et comme elle est restée planquée des heures et des heures, ben elle se venge.


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