Magazine Journal intime

degré IV, XIV

Publié le 14 juillet 2009 par Moinillon

saint Jean ClimaqueHistoire d’un voleur pénitent (suite)
Plein d’admiration pour la sagesse de ce saint homme, j’osai lui demander en particulier quelles étaient les raisons qui l’avaient engagé à donner à ses moines un spectacle si extraordinaire. Or voici la réponse que me fit cet excellent médecin des âmes : «J’en ai agi de le sorte, me dit-il, pour deux raisons principales. La première, afin que ce pénitent, par la honte temporelle et passagère qu’il éprouverait en confessant publiquement ses péchés, se préservât de la confusion future et éternelle; et c’est ce qui lui est heureusement arrivé, car il n’était pas encore relevé de terre, que déjà Dieu lui avait généreusement pardonné tous ses crimes; et vous ne devez point en douter, mon cher abbé Jean, car un de nos moine qui était présent et très attentif, m’a certifié qu’il avait vu un homme d’un aspect terrible, lequel, d’une main, tenait un papier écrit, et de l’autre, une plume avec laquelle il effaçait sur le papier chaque péché, à mesure que ce pénitent, prosterné par terre, en faisait la confession. Eh certes ! Cela ne doit point nous surprendre, car n’est-il pas écrit : «Aussitôt, ô mon Dieu, que j’ai pris la résolution de confesser mes iniquités devant vous et contre moi-même, vous m’avez pardonné la noirceur et l’impiété de mes péchés» (Ps 31,5). La seconde raison que j’ai eue de me conduire de la sorte, c’est qu’ayant dans ma communauté quelques moines qui n’ont point encore fait la confession de leurs fautes, j’ai voulu profiter de cette circonstance pour les engager à la faire; car, sans la confession, personne ne peut obtenir le pardon de ses péchés.»
saint Jean Climaque : L'Échelle sainte
«De la bienheureuse et toujours louable obéissance»


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