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Jean Bosco (1815-1888)

Publié le 19 juillet 2009 par Fbruno
Jean Bosco (1815-1888)

Don Bosco est un grand saint qui avait beaucoup de génie. Il n'a pas eu à se convertir, la conversion était chez lui un état permanent qui remontait à son enfance sous les regards attentifs d'une mère pieuse et exigeante. D'une hardiesse déconcertante, sa bonté et son humour lui servaient d'armes offensives. Les enfants et les adolescents pauvres des rues de Turin qu'il prit en charge avaient en effet de quoi décourager un ange, et don Bosco, doué d'une merveilleuse intelligence pratique, inventa un comportement qui vint à bout d'une entreprise humainement impossible.

Il gagna d'emblée les cœurs de Pie IX et de Léon XIII, mais les cardinaux et surtout son ami devenu son évêque à Turin, furent de redoutables partenaires pour ne pas dire parfois adversaires. Il dut même convaincre une commission de trois cardinaux récalcitrants, par ailleurs affligés de maladies diverses, en les guérissant miraculeusement ! En 1867 la publication de son ouvrage pour marquer le XVIIIe centenaire du martyre de St Pierre, lui valut une lettre de la Congrégation de l'Index qui l'atteignait comme prêtre, comme directeur d'œuvres de bienfaisance et comme directeur de maison d'édition. Du côté de la société civile, Cavour admirait son génie sans partager sa foi et les Francs-Maçons pensèrent bien pouvoir l'éliminer. La Providence de Dieu inaugura même un moyen inédit de protéger son représentant en envoyant périodiquement un gros chien gris pour le défendre, sans avoir besoin de le nourrir.

Don Bosco se réclamait de Monsieur de Genève, ce « Aigle de douceur » (Sainte -Beuve) et l'ordre qu'il créa sous son égide, les Salésiens, est probablement maintenant le plus considérable par le nombre de ses membres de l'Eglise catholique.

Sa bonne humeur cachait bien des épreuves ; parfois le Ciel et la Terre, sans parler de l'Enfer, semblaient se liguer contre lui et son propre confesseur avouait ne pas bien le comprendre et le trouvait même dangereux ! On voit de quel danger don Bosco menaçait tout le monde ! Avec lui le feu se répandait sur la terre, le Feu de l'Amour de Dieu. Il avait pris le parti des enfants pauvres et à leur manière ils rendirent au centuple ce que leur grand ami leur donnait sans compter. Don Bosco était devenu célèbre et l'auteur des Misérables aurait tenté de le rencontrer lors d'un voyage (triomphal) du vieux don Bosco en France. De fait ce prêtre héroïque était et reste une légende vivante, parfaitement adaptée à la plus passionnante des épopées romanesques qui se termine bien après avoir côtoyé tous les dangers.

La dévotion de don Bosco pour la Mère de Dieu qu'il honora par un imposant sanctuaire, celui de Marie auxiliatrice près de Turin, était à la mesure, immense, de tout ce qu'il faisait. Des miracles s'en suivaient, ce qui l'encourageait à entreprendre davantage.

Il eut même le don de prophétiser et vit par exemple au centre du Brésil, qu'il ne visita pas, une capitale future avec de l'eau aux alentours. En construisant Brasilia les bâtisseurs se souvinrent peut-être de lui et comme il n'y avait pas de lac, on en creusa un ! C'est aussi une vision célèbre de don Bosco qui sous le nom des « trois blancheurs » représente l'Eglise telle un navire, portant au milieu de la tempête le Saint Sacrement exposé, la Vierge et le pape. Ces images symboliques faisaient partie d'une catéchèse illustrée qui charmait ses jeunes amis et les plus âgés qui gardaient un cœur d'enfant.

Patrick de Laubier+


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