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Trouver un emploi : parcours du combattant (Acte I)

Publié le 23 juillet 2009 par Jess_kelig

Dans la série "Chroniques du travail", j'inaugure aujourd'hui une autre facette, celle de la recherche d'emploi. Comme je vous le disais précédemment, je suis passé du mode "femme active" à "femme sans emploi" en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. Alors comme la glandouille et les vacances éternelles c'est bien un peu mais énervant quand c'est perpétuel, il a bien fallu se lancer dans la recherche d'emploi. 

Quelles sont les solutions qui s'offrent à vous dans ces cas là ?

1/ la consultation des petites annonces quotidiennement (net, journal, ...)

2/ l'inscription dans diverses agences d'intérim

3/ l'inscription au Pôle Emploi

J'ai bien évidemment commencé par la première qui permet évidemment de tout faire à domicile. Certes, mais peu fructueux. Alors je suis passée à la solution n°2, non sans y aller à reculons me souvenant parfaitement de ma première expérience dans une de ces agences. Pour vous mettre dans le bain, retour sur cette fameuse journée :

J'ai 20 ans, je viens d'achever ma deuxième année de licence d'Histoire et je plaque tout pour me lancer dans la vie active. Je veux bosser, gagner ma vie. Le but ? Trouver un job qui me permette aussi de me forger une petite expérience. Les difficultés ? J'ai 20 ans (oui c'est une difficulté d'être jeune), j'ai peu d'expérience (et oui je faisais des études à 1h de chez moi et je finissais à 21h mes cours donc avec le trajet, je n'ai guère eu l'occasion de bosser !) mais tant pis. J'ai la motivation, je sais être convaincante. Je choisis donc une agence de ma ville et m'y rends, munie d'un CV. Je pousse la porte, je suis la seule candidate. Parfait. Je ne vais pas attendre comme ça. Celle qui me "reçoit" est glaciale. Elle me demande ce que je veux (Une baguette ? Un magazine ? Un tee-shirt ? ... je me retiens de ce genre de réflexion). Je lui explique que cherche du boulot, n'importe quoi, et lui tends bravement mon CV qu'elle regarde d'un air dégoûté, et qu'elle ne se donne même pas la peine de saisir et de lire. C'est donc sans même me demander mon niveau de qualification, mes diplômes, mes expériences, qu'elle me sort d'un ton tranchant qu'elle n'a rien à me proposer et que même pour bosser à Mc Do (et encore juste pour l'été) je lui semble pas qualifiée ... Bon ... Elle continue son laïus en m'expliquant que je ne dois rien attendre et ne pas espérer trouver du boulot un jour. Pour quelle raison me dit-elle tout cela ? Aucune idée. En tout cas elle me juge sans avoir lu mon CV, posé des questions ... Rien, rien, RIEN ! En gros, je résume hein, je suis qu'une pauvre conne empotée qui ne fera jamais rien de sa vie, même pas bosser dans un fast-food pendant 1 mois. 

Bref. Vous imaginez le genre de personne qui vous regarde d'un air méprisant et vous sort ces conneries. Vous pouvez facilement vous mettre à ma place. C'est donc sans grande conviction que, 3 ans plus tard, je retente l'expérience chez un confrère. Et là, ça a de nouveau été irréel (sauce X-files), du genre qui vous fait péter les plombs en moins de deux. 

Mise en situation :

Agence blindée, on me reçoit finalement après une longue attente. Je donne mon CV, premiers soupirs. J'annonce mon âge, re soupirs. On me demande 3 tonnes de pièces et photocopies qu'évidemment je n'ai pas apportées vu que c'est bien la première fois qu'on les exige. Re re soupirs exagérés m'informant que je devrais revenir. Passons aux choses sérieuses. Après les questions sur qu'est-ce que je veux faire, quelle est mon expérience, mes anciennes tâches, ... j'ai droit à une question qui a amené une réaction qui m'a totalement surprise ...

" Vous habitez où ?"

" A X ... (anonymat quand tu nous tiens ;-) ) "

" Ah ! C'est bien c'est à côté ! "

" ... village."

" Ah ...." (changement de ton)

" Et comment vous comptez aller travailler ? En voiture ?"

" Euh non ..."

" En scooter ?"

" Non plus. Ca sera en bus."

" ..... " (là, elle n'ose même plus répondre, elle se contente de me regarder avec des grands yeux ronds, comme si je lui avais annoncé que je venais en bateau ou en fusée, ou en volant ou que sais-je encore.)

Un blanc s'en suit. Je ne comprends pas pourquoi d'ailleurs. Et là ... LA fameuse phrase.

" Vous ne pouvez pas travailler."

" Pourquoi ??"

" Vous venez en bus. "

" Et ? "

" Rien. Vous venez en bus, vous ne pouvez pas bosser. Vous êtes au village ! " (genre je suis dans une secte ! "Vous êtes au .... VILLAGE !" Imaginez le prononcé en chuchotant et en tournant la tête de gauche à droite pour vérifier que personne ne vous surveille et vous aurez une bonne idée du ton qu'elle a employé !)

" Ca ne m'empêche pas d'aller bosser ! Il y en a un qui nous amène pour 8h pas de soucis."

" Et si vous commencez plus tard ? "

" Je me débrouillerais, bus ou pas, pour venir d'une manière ou d'une autre et être ponctuelle. Vous savez je viens m'inscrire c'est pas pour arriver en retard ou pour ne pas trouver un poste ! "

" Votre vie va être trop stressante, je ne veux pas prendre ce risque. Ca va être difficile pour vous de vous levez le matin, de vous stresser. "

" ...... ! " 

Pour le coup, je suis restée sans voix ! C'est bien gentil de se soucier de moi hein, mais de un on ne se connaît ni d'Eve ni d'Adam, et de 2, j'ai pas vu de vie pas stressante quand tu dois bosser, courir pour le reste mais bon c'est mon problème non ?

Donc. Résumons. J'ai 23 ans, je suis toujours TROP jeune pour bosser, je dois avoir PLUS d'expérience, j'habite dans un VILLAGE (chuuuuut !!), je prends le BUS (enfer et damnation je n'ai jamais pu me payer une voiture !), je suis une pauvre petite chose qui va être trop stressée donc c'est pas bon pour ma santé. 

Quelle est donc LA solution ?

Si j'attends d'avoir 30 ans pour avoir un boulot, ça ne résoudra pas le problème de l'expérience si personne n'a les (Attention ! Moment de vulgarité !) couilles (Reprise du ton léger) d'engager une jeune TRES motivée qui ne cherche qu'à apprendre. Quand au fait que j'habite dans un village et que je sois dans l'obligation de prendre les transports en commun, le problème ne se résoudra pas si je n'ai pas de boulot, donc pas de fric, pour changer les choses. 

Alors après, qu'on ne vienne pas me rabattre les oreilles avec les stupidités sur les jeunes qui ne veulent rien foutre et le chômage qui ne cesse de grimper ! Car quand ces gens devant aider à retrouver rapidement un emploi ne font strictement rien dans ce sens quand ils ont face à eux des personnes motivées et qui ne demandent qu'à travailler, il ne faut pas jouer les étonnés !
 

La prochaine fois, je vous raconte mes aventures avec le Pôle Emploi et là aussi, dans leur genre, ils sont assez fortiches !


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