Magazine Journal intime

Blue Screen Of Death.

Publié le 24 juillet 2009 par Mélina Loupia
( Prononcer "Putain d'écran bleu de la mort qui tue et pas de dvd de sauvegarde on va tous mourir PUTAIN je fais comment maintenant moi?" )

Voilà entre parenthèses, la raison pour laquelle tout le monde ici a bien cru que je m'en étais allée à jamais.

Et c'est vrai.

Maintenant, je sais ce que ça fait de me coucher à 6h du matin, de me réveiller à 7, et d'être encore debout à minuit passées du lendemain matin.

C'est insupportable.

Plutôt m'épilier à sec.

Encore que ...

Blue Screen Of Death.

(Une nuit blanche plus tard, je peux enfin mettre tout mon art photographique en ligne. Faut ce qui faut.)

J'ai mis le bouzin en charge.
J'ai attendu 1h comme ils disent dans la notice, page 842, onglet "FR".

Pour voir, en attendant que le bain il coule, ( c'est stupide ça, le bain ne coule pas, il se remplit mais bon, c'est comme si on pliait vraiment la table en 2, c'est Ikéa qui serait content.), j'ai relevé mon pantalon et j'ai testé.

J'ai arrêté dès que les enfants sont arrivés en dérapages contrôlés dans le salon.
"C'est qui qui passe la tondeuse à minuit?"

Je me suis enfermée dans la salle de bains.

J'ai pris le bain qui n'avait pas coulé puisqu'il était encore là.
C'est comme le Titanic, sauf que c'est VRAIEMENT insubmersible un bain.

J'ai bien mis l'eau chaude, la notice elle dit que l'eau chaude dilate les pores et donc facilite l'extraction.
J'aurais bien essayé l'épilation sous-marine, comme la notice le disait, mais 109€ pour noyer un engin, ça m'aurait fait mal au cul-cul de même pas pouvoir sortir un pieu de mon mollet avant de voir le truc fumer sous l'eau.

Je me suis bien séchée.

J'ai appliqué les lingettes "avant épilation" livrées avec le tout, soit pour 16 usages, au-delà, tu vois avec Monsieur Braun pour en commander avant qu'il te dise que ce produit ne se fait plus.
J'ai attendu les 30 secondes que dit la notice.

Et j'ai attaqué la face Ouest du mollet.

Et j'ai crié, crié-é.
Et j'ai pleuré, pleuré-é.
L'épilation électrique, c'est un peu comme quand on se coince un poil de cul dans la braguette, ça fait pleurer les yeux.
C'est ainsi qu'on raconte que le nerf optique est le nerf le plus long du corps.

Et puis, au bout de 3 heures, on sent plus la douleur du tout.

En plus, l'appareil dispose d'une petite loupiote qui reproduit la lumière du jour pour traquer les poils les plus courts et rebelles, comme le dit la notice.

"Tain, pratique au lit pour lire un Pif Gadget quand tu dors, enfin, tu dormirais pas à cause du bruit, mais je suppose qu'on doit s'y habituer, ça fait un peu tondeuse et donc couleur locale vue la saison."
Le conjugué, alertée par mes cris de douleur étouffés s'est inquiété et a pensé qu'un peu d'humour et de dérision seraient salvateurs à ma douleur.

" VAS JOUER AVEC TES COPINES ET ME FAIS PAS CHIER, C'EST VRAIMENT PAS LE MOMENT."
L'humour ne désamorce pas toujours le conflit.

J'ai testé les accessoires supplémentaires, comme la mini-tête, spéciale petites zones, soit la chatte et les dessous de bras.
J'ai juste oublié que dans la glace, pour éviter de se démettre une cervicale, le sens est inverse.
C'est donc mon aisselle qui s'est prise en premier dans le rouleau épilateur et non les poils.
Mais depuis ce matin, ça va mieux, les croutes empêchent le tee-shirt et la culotte de frotter contre la chair à vif.
J'ai monté sur le mécanisme la tête spéciale " massages " aussi.
Une sorte de petit rouleau de part et d'autre des disques épilateurs tels les boulets au bout des chaînes incrustés de picots que se balançaient les barbares avant l'apéro, histoire de s'échauffer.
Je cherche encore la fonction de massage dans le concept, à part strier le mollet et me faire ressembler à une maman zèbre, le rouleau n'a pas eu d'autre effet.

J'ai fini par m'achever l'arrière du genou en oubliant de replacer la tête pivotante, j'ai tout laissé en plan, les têtes ensanglantées, les poils dans le lavabo, les lingettes froissées sur le plan d'eau et le bain encore plein.
J'ai même imité les mômes en laissant traîner 5 ou 6 serviettes de bains trempées par terre.

Et j'ai refait surface, triomphante, dans le salon, après avoir harponné au passage le conjugué et son casque au bureau, afin que nous transitâmes ensemble vers le cellier.

Ce n'est qu'une fois assise sur le tabouret et constatant que l'homme de la vie faisait ses yeux de coyote exorbités vers mes cuisses que j'ai réalisé que j'étais peut-être allée un peu trop vite.

Ou trop loin.

Ou pas dans les bonnes conditions.

"PU-TAIN on dirait un carrelage marbré de rose tes jambes.
-T'inquiète, dans la notice, ils disent qu'il faut du temps avant que la peau s'adapte à l'épilation et que lors de la 1ère utilisation, les traces rouges ou picotements désagréables étaient courants et disparaissaient en quelques heures, c'est pourquoi il est conseillé de s'épiler la nuit, comme ils disent dans la notice.
-Franchement, j'espère pour toi que ça va partir, on dirait plus des jambes là, mais des piliers de l'Acropole, version marbre rose."

C'est aussi ça, un chef de famille.
Un soutien moral.
Je me suis jamais sentie aussi seule que soir là en fait.
Si, probablement hier soir, face à mon blue screen de la mort.


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