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beaucoup de bruit pour rien

Publié le 25 juillet 2009 par Sophiebib
J'ai voté POUR la motion de l'ABF CONTRE la censure d'Orelsan par des politiques dans les bibliothèques de Paris,
beaucoup de bruit pour rien
Mais je n'ai pas voté contre la censure d'Orelsan, pour différentes raisons, telle celle évoquée par Maître Eolas sur son blog :
"Per­sonne ne vous oblige à l’écou­ter.
Rien ne vous auto­rise à le con­train­dre à se taire "
Mais aussi parce que j'ai écouté cette chanson qui fait polémique et si effectivement les paroles sont hyperviolentes, elles sont à mon avis le reflet d'un genre musical : le rap. Et dans ce domaine sur le sujet il y a matière, alors pourquoi ne pas avoir réagi avant à des groupes bien plus haineux et disposant d'une couverture mediatique de plus grande envergure ?
Ca n'a pas l'air d'émouvoir les foules qu'un des membres de NTM défraie régulièrement la chronique par sa violence et son irrespect de la loi ? Non on voit même certains politiques avec enfants se pâmer devant eux !
beaucoup de bruit pour rien
Dans cette chanson, j'y ai entendu le desespoir d'un homme cocufié par sa femme, et personne n'ignore que le désespoir engendre parfois des sentiments extrèmes contre l'objet du désir autrefois adoré... Bon je ne vais pas me faire l'avocat du diable et détailler une énième histoire d'amour qui tourne mal, si l'on peut justifier, cela n'excuse pas, mais je n'y vois pas l'incitation d'un passage à l'acte. Ce groupe serait certainement passé inaperçu (n'oublions pas qu'il vient des fins fonds de la Normandie : l'Orne et plus précisément Alençon, au passage on notera dans la bio d'Aurélien Cotentin (Orelsan) que sa maman est instit et son père directeur de collège).
beaucoup de bruit pour rien
J'ai pu voir Orelsan en concert car il était programmé au "rock dans tous ses états" à Evreux et même si le rap n'est pas ma tasse de thé, j'ai profité de l'occasion pour assister à son concert et me faire ainsi ma propre opinion sur ce groupe : je me suis ennuyée, même si le groupe fait usage de déguisements en peluches et super-héros sur scène, cela m'a confortée dans mon idée que l'on fait trop de bruit autour de ce groupe, enfin surtout de cette chanson (qui n'est même pas sur l'album : on peut d'ailleurs se demander ce que vont devoir retirer les discothécaires de la ville de Paris de leur bacs ?). Je m'attendais à un public bien plus nombreux, mais surtout leur prestation a été totalement éclipsée par un autre groupe présent le même jour : le collectif Zone libre, ce projet rock qui associe le guitariste de Noir Désir Serge Teyssot-Gay, le guitariste de Yann Tiersen Marc Sens et le batteur de Sloy Cyril Bilbeaud et l'excellente Casey qui participe aussi à "La Rumeur").beaucoup de bruit pour rien
et autrement plus talentueux !
beaucoup de bruit pour rienCe qui me gêne dans cette histoire, c'est comme je l'ai déjà dit, tout le foin fait autour de cette chanson qui n'en vaut pas la peine et qui au contraire la met sous les feux de la rampe, non ce qui me gêne ce sont les politiques qui se posent comme censeurs, garants des bonnes meurs, cela me fait penser à la citation de Benjamin Stora tombée au concours de conservateur 2007 : "ce n'est pas au juge ou au législateur de dire l'histoire" cette citation pourrait-elle être reprise :"ce n'est pas aux politiques de dire la loi ?"
Et je n'ai aucun doute à ce sujet quand je lis le post de Maître Eolas sur le sujet et les commentaires qui vont avec 472 à ce jour, qui volent parfois bien bas !
Cette intrusion du politique dans nos choix documentaires est inquiétante, elle piétine la liberté de la profession qui essaie de proposer un large choix de la production musicale à des usagers considérés par ces censeurs comme des abrutis incapables de faire jouer leur libre arbitre ! Comme le dit un com' sur le blog de l'ABF : "[..aujourd’hui Orelsan, demain, la plupart des rappeurs dont les textes sont parfois plus violents que celui-ci (NTM!), après demain les oeuvres de Céline, au prétexte de se positions collaborationnistes,etc …]"
Et comme le cite Maître Eolas : "[...une liberté fon­­da­­men­­tale est fou­­lée du pied au nom des meilleu­­res cau­­ses...]"
[...Les Révo­lu­tion­nai­res l’ont dit il y a pres­que 220 ans jour pour jour :

La libre com­mu­ni­ca­tion des pen­sées et des opi­nions est un des droits les plus pré­cieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc par­ler, écrire, impri­mer libre­ment, sauf à répon­dre de l’abus de cette liberté, dans les cas déter­mi­nés par la Loi...]


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