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Un exemple de restauration : les aquarelles d’Emile Marquette

Publié le 29 juillet 2009 par Masmoulin

Il me paraît intéressant en marge de l’article  que je rédige par ailleurs sur l’expositon “Miroirs d’orients” de mettre en ligne la notre publiée par le musée des Beaux-Arts de Lille.

“Les vingt aquarelles d’Emile Marquette ont été découvertes dans les caves du musée, en 1985, avant la rénovation du bâtiment ( 1989-1907). Le jaunissement de certaines feuilles associé à une poussière noire et grasse généralisée ne permettaient plus d’apprécier le travail de l’artiste. L’infestation généralisée de moisissures sur les aquarelles et à l’intérieur des montages, l’acidité des passe partout, les spores et bactéries renfermées dans la poussière présentaient un danger pour la conservation des œuvres. Une restauration s’est avérée nécessaire.

Emile Marquette a réalisé ces aquarelles sur quatre types de papier jaunis. Les papiers ivoires ayant été les plus altérés. Avant d’entreprendre la restauration, des tests d’humidité pour vérifier la stabilité des pigments s’avéraient nécessaire. Les pigments rouges et certains bleus se sont révélés particulièrement fragiles. Les techniques mécaniques étant plus contrôlables que les processus chimiques, un premier nettoyage à sec pour supprimer moisissures et spores fut entrepris sur l’ensemble des pièces à l’aide d’un aspirateur muni d’un filtre à particules à haute efficacité.Une poussière grasse et noire restait incrustée sur les fibres de papier. Pour éviter qu’elle ne s’insère davantage, les feuilles furent gommées recto verso. Il restait à traiter le jaunissement des feuilles qui altérait les couleurs et le rendu de la lumière. Les études du CNRS ont identifié dans ces parties jaunies, la présence d’ions inorganiques et organiques se multipliant en présence d’oxygène pour former des composés colorés et des produits de dégradation. La suppression des produits d’altérations jaunes a fait passer le support d’une teinte verdâtre ( bleu + jaune) à sa couleur bleue d’origine.

Cette transformation esthétique explique , en partie, les nombreuses polémiques autour de la restauration depuis la révolution française et la création des musées. De nos jours certaines associations militent pour le respect et l’intégrité du patrimoine artistique et l’organisation de débats publics. Ces polémiques mettent le doigt sur la complexité et la richesse de cette profession étroitement liée à la notion de patrimoine. L’étude et la réflexion sont les préliminaires essentiels avant l’action de restauration. Mieux, elles remplacent parfois l’action. Tout le reste est affaire de choix entre leur utilisation, leur usage, leur pratique, le niveau de formation de ceux qui les exercent.

Et voici un exemple du résultat de ce travail de restauration :

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Emile Marquette - Une rue à Biskra

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