Magazine Journal intime

Scènes d'une soirée quotidienne

Publié le 11 août 2009 par Anaïs Valente

Une terrasse.

Un transat.

Un coucher de soleil.

Un livre.

Eventuellemet, un chtit truc à manger, un chtit truc à boire.

Et moi.

Confortablement installée (enfin ça c'est pour que la scène vous semble parfaite, passqu'en réalité, moi y'en a être vautrée sur un transat défoncé, blanc à l'origine mais devenu d'un gris sale avec le temps, avec les fesses qui reposent sur une barre de fer vachement inconfortable - comme ça vous savez tout).

Le ciel est encore bleu.  Un bleu qui fonce petit à petit.

La brise est légère.

Le silence est presque totalement ... silencieux.

Au loin, une famille s'amuse dans une piscine.  La chaleur est elle que je les rejoindrais bien, là,de suite, pour un petit plongeon rafraîchissant.

Soudain, une bande d'oies sauvages passent au-dessus de moi.  Phénomène habituel, mais ce qui l'est moins, c'est qu'elles sont anormalement basses, cette fois.  C'est beau.  Qu'y a-t-il de plus beau qu'un « V » d'oies sauvages qui crient leur joie durant quelques secondes ?

A quelques mètres, un gros bourdon se délecte de mes fleurs de clématites.

Tout près, une guêpe s'abreuve dans mon « étang », un demi-tonneau où croissent, dans une eau semi-putride, diverses plantes aquatiques et où ne croasse pas, malgré mes tentatives, la moindre grenouille.

Pas loin, une odeur de barbecue.  Que préparent-ils ?  Agneau ?  Bœuf ?  Saumon ?  Scampi ?  Patates ou taboulé ?  Salade ou tomates ?  Qui attendent-ils ?  Famille ?  Amis ?  Collègues ?  Ou un simple petit repas en amoureux ?  Hey, si t'es brun, ténébreux et célibataire, tu partages ta brochette ?  (J'avais écrit « ta saucisse », mais le double sens que vous y trouverez sans doute, bande de petits obsédés, m'a fait changer...)

Au-dessus de moi se pose un tout petit oiseau.  Un ploc étrange me fait tourner la tête.  Cette sale bestiole a « chité » sur mon coussin de transat.  Dingue comme une si petite chose peut faire une si grosse dégoulinade colorée.  Je savoure ma chance : il aurait pu viser ma tête, qui était à quelques centimètres à peine.

Le ciel est maintenant bleu marine.

Les oiseaux se sont tus.

Les zébrés sont allés se coucher.

Il fait totalement silencieux.

Seule la lune me tient compagnie.  Presque pleine. 

Moment de quiétude totale. 

J'abandonne mon livre, il fait trop sombre pour en continuer la lecture.

Je somnole légèrement, jusqu'à ce qu'un frisson me réveille.

Je me blottis sous un plaid, et je continue mon bout de nuit durant quelques heures, jusqu'à ce qu'un moustique (enfin une moustique) affamé(e) me confonde avec un casse-croûte.

Je quitte alors le transat inconfortable pour continuer ma nuit dans mon lit douillet.



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