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Maximilien Kolbe (1894-1941)

Publié le 19 août 2009 par Fbruno
Maximilien Kolbe (1894-1941)

Maximilien Kolbe fut canonisé en 1982 par le premier pape polonais, son contemporain Jean Paul II. Religieux franciscain abondamment diplômé, sa vie d'adulte se déroula entre les deux guerres mondiales. Il mourut à Auschwitz en prenant la place d'un père de famille désigné pour mourir de fain dans un bunker. Cette fin héroïque est bien connue et lui a justement mérité la canonisation qui exige soit un miracle soit le martyre. La vie de Kolbe est pourtant encore plus impressionnante que sa mort. Il s'est fait très jeune chevalier inconditionnel et émerveillé de la Mère de Dieu et pour autant que l'on puisse suivre cette vie courte et si ardente, l'héroïsme s'est installé chez lui en prenant un rythme d'expansion continu.Un mélange de dévotion passionnée de science et de candeur lui donnent un visage étonnant. Sa santé fragile, il avait contracté la tuberculose, loin d'être un obstacle devint une sorte de tremplin pour entreprendre des choses impossibles qui finissaient par réussir. Joseph Cottolengo (1841+) et Thérèse de Lisieux figuraient au premier rang, des protecteurs invisibles, après la Vierge naturellement.

Lorsque Maximilien qui avait rencontré quelques japonais dans un train et leur avait distribué des médailles de l'Immaculée, demanda à son supérieur hiérarchique la permission d'aller annoncer l'Evangile au Japon, son supérieur qui vit aussitôt les obstacles insurmontables à une telle initiative, fut intimidé et n'osa pas lui interdire d'y penser.La réalisation impossible de ce projet devait, selon lui, servir de réponse ou de leçon. En fait Maximilien parvint à fonder une communauté franciscaine à Nagasaki et, quelques semaines après leur installation, les franciscains vendaient dans la rue leur journal imprimé en japonais.

Niepokalanow (cité de l'Immaculée), près de Varsovie, était un couvent-cité comprenant en 1938 environ 800 membres dont 622 frères et postulants, 13 prêtres et122 séminaristes. Ce couvent original, avec des conditions de vie d'une rigueur toute franciscaine, publiait 11 périodiques dont un quotidien avec un tirage de 230000. Le Chevalier de l'Immaculée tirait à un million d'exemplaires et la Milice de l'Immaculée comptait près de 700 000 membres pour une population de 32 millions dont les 2/3 étaient catholiques . A la veille de la guerre les plans d'un terrain d'aviation auprès de Niepokalanow devait permettre d'étendre la diffusion du journal. Devait-il trouver un terrain pour bâtir ? Il commençait par mettre une statue de l'Immaculée au milieu du champ convoité puis se rendait chez le propriétaire qui après avoir fini par accepter la vente ne tardait pas à renoncer aussi au paiement en constatant que l'acheteur n'avait pas les moyens de payer.

Une personnalité aussi attachante provoquait soit l'enthousiasme soit l'envie ou même l'exaspération. Les deux furent au rendez-vous et Maximilien fit face. L'Immaculée s'intéressait visiblement et invisiblement à son intrépide chevalier et les choses prirent des tournures inattendues dont on vient de citer quelques exemples.

Sa mort couronna une vie donnée et une ferveur que rien n'arrêtait. Le matricule 16.670 montra ce qu'était un prêtre catholique déporté en enfer.On vit que l'amour était plus fort que la mort et que le Prince de ce monde ne pouvait pas tout faire avec tant de moyens à sa disposition. Le récit de la condamnation à mort de Maximilien est devenu une sorte de scène classique comparable aux récits des premiers chrétiens avec Ignace, Polycarpe , Agnès , Cécile , Catherine .L'empire romain ne supportait pas les « athées » , le totalitarisme postchrétien ne supportait pas la contestation même silencieuse de l'idolâtrie, celle d'un homme et d'une idéologie .

Patrick de Laubier+


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