Magazine Journal intime

Un Cheikh amoureux

Publié le 21 août 2009 par Papote

9782280808675Une semaine de vacances donc j'ai rattrapé mon retard en lecture (presque 4 livres... à 40 pages prêt !)...

Alors, j'ai commencé mes vacances avec "Un Cheikh Amoureux" de Sandra Marton.

Là, je sens bien que je vous surprend un peu avec cette "analyse littéraire"...
Si, si, j'en ai même vu certains d'entre vous attraper discrètement leur portable pour essayer d'appeler les hommes en blanc pour qu'ils viennent me chercher...
Alors, maintenant, je vous explique un peu le pourquoi du comment !

Il y a quelques temps, je m'balladais sur l'avenue, le coeur ouvert à l'inconnu sur le site de la Greluche qui parlait d'un groupe d'étude éminemment sérieux donc, forcément, j'ai eu envie d'approfondir le sujet et j'avoue qu'en arrivant chez Happy Few, je me suis piqué un fou-rire d'un autre monde prise à la beauté de la tâche à l'évocation du challenge...

Je n'avais jamais lu d'Harlequin, sauf si on considère qu'"Angélique Marquise des Anges", lu à 14 ans est assimilable.
Je sens qu'à ce moment précis, je casse le mythe... Mais, OUI, j'ai eu 14 ans ! Oui, je suis une fille ! Oui, j'ai le droit aux erreurs de jeunesse ! Et que celui qui n'a jamais fauté me jette la première pierre !!! (mode tragédie grecque "on")
Ne me rejetez pas pour mes erreurs passées ! Sachez pardonner aux faiblesses d'un esprit jeune et pur (j'en fais pas un peu trop là ?) !!!

Bref, donc, voilà, je me suis marrée, plus à l'analyse du bouquin qu'à la lecture en elle-même et j'avoue même que s'il n'y avait pas eu la perspective du challenge, je n'aurais pas réussi à aller au bout... J'aurais craqué à la fin du premier chapitre !!!

Non, parce qu'il faut quand même que vous ayez bien conscience qu'en plus, il a fallu que j'affronte les regards de plein de gens à la caisse de la librairie et, encore, j'avoue que je n'ai pas osé aller chez Libraire-chéri qui se serait demandé si je n'avais pas abusé du cocktail "soleil-alcool" avant de venir... En plus, je m'étais dit que quitte à être ridicule, il fallait vraiment que je choisisse le titre le plus cruche que je pouvais (ben, oui, sinon, c'est moins drôle !)... Pourtant, je l'avais planqué au milieu d'une biographie de la Marquise de Pompadour (je vous en reparlerai !), d'un 412è livre de cuisine (vi, je sais, mais celui-là, il est pas pareil !) et d'un petit Anne Perry (faut pas perdre la main !)...
Des années et des années de réputation fichues en l'air en 45 secondes... Je ne sais pas si je vais m'en remettre mais, au moins, ça m'a fichu la patate pour la journée !

Donc, LE livre de l’été…
Le livre à ne manquer sous aucun prétexte !

Je ne connaissais pas du tout l’auteur, Sandra Marton mais, croyez-moi, elle a de l’avenir !

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Je n’aurais pas voulu d'un roman du style "roman feuilleton" des vieux journaux féminins de nos grands-mères où la jeune fille pure et tremblante veut rentrer au couvent ou veut se suicider car elle a senti le frisson de l’excitation s’emparer de sa chair et de son âme quand le beau et ardent jeune homme lui effleure la main alors même que leur destin est scellé et leur amour rendu impossible par des fiançailles de raison avec un autre (‘Tain, je me mets à écrire comme eux… Au secours ! C’est contagieux ! Donnez-moi un livre normal !)…
Mais, là, il y a de l’émotion, du suspens, de la vie, quoi !!!

Et un style… Un style ô combien soutenu, quoiqu’un peu alambiqué, certes…
J’avoue que les "autours" se croisent rarement au détour d’une simple conversation.
Quant aux "tétons dardés", alors là…
Il y a même un "inextinguible" perdu au milieu…
Petit sourire pour le lapsus entre "percepteur" et "précepteur" dans la phrase : "puis il y a eu les gouvernantes et les percepteurs." mais que j’impute plus à une faute de frappe qu’à une quelconque lacune littéraire... enfin, je crois...

Donc, un style soutenu mais, peut-être un peu limité sur le plan du vocabulaire quand on sait qu’en 149 pages, j’ai pu lire au moins (j’en ai peut-être oublié au passage, veuillez m’en excuser !) une trentaine de fois le mot "désir", autant de fois le mot "bruler" et tous ses dérivés (brulant, brulure, feu, etc), une dizaine de fois le mot "onduler" et tous ses dérivés" ainsi que les mots "murmure", "gémissement" et "soupir", dans les même proportions, et je vous passe tous les "frisson", "fièvre", "sensualité", etc, qui sont dits et redits.

En revanche, je tenais à noter que ce livre ne contient aucun mot cru ou vulgaire que l’on retrouve trop souvent partout de nos jours !
Il y a des scènes d’amour d’une rare intensité qui doivent exciter les lectrices (mention spéciale à "lorsqu’il posa sa bouche sur l’un de ses tétons durcis, elle manqua perdre connaissance"… ‘Tain, il a une haleine de chacal déchire sa race le mec !). D’ailleurs, on sent bien que le but est là : entre les corvées d’épluchures de patates et le trajet de 50mn en bus, la lectrice découvre un monde d’érotisme (et, encore, j’avais opté pour un titre de la collection Azur et pas Audace !).
Le mot "sexe" n’est employé qu’une seule fois et a été avantageusement remplacé par des périphrases comme celles-ci : "l’ardeur de son excitation" ou "sa virilité dressée"…

Ceci dit, j’ai quand même une remarque : à un moment, "elle ondule en rythme avec lui, et leurs mouvements ne font plus qu’un, en un accord parfait", j’ai beau analyser, imaginer, visualiser, s’ils ondulent en un même mouvement, ils sont prêts pour le championnat du monde de danse des sept voiles mais ils ne doivent pas pouvoir faire grand-chose d’autre… Enfin, ce que j’en dis… Remarque, ça vaut peut-être le coup d'essayer de mettre en oeuvre pour voir à quel point c'est réalisable ou pas...
Grâce à Harlequin, je vais parfaire mon éducation sexuelle ! C'est trop top !!!

Harlequin m'a également ouvert les yeux sur la culture et le protocole dubaacquien. Non, mais vous plaisantez comme ça mais si un jour, je suis présentée à la cour, Harlequin m'aura sauvée de fautes de politesses alors que Nadine m'aura lâchement laissée tomber (enfin, sauf, si j'ai loupé un chapitre de ses guides de savoir vivre où elle parlerait de Dubaac) !

Bon, en revanche, sur un plan culture géographique et historique, j'avoue que je suis restée sur ma faim car les détails sont peu nombreux si ce n'est qu'il y a un désert, des villes, des boutiques de riches et des traditions ancestrales... Y a de la lacune !

Pour finir de vous mettre l’eau à la bouche (oui, normalement, on commence par là mais, là, ce livre est d’une telle valeur sur tous les plans que vous en donner un résumé est superflu pour vous inciter à le lire mais, bon, je m’exécute malgré tout), voici le résumé :

L’héritier du trône de Dubaac (homme jeune, beau et viril, attaché aux traditions de son pays mais ayant les deux pieds bien ancrés dans la vie capitaliste new-yorkaise, puisqu’il est un brillantissime homme d’affaires… il n’est pas dit s’il aurait voulu être un artiste et pouvoir faire son numérooooooo…) doit assurer la descendance de la famille royale et il a une grosse pression depuis le décès de son frère aîné et que, donc, tout repose sur sa semence à lui.
Comme il n’a pas d’épouse et qu’il veut trouver la femme parfaite (Pauvre diable ! La femme parfaite ! Autant chercher un pou dans la chevelure d’un chauve !), il trouve une solution de secours en déposant un don de sa "royale semence" dans une banque à semence, qui devait lui garder au frais, le temps qu’il trouve la douce caverne chaude qui deviendra le nid de son héritier…
Dans le même temps, une jeune, belle et intelligente, cadre new-yorkaise décide que les hommes ne servent à rien dans sa vie (le tout lié, on l’apprendra au cours du livre, à une enfance marquée par la mort de son père et par la vie sentimentale dissolue et vénale de sa mère) et qu’elle va faire un bébé toute seule, ce qui lui permettra de continuer une carrière extraordinaire, tout en étanchant sa soif d’amour maternel, sans avoir les inconvénients d’un mec dans son lit…
Et elle va où ?
Dans un institut d’insémination artificielle !
Alors, comme il fallait trouver un truc pour étayer le scénario, ben, forcément, le jour où le cheikh et l’executive-woman passent à l’action, c’est le même et le labo, c’est le même aussi et, en plus, il (le labo, pas un camembert) commet l’irréparable…
Ah oui, j’ai oublié de vous dire un truc, c’est que le cheikh et l’EW, ils se sont déjà croisés une fois à une pendaison de crémaillère dans l’Upper East Side et que, le désir les ayant submergés en moins de deux, ils avaient commencé à vouloir remuer la tringle à rideau dans la cabane de jardinier mais l’EW, dans un sursaut de moralité (elle n’est plus pure et tremblante mais elle a quand même de la moralité !), s’était enfuie laissant le cheikh furibard de s’être fait planté avant d’avoir pu la planter (Ouh là ! Amis de la poésie, bonsoir !)…
Donc, bref, revenons-en à nos moutons la semence royale…
Le cheikh s’aperçoit de la boulette et pique une colère monstre. Il va chez l’EW et lui propose de lui acheter son bébé pour 20 millions de dollars.
Bien sûr, elle l’envoie se faire voir après avoir failli re-craquer sur le canapé devant la virilité de son interlocuteur mais, une fois encore sa moralité l’a sauvée (Merci Uncle Sam pour ta pudibonderie légendaire, ça donne des rebondissements et du suspens !).
Du coup, le cheikh encore plus pas content du tout décide que d’accord ou non, elle en passera par là où il voudra et il l’enlève et l’épouse à l’insu de son plein gré (et non, il n’y a pas qu’en matière de dopage !) au-dessus des eaux internationales, dans un jet privé du royaume (c’est un peu compliqué sur le plan du droit international matrimonial mais bon…).
Arrivés là-bas, l’EW décide qu’elle va jouer les Betty Mahmoody et retourner chez elle mais, alors qu’elle échafaude son plan, elle rencontre son beau-père de roi et se laisse attendrir par ce vieil homme dont elle porte l’espoir et par le repentir et le sens de l’honneur de son prince de mari…
Alors, ils sont super heureux et ce n’est que de la chantilly power et des paillettes d’amour partout sur tous les cœurs et on officialise tout ça dès le lendemain par une grande fête.
Sauf que, bien sûr, là, on en est page 110 et faut tenir encore 39 pages… Vous avez compris : il y a d’abord une nuit de noces enivrante de sensualité, de jouissance et de qualificatifs pourris qui dégouline sur 11 pages (euh, je vous rassure, de temps en temps, ils parlent aussi de leur enfance malheureuse et du feu d’artifice…) puis, le drame…
Elle perd le bébé et, à partir de ce moment là, les incompréhensions se multiplient entre eux jusqu’à manquer les séparer (Ils s’aiment mais s’imaginent que l’autre non et ça les rend malheureux mais par amour, ils se sacrifient pour l’autre…). Je ne vous dit pas comment ça se termine mais ça se termine bien !

Ouf, je n’aurais pas supporté un drame sentimental de plus alors qu’en quatre semaines il s’était déjà passé tant de choses !

N'empêche que la lecture de ce merveilleux roman m'aura appris plusieurs choses :
- Dorénavant, je ferai très attention avant de monter en avion pour ne pas me retrouver mariée à n'importe qui,
- A Dubaac, on peut divorcer juste en se tenant la main et en disant qu'on divorce (dire que je me suis tapé trois ans de procédure et des honoraires d'avocat d'un autre monde alors que j'aurais juste eu besoin d'aller à Dubaac...),
- Si j'ondule et si tu ondules en rythme, on atteint le Nirvana,
- Non, l'executive-woman new-yorkaise, n'est pas qu'une executive-woman : elle a un coeur de femme qui vibre et brule sous la carapace,
- Les banques de sperme sont vachement plus avantageuses qu'un club de rencontre car, non seulement, on dégote un mec richissime, beau et futur roi, mais, en plus, on a déjà le Polichinelle dans le tiroir pour le même prix !
- En un mois, on peut rencontrer un mec, vouloir coucher avec lui, le détester de tout son être, tomber enceinte, se marier contre son gré puis officialiser de plein gré, perdre le bébé, divorcer et se retrouver (et y en a qui ose me comparer, moi, à Shiva... Prenez-en de la graine, là, il y a du timing de fou !)...
- Si jamais un jour P'tite Louloute veut lire un de ces bouquins, j'attendrai d'être sûre qu'elle soit en âge d'avoir déjà commencé sa vie amoureuse et sexuelle au risque de la voir finir nonne !
- Madame Mère a moins d'endurance que moi : elle a craqué à la deuxième page mais elle m'a quand même demandé jusqu'à quel point c'était aussi mauvais à la fin qu'au début...
- Je sais, dorénavant, où se trouve le rayon "lecture sentimentale" dans une librairie et je n'y perdrais pas, sauf pour aller d'un rayon à l'autre,
- Harlequin me fait plus rire que plein d'humoristes à la mode. Si, si, je vous promets que j'en ai fait la lecture à haute voix de certains passages et que j'ai cru que mes abdos ne s'en remettraient jamais...

A bientôt !

La Papote

PS : et pour vous prouver que je ne suis pas la seule malade à avoir relevé le défi, voici le lieu où vous pourrez trouver les autres challengers et leurs analyses...


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