Magazine Journal intime

Trop de bucolique tue le bucolique

Publié le 08 octobre 2007 par Thierry

J'avais promis de faire ce titre. C'est une de mes expressions favorites en ce moment. Trop de trop tue le trop.

En fait, ça a commencé un après-midi, en terrasse au Bar Parallèle, ya un petit moment, déjà. Un mec est passé devant nous, en jean Levi's, veste en jean Levi's, et chemise en jean (Levi's douloureusement soupçonné). Et, alors que nous parlions entre nous sans faire vraiment attention à ce pauvre garçon, qui devait être vraiment malheureux dans sa vie, L. a lancé " Oh mon Dieu ! Mais trop de jean tue le jean !"

Et voilà. Cette phrase si juste, et assez drôle est restée. Ce qui fait que c'est devenue une incontournable. Comme cette fois où, en terrasse aux Marronniers, une vieille dame asiatique est passée en veste Burberry, jean Burberry, polo Burberry, sac Burberry, bob Burberry, carré Burberry et chaussettes Burberry. Evidemment, "trop de Burberry tue le Burberry" était une évidence.

Mais le sujet n'est pas là. A vouloir justifier mon titre, je me perds dans le tartan.

Samedi soir, A. et L. m'ont rejoint à l'appart' pour une soirée lilloise réunissant une partie de la crème du village. Sushis et champagne au menu. En fait, les filles ont bouffé tous les sushis quand je me suis enfilé la bouteille de Feuillatte. La soirée, à trois sans C&T, sorti de son côté, s'est finie à 05.30. Les filles ont donc dormi là.

Le lendemain, gueule de bois pour moi et yeux de pandas au mascara pour elle, un brunch était indispensable. Vu le ciel sans nuage qui se profilait, les places en terrasse s'annonçaient plus difficile à obtenir qu'une invitation pour les soldes presse YSL. Mais qu'importe. Les lillois sont aventuriers. Des Jack Bauer.

Des Jack Bauer qui ont failli mourir d'inanition, mais pas de désespoir. L. et moi enchainons les Marlboros pour tenir le coup. Trop tard pour bouffer au Basilic, Tartine & Compagnie fermé, Lina bondé, et pas le courage d'aller s'enfoncer jusque la rue de Gand. Si ces lillois sont un peu Jack Bauer, c'est pas Lara Croft non plus. Et en plus, il est déjà 16.00. Finalement A. propose le Pain Quotidien. Et malgré mon manque de foi dans le nombre de place en terrasse disponible, elle aura vu juste.

Nous voilà tous les quatre, deux filles, deux garçons, prêts à participer à un brunch champêtre. Champêtre entre la bouche du métro et un manège de chevaux de bois. Mais sous un arbre, assis au soleil, à une table en bois, à manger du pain bio, des oeufs à la coque, des confitures maisons et des tartines provencales.

C'est fou comme c'est bon, de ne rien faire d'autre que de jouir de simplicités de la vie. Le bonheur, ce serait donc juste de la simplicité ? Du pain, du beurre, des oeufs, du café. Des confitures et des pâtes à tartiner bio, des yaourts bio, des jus de fruits bio. Du soleil, votre C&T et deux amazones lilloises. Des feuilles d'automne qui tombent sur les plateaux. Toute cette simplicité vous ferait aimer la nature. Presque.

Sauf qu'en fait, si tout ça est si délicieux, c'est que vous êtes dans votre village, et non pas dans une ferme. Et tout ça, vous allez le payer une fortune, et non pas quatre piecettes à Marguerite la voisine qui a des vaches. Et oui, même la simplicité a un prix.

Une addition plus tard, donc, C&T et moi allons vers l'UGC pour retrouver Jean Dujardin pour ce 99F. tant décrié dans les trois derniers Stratégies. J'ai trouvé ça si odieusement drôle. Si ce n'est cette phrase niaisement politiquement correcte à la fin. Elle m'aurait presque gâché mon plaisir.

Rentrés à l'appart', C&T et moi larvons dans le canapé. Larver, ça aura été le thème du jour, finalement. Où la seule activité aura été un petit déjeuner bucolique à 16h30.
Bucolique entre un manège de chevaux de bois et une bouche de métro.


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