Magazine Journal intime

Scènes d'une terrasse quotidienne

Publié le 24 août 2009 par Anaïs Valente

Quand le soleil a rendez-vous avec la lune, au crépuscule, les humains se dirigent vers les terrasses.

Et le spectacle commence.

Elle est rouge, rouge, rouge.  J'ignore si c'est la colère ou le soleil qui l'a rendue si pivoine.  Elle gesticule.  Elle parle fort.  Avec la bouche.  Et avec les mains.  Je ne parviens pas à m'en détacher.  Pourquoi ne suis-je invisible, pour aller écouter ce qui la rend si nerveuse.  Elle continue à vociférer.  Son interlocutrice écoute calmement.  Ne parvient pas à en placer une.  Elle est toujours aussi rouge.  Ça doit être le soleil.  Si c'était la nervosité, elle aurait déjà été transportée à l'hôpital pour crise d'hystérie foudroyante.

Il arrive, sans faire de bruit.  Il n'est pas seul.  Il tient dans ses bras une petite boule de poils ridicule.  Un chien.  Un truc papillon je crois.  Avec des oreilles démesurées, rousses, d'où dépassent des touffes de poils.  Sa démarche est féminine.  Il dépose délicatement le chien sur ses genoux.  Se commande un café.  Partage son biscuit avec son protégé.  Je ne parviens pas à m'en détacher.  Il lui parle sans arrêt.  Lui donne des tas de bisous sur la tête.  Une fois le café bu, il reprend l'animal dans ses bras et s'en va.  Le tout aura duré cinq minutes, pas plus.  Dans la voiture, il installe le chien sur le siège passager.  Continue à lui parler, se penche vers lui, rit.  Il l'aime.  A la folie.

Ils sont minces et beaux.  Et jeunes.  Et classe.  Joliment habillés.  Ils ne doivent pas se connaître énormément.  Les questions fusent « tu as des frères et sœurs ? et tes parents, ils font quoi ? ta sœur te ressemble ? »  Ils parlent beaucoup.  Je me prends à imaginer qu'il s'agit d'une rencontre faite sur internet.  Ils s'en vont.  Ils vont bien ensemble.  Puisse cette rencontre les faire tomber amoureux.



Retour à La Une de Logo Paperblog