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Contes de l'ordi sacré : Gudule au centre de la terre 7

Publié le 26 août 2009 par Porky

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EPISODE 7 : Où Gudule s'aperçoit qu'elle est une célébrité parmi les habitants du centre de la terre et où la Marsupilania's band est confrontée au premier obstacle.

Le couloir qui sentait l'encens de mauvaise qualité ne semblait vouloir déboucher sur rien. Il était interminable, tournait sans cesse mais Gudule avait l'impression très nette qu'elle et le Séide passaient leur temps à faire des cercles et revenaient toujours à leur point de départ. Lorsqu'elle vit réapparaître pour la sixième fois le même rocher pointu en forme de cœur, le doute envahit définitivement son esprit (si on peut dire) : ils tournaient en rond et n'avançaient point. « Halte, Séide ! fit-elle en s'arrêtant. Nous devons rater une bifurcation quelque part. Aurais-tu vu un croisement, par hasard ? » « Non, ma douce, répondit le Servile Séide. Il n'y a aucun croisement. Il nous faut continuer jusqu'à ce que nous en trouvions un. » L'énervement poussa notre abominable sorcière à gifler une fois de plus son compagnon. « Mais puisqu'il n'y en a pas ! beugla Gudule. Tu es complètement crétin ou quoi ?!! » « Alors pourquoi me demandes-tu si j'en ai vu un ? » pleurnicha le Séide.

Alors que Gudule allait répondre par une autre paire de claques, elle avisa tout à coup quelque chose qui avait échappé à ses regards lors de leurs précédents passages. A vrai dire, elle ne risquait pas de la voir vu que la « chose » venait d'arriver ou plutôt d'apparaître. Et ce n'était pas une « chose » mais un vieux tout rabougri qui ressemblait au Gardien du Noyau ; il était assis sur un gros rocher et se grattait voluptueusement une poitrine peut-être autrefois musclée mais à présent flasque, à la peau plissée et si maigre qu'on pouvait distinctement apercevoir les côtes. « Ah ! s'écria Gudule. Enfin quelqu'un ! » Et elle interpella le vieux. « Holà, tas d'os, dis-moi donc comment sortir de ce couloir merdique ! » « Té ! s' exclama le vieux. Gudule ! C'est la première fois que je te vois. Et pourtant, tu es connue, ici ! » « Vraiment ? Je suis célèbre ? » demanda Gudule en se rengorgeant. « Eh bé, peut-être moins connue que la bouillabaisse de Marseille ou la rosette de Lyon. Mais quand même, ta célébrité est parvenue jusqu'à nous. Qu'est-ce que tu veux ? Si c'est pour mettre la pagaille au centre de la terre, tu risques de tomber sur un os. Qu'est-ce que tu veux ? » répéta-t-il en prenant son air le plus sénile.

« Ce type est complètement out, se dit Gudule. Que vais-je bien pouvoir en tirer ? » Elle ne vit pas le sourire goguenard qui se dessina tout à coup sur le visage du vieillard. Mais le Servile Séide le vit ; ce qui ne changea rien au résultat puisqu'il fut incapable d'en tirer une conclusion intéressante.

Nos deux héros n'avaient pas reconnu -et pour cause- le Caribou Maléfique qui avait pris la forme d'un vieux juste histoire de vérifier que Gudule n'était pas en train de détruire son royaume « avec ses initiatives à la con » (L'auteur cite ici les paroles du Caribou Maléfique.) « As-tu vu son Excellence le Caribou Fou ? » interrogea Gudule en hurlant car elle s'imaginait que son interlocuteur était aussi sourd qu'il paraissait débile. Le vieux hocha la tête. « Non. Mais je te conseille de chercher du côté des lacs de lave, dit-il. Tous les couloirs mènent à cet endroit, y compris celui-là. » « Certainement pas, fit Gudule, hautaine tout à coup. Cela fait dix plombes que nous tournons en rond sans trouver d'ouverture. » « Parce que tu es une niaise intégrale et que tu es incapable de te débrouiller seule, répliqua le vieux. Si tu savais regarder autour de toi, tu la trouverais, l'ouverture ! » et il fit un geste en direction d'un gros rocher planté sur la droite du couloir. Le Séide s'avança. « Oh, ma douce, s'écria-t-il, il y a là un couloir que nous n'avons pas remarqué au cours de notre déambulation. » « Exact, fit le vieux. Prenez ce boyau, il vous mènera aux lacs de lave. » Gudule estima ne pas avoir à se confondre en remerciements ; aussi se contenta-t-elle d'incliner vaguement la tête et d'entraîner le Servile Séide dans ledit couloir.

Pendant ce temps, la Marsupilania's band déambulait elle aussi dans les couloirs, mais sans s'égarer vu que le caribou magique connaissait l'endroit quasiment par cœur. Lorsqu'ils parvinrent à l'endroit où Gudule et le Séide s'étaient écrasés après  leur descente vertigineuse, le caribou magique s'arrêta. Le feulement bien connu s'éleva. « Bon, fit-il, il va falloir d'abord passer l'épreuve du Magma Originel puis affronter la femme maigre. Ca risque d'être chaud. » « Pour faire chaud, il fait chaud,  constata Myxomatose. Vous êtes sûr qu'on n'est pas en enfer, par hasard ? »

Le caribou magique n'eut pas le temps de répondre à cette question insane. Le Gardien du Noyau apparut soudain devant eux. Le caribou magique s'inclina bien bas et invita ses compagnons à en faire autant. « C'est qui, cet anorexique rabougri ? » interrogea la Belle Monogramme, Princesse de conte de fée. « Je suis le Gardien du Noyau, lui fut-il répondu avant que le caribou magique ne puisse ouvrir la bouche. Vous devez être confrontés au Magma Originel afin que je fois sûr de la pureté de vos intentions. » « Qu'entend-il par « pureté de nos intentions » ? demanda Multimédia. Est-ce que le fait de vouloir dégommer Gudule rentre dans la catégorie « intentions pures » ? » « Ne posez pas de question, dit le caribou magique. Contentez-vous de regarder ce qu'on va vous montrer. Et surtout, ne faites aucune réflexion désobligeante.»

(A suivre)

(L'épreuve du Magma originel sera-t-elle réussie ? Nos amis vont-ils être rejetés comme l'ont été Gudule et le Séide ? Et que se passera-t-il quand ils devront affronter la femme maigre ? Gudule et le Séide parviendront-ils aux lacs de lave ? Qu'est-ce qui les attend là-bas ?... Suspens...)


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