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La Médina, mon Amour !

Publié le 30 août 2009 par Roxie
La Médina, mon Amour !

J’ai 23 ans. Je suis Tunisoise. Bien que je vienne d’une famille très pointue concernant les traditions et us tunisois, mes parents essayèrent de nous inculquer, à mon frère et moi, cet esprit de respect de l’autre, quel que soit sa région d’origine (j’insiste bien sur région et non pays), sa religion, son sexe, etc.

J’ai toujours eu des amis de différents milieux sociaux, je m’entends à merveille avec tout le monde (je dois avouer que j’évite ceux avec qui je risque de « clasher »). Mais ce soir, je me retrouve entrain de dénigrer cette différence ! OUI ! Moi, la fille la plus « open » comme m’appelle mon entourage. Et je vais vous expliquer le pourquoi du comment.

J’ai été conviée aux fiançailles de mon cousin. J’étais très heureuse pour lui, car d’après ce que j’ai entendu, ils étaient ensemble depuis neuf ans !! En plus, la cérémonie aura lieu dans la maison de son grand-père à elle dans l’ancienne Médina. Et là, je m’exalte. Pour moi, la Médina est synonyme de classe, de tradition et de rustique. La Médina est le berceau de mon enfance, et j’ai toujours rêvé de racheter la maison de mes ancêtres, de la restaurer et pourquoi pas y habiter. Donc, c’était un bon point pour la fille.

En route, je me disais que cette fille doit être du genre artiste, à aimer l’originalité, puisqu’elle est tombée comme moi dans la marmite étant petite. Bon je ne vais pas vous faire un dessin de l’accueil auquel on a eu droit. Dés que je fis le premier pas à l’intérieur de la maison, j’ai plongé dans une autre dimension.

En premier lieu, je me sentis comme une touriste assistant à un festival de musique bédouine. Tout le monde bougeait dans tous les sens, les filles s’emballaient sur la minuscule piste de dance, une horde de mecs qui étaient là, mais qui ne savaient pas quoi faire, donc ils ont préféré scruter ces nouvelles tètes venus d’ailleurs, des marmots qui s’accrochaient aux rideaux et aux jupes des invitées ; bref, c’était un chaos total. Pour me consoler, je levai la tète pour « admirer » les fresques et l’architecture de la maisonnée, et j’aurais vraiment du me contenter du spectacle qu’offrait le DJ et la "très bonne" musique avec laquelle il comptait enivrer les spectateurs.

Vous allez penser quelle fille superficielle je suis, mais détrompez vous ! Ceci-dit, on va dire que le manque de tact avec lequel on a été accueilli m’a mis en colère, aussi contre l’insolence et le non-respect de cette forme d’art par les nouveaux venus à Tunis : Les chambres étaient mal entretenues, la peinture sur les murs datait de l’avant indépendance, les dessins en céramique étaient à peine reconnaissable, le parterre décollé à plusieurs endroits, etc. Et c’est là aussi que le démon qui était sensé être inexistant se mit à me titiller l’esprit. Chaque fois qu’on me piétinait le pied (et surtout mes nouvelles chaussures vernis) sans s’excuser, je l’entendais maudire cette soirée. Chaque fois que la grosse fille en rouge m’effleurait le chignon avec son éventail, je ressentais le besoin de me retourner et de lui tirer les cheveux.

J’étais jalouse de ces gens qui avaient un trésor entre les mains, et qui ne s’en rendait même pas compte. Je les enviais parce que mes ancêtres furent obligés de quitter les maisons dans lesquels ils sont nés au profit d’étrangers, qui ne savent guère prendre soin de ce patrimoine arabo-musulman. Mais est-ce vraiment leur faute d’être ignorants ?? Est-ce qu’ils ont choisi d’habiter la Médina ? Je ne sais pas.

PS : rabbi yhannihom w nchallah badw b tmém :)


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