Magazine Journal intime

Flix, Tomi Ungerer.

Publié le 07 septembre 2009 par Wawaa

Cela faisait longtemps que je n’avais pas rédigé  un petit billet de littérature de jeunesse… Peut-être pensiez-vous qu’en ayant renoncé définitivement au CRPE, j’avais aussi renoncé à la littérature de jeunesse ? Certainement pas ! S’il y a bien une chose positive que m’ont apporté mes tentatives d’avoir le fameux concours, c’est bien ce goût de cette littérature dite pour enfant et que je considère tout autant destinée aux adultes grâce aux valeurs qu’elle véhicule et que les grands oublient parfois.


Je continue donc à adorer ce genre d’ouvrage, d’ailleurs j’en emprunte régulièrement à la bibliothèque et de temps en temps je fais un petit cadeau. C’est ce qui m’est arrivé avec Flix, de Tomi Ungerer, le GRAND Tomi Ungerer dont l’œuvre tout entière est une pure merveille. Je flânais dans la nouvelle librairie d’Auch quand je suis tombée sur ce petit livre. Il me semblait qu’on me l’avait conseillé et puis si c’est Tomi, j’achète aussi !

C’était donc Flix. Un drôle de nom qui me laissa penser à une enquête policière. Un chien sur la première de couverture à l’air triste, il a derrière lui l’ombre écrasante d’un chat, intrigant. Sur la quatrième de couverture, le chien, heureux cette fois-ci, porte un chat joyeux. J’ai donc lu le livre, bien intriguée.

Flix


Un couple de chats attend un bébé, ils sont comblés par la vie. Mais l’enfant né est un chien, une sombre affaire de génétique due à une amourette entre une aïeule du papa et un chien. Ils décident de l’appeler Flix. Différent, il sera rejeté du monde des chats, mais il va se surpasser, devenir brillant, courageux et généreux et va finalement s’attirer l’amour de tous. Et pour que cette merveilleuse histoire perdure, Flix rencontre une demoiselle Caniche en la sauvant des flammes, ils se marient et mettent au monde un petit…chat !


J’aime beaucoup cette histoire parce qu’elle est à la fois amusante, forte, émouvante. Elle met en valeur deux mondes bien séparés culturellement : celui des chiens et des chats qui ont chacun des toponymes se rapportant à leur race : Chatville, Clébardville. Il ya une limite géographique à leur communauté. Et pourtant à l’intérieur des deux communautés il y a des différences, mélangées, bien intégrés, ainsi chez les chiens, vivent en harmonie, « les lévriers, les afghans, les chows-chows et les pékinois » au sein de leur quartier, tout comme chez les chats, un quartier réunis « des persans et des siamois, des birmans et des burmans, des somaliens et des abyssins, des balinais et des javanais ». Et pourquoi pas une harmonie entre chiens et chats ?

L’auteur fait là une nette dénonciation du racisme –thème qui lui est cher, puisqu’il a vécu la seconde guerre mondiale et thème que l’on retrouve dans de nombreux de ses ouvrages - par les réactions des uns et des autres face à ce petit chien né dans la communauté des chats. Il est rejeté parce que différent, il est accablé par les journaux qui le qualifient de « monstruosité génétique » alors qu’il n’est que le fruit de l’amour ! Il y a une référence à la ségrégation également, notamment dans l’image du restaurant où une pancarte dit « Interdit aux chiens » alors que Flix y mange avec ses parents et sa femme qui n’est autre qu’un caniche. Les lois idiotes sont transgressées tout à coup, le monde a évolué.


Et pourquoi ce monde a évolué ? Parce que Flix y a vu le jour. Flix c’est le lien entre les deux communautés, c’est la personne qui a unit les deux communautés. A commencer par son nom, Flix rappelle Félix nom couramment donné aux chats et sonne comme Rex, nom plutôt canin. Flix parle la langue des chiens, Flix parle la langue des chats, il est doté d’une double culture, sait aider les uns et les autres. Flix est la preuve que le métissage n’est pas une abomination mais une source de richesses culturelles et d’épanouissement.

Pour que les deux communautés se réconcilient il fallait qu’elles vivent ensemble et qu’elles procréent ensemble. Flix c’est l’histoire d’un melting pot réussi.


Les animaux représentés sont anthropomorphiques car oui, le but est de montrer que les communautés humaines s’entendent parfois comme chien et chats et que pourtant, de leur union, il en naît des merveilles, comme Flix.


A bon entendeur …Et merci Tomi !


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