Pensées noires du soir

Me voilà de nouveau dans le tourbillon... et ça tourne de nouveau.
La mauvaise partie de moi prend le dessus.
Parce que je l’ai vu... tout est remonté, et comme à chaque fois, j’ai eu des pulsions suicidaires.
Je pense que Freud devrait revenir sur terre pour étudier mon cas pathologique.
Je suis allée dîner avec un collègue qui se marie dans quelques temps, il l’a oubliée sa femme... l’espace de deux heures, et il aurait pu l’oublier plus longtemps si j’avais eu envie de jouer.
Ce genre d’hommes me dégoûte... ils ont tellement peu d’estime pour les femmes de leur vie ?
C’est le genre de femme que je suis qui les font oublier leurs femmes... Elles me dégoûtent, je me dégoûte... Qu’ont-elles de plus ? Qu’ai-je de plus ?
Je ne cherchais pas à renflouer mon ego mais j’avais plutôt envie de détruire un univers, pour exorciser mon mal. Pas comme Igor a détruit des univers pour Ewa et fait des sacrifices pour se rendre compte à la fin que l’amour ne vaut pas tant de peine.
J’ai tendance à entendre de manière bizarre quand je me sens mal, les sons sont ralentis, la cadence est plus lente, elle me terrorise, c’est comme si je m’embourbais dans un fossé, un sable mouvant.
J’ai passé des examens sur mes oreilles, on dit que c’est « psychosomatique » : Mot bateau qui sert à camoufler l’ignorance des médecins.
Quand je pense à lui, j’ai une lame encore enfoncée dans l’âme.
Quand ses regards me rendait plus forte, aujourd’hui ce qui ne me tue pas, me rends plus forte.
Je saigne encore...
... et je deviens horrible.
Je me venge sur mon corps, je ne mange pas, je fais du sport... en voulant me faire du mal, je fais du bien à ces messieurs qui feraient n’importe quoi pour...
C’est bien ce que je me disais, quand j’ai reçu le sms de la proie de ce soir :
« Hé bébé, tu te souviens encore de moi ? Marwen. »
Je me suis fait peur à moi-même en levant les yeux au miroir, le regard diabolique et pervers.
Je l’imaginais poser ses mains sur mon corps, mélanger nos chaleurs, pas l’ombre d’une larme, je saigne encore, je me blesse en faisant ce dernier effort, et je pense à un autre. De toute façon je me sens déjà partie.