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Annus horribilis

Publié le 18 septembre 2009 par Jar0d

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18/09/2009

Annus horribilis

... disait la Reine.

Passé le stress du déménagement, de multiples fragments de réalité ont semblé conspirer en Crime de l'Orient-Express.

Nous adapter au nouvel appartement. De 53 à 79m², les meubles rétrecissent, les tapis deviennent ridicules, les affiches se polaroïdent, plus rien n'est "sous la main". Et le local poubelle comme l'accès à la cave ne sont pas dans l'escalier.

Vivre avec les soubresauts contractuels de l'AP-HP : renouvellement en mai ? renouvellement fin septembre (toujours pas confirmé !) ?

Résister au catactère délétère de l'équipe dans laquelle Elle travaille, micro-attaques incessantes, à la limite du harcèlement moral.

Entrer dans la période d'énorme doute, classique lors d'un changement de poste mais rarement à cette échelle. Ne pas oser en parler, jusqu'à l'intenable.

S'inquiéter de Solal attiré par les prises, les couteaux (un cutter, ce matin...), les verres, la boîte à outils.

Faire opérer le chat, découvrir un mal chronique. Et comment l'expliquer à Solal si... ?

Réorganiser, difficilement, notre budget, entre passage d'un salaire sur 12 mois payé le 30 à une rémunération sur 13,5 mois versée le 20 ; le nouveau loyer ; la nounou à temps plein ; l'équipement (remis à plus tard, essentiellement) de la maison ; les imprévus en centaines d'euros. Tout en voulant continuer à profiter de Paris et des vacances. Il y avait des réserves.

Subir les avanies techniques : porte du four dessertie par les déménageurs, clavier du portable réduit à un alphabet de 23 lettres, siphon de l'évier mal serré, voyages-sncf toujours en rade au moment où l'on se décide, ascenseurs capricieux (même au premier étage, la poussette pèse).

Rater un train à trois secondes près, parce que le contrôleur n'a pas daigné attendre Elle, Solal dans ses bras (et que je n'ai pas pensé à bloquer la porte avec une valise).

Courir, tout le temps, pour les transports, la nounou, les courses, le boulot, l'Administration.

Mal dormir, se réveiller dans la nuit, trop souvent.

Mal manger, boire trop.

Oublier d'oublier.

Se sentir vieilli, fatigué.

Paniquer, à l'illusion du sans-issue, quand la suite de petits riens et de vrais soucis semble géométrique.

Accompagner, une ultime fois.

L'effondrement n'aura pas lieu.

16:18 Publié dans Paris rêvé, vécu, vu | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note

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