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Baisé.

Publié le 27 septembre 2009 par Impatiencesamoureuses

(Avertissement : ce chapitre est une ébauche d'une suite au roman Vivement l'amour)

Au moment où j’ouvre la porte, un grand silence s’impose. J’imagine aisément les frémissements de mes cinq greluches, qui ne devaient pas s’attendre à ce qu’il y ait quelqu’un aux toilettes.

Et encore moins un mec.

Je laisse planer deux longues secondes de suspens, et passe enfin la tête par l’entrebâillure :

Alix et Eva me regardent avec une bouche stupéfaite qui ne laisse sortir aucun son, Mireille et Alizé deviennent blêmes, et Bénédicte pique un fard.

— Ne vous inquiétez pas, je laisse les toilettes aussi propres que lorsque je les ai trouvées !

Un instant, l’idée de profiter de l’effet de surprise pour me débiner me traverse l’esprit, mais bon, après tout, elles n’avaient qu’à éviter de déblatérer comme ça, ces greluches. Alors je m’excuse auprès d’Eva, et accède au robinet.

— Il n’y a plus de savon ? je fais.

Mireille se pointe juste derrière mon dos et me lance des éclairs du regard, au travers le miroir.

— Dis donc ! Tu as tout entendu ce qu’on disait ?

Autant jouer carte sur table :

— Il faudrait être sourd pour ne rien avoir entendu… Mais ne vous inquiétez pas, ça ne sortira pas d’ici, vous avez ma parole.

Alizé jette un œil complice à Mireille et me met la main aux fesses :

— Attends ! Tu crois qu’on va te laisser sortir d’ici comme ça ? Tu te pointes dans les toilettes des dames et tu écoutes aux portes, et tu te crois sorti d’affaire ?

Bénédicte vient se coller à moi également, suggérant aux autres qu’une attitude pareille mérite un gage.

Je me retourne pas du tout rassuré.

— Un gage ? je m’exclame.

Bénédicte me caresse la joue et s’avance pour me chuchoter des trucs bizarres à cinq centimètres de mes lèvres.

Quand je pense qu’elle vient d’avouer à ses copines qu’elle a chopé une vaginite et un herpès…

— Tu sors bien avec Marina, toi, non ?

Je ravale ma salive.

— Oui oui, il sort avec Marina, je les ai vus, tout à l’heure ! s’exclame Mireille.

Comblée par cette info, Bénédicte me propose un pacte : si je les embrasse toutes, elles me laisseront partir. Si dehors, je répète un mot de ce que j’ai entendu, elles informent Marina de ce qui s’est passé. Si je ne veux pas le faire, elles s’arrangeront pour lui faire croire quand même.

— Vous embrasser toutes ? je fais.

Dans un temps normal, une proposition pareille aurait été une aubaine, car hormis le fait qu’Eva est un peu ronde, toutes sont excitantes à souhait.

Mais si je laisse aller à un jeu pareil et que Marina l’apprend…

— Ah non, désolé, les filles… je lâche.

Je regarde Eva droit dans les yeux, et puis je regarde Béné :

— Vous êtes toutes des tops canons et je serais vraiment ravi de vous rouler des pelles à n’en plus finir, mais par rapport à Eva, je ne peux pas.

Eva me fixe avec des ronds comme des billes, et ses copines attendent qu’elle crache le morceau.

— Moi, j’aimerais bien n’embrasser qu’Eva ! je mens. Parce que je sais qu’elle n’attend que ça et que ça lui ferait vraiment bizarre de me voir vous embrasser vous aussi !

Ma petite révélation semble produire son effet. Tandis que les joues d’Eva s’empourprent jusqu’aux oreilles et que les quatre autres semblent rester sur le cul, je m’approche de ma proie et l’embrasse sur des lèvres qui refusent de s’ouvrir.

— Sans rancune ! je m’exclame.

Et je m’empresse de quitter cet endroit maudit dans lequel je jure de ne jamais remettre les pieds.

Elles ne croyaient tout de même pas que j’allais leur rouler des pelles alors que parmi elles il y en a une qui a chopé un herpès, non ?


Madona - La Isla Bonita

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