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Québec - Déclaration de la conférence des évêques sur la dépénalisation de l'euthanasie

Publié le 28 septembre 2009 par Hermas
Voici une déclaration de la Conférence des évêques du Canada concernant le projet de loi qui devrait passer au Parlement du Canada à l'automne et tendant à dépénaliser l’euthanasie et le suicide assisté. Le sondage que nous avons commenté ici il y a quelques jours n'était bien entendu pas publié sans raison. On mentionnera également, en marge de cette déclaration, un dossier très bien fait pour s'informer sur ce sujet et connaitre les arguments théologiques ou techniques qui militent contre la légalisation d'une certaine catégorie d'assassinats (cette qualification nous est imputable à nous seul et ne ressort évidemment pas des documents dont nous parlons !), sur le site du diocèse de Montréal (ICI).

On pourra télécharger ici, au format PDF, les documents suivants :

Québec - Déclaration de la conférence des évêques sur la dépénalisation de l'euthanasie

Québec - Déclaration de la conférence des évêques sur la dépénalisation de l'euthanasie
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"Le Parlement du Canada débattra prochainement du Projet de loi C-384, Loi modifiant le Code
criminel (droit de mourir dans la dignité), qui vise à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté au
Canada. 
 
Les personnes désireuses de rouvrir ce débat sont sans doute motivées par leur préoccupation
face à la souffrance des autres. Une regrettable compréhension de la compassion les amène
toutefois à proposer que l’on euthanasie les plus vulnérables plutôt que de leur assurer, jusqu’à
leur mort naturelle, les soins appropriés, un contrôle efficace de la douleur, ainsi qu’un soutien
social, affectif et spirituel. Lorsque l’on considère des gestes humains, il est toujours important
d’en déterminer l’intention le plus clairement possible, ainsi que les éventuelles conséquences,
afin de limiter le tort causé aux personnes directement concernées, de même qu’à l’ensemble de
la communauté, et de leur assurer le plus grand bien.
 
Certains des termes utilisés dans ce débat sont malheureusement trompeurs ou flous. Il ne peut
en découler que des discussions confuses et inutiles. Dans ce contexte, il devient également
difficile de trouver un terrain d’entente à partir duquel l’on peut évaluer les risques et l’impact
d’un projet de loi.
 
Du point de vue catholique, il est légitime de recourir à des médicaments et à d’autres moyens
pour soulager la souffrance, même s’ils peuvent avoir comme effet secondaire de réduire
l’espérance de vie. Une personne peut aussi légitimement refuser des procédures médicales qui
s’avèrent particulièrement pénibles. Mais ce qui n’est jamais acceptable, c’est de tuer de façon
directe et intentionnelle les personnes déprimées, handicapées, malades, âgées ou mourantes
(Catéchisme de l’Église catholique, n° 2276-77).
 
On voit difficilement comment une quelconque loi autorisant l’euthanasie et le suicide assisté
protégerait les plus vulnérables de notre société. Comment pourraient-ils faire confiance au
personnel soignant, à leur famille et amis, et à la société dans son ensemble, et croire qu’ils
continueraient à protéger leur vie ? Par leur nature même, l’euthanasie et le suicide assisté
effacent notre devoir commun de protéger la vie des autres. Il existe en outre une crainte tout à
fait fondée de voir l’euthanasie et le suicide assisté imposés à des personnes comme moyen de
réduire des coûts et de diminuer les charges incombant aux personnes soignantes.
Inévitablement, il en résulterait une société toujours plus fragmentée dont les membres vivraient
encore plus d’isolement et d’anxiété.
 
Alors que reprend, dans notre pays, le débat sur une question aussi importante, les évêques
catholiques du Canada invitent :
 
1) les membres du Parlement du Canada – députés élus de la Chambre des Communes aussi bien que Sénateurs – à recourir à des définitions claires dans les débats qui s’annoncent et
à être attentifs au profond impact qu’aurait l’adoption de cette loi sur la vie des personnes
et de la communauté tout entière ;
2) tous les Canadiens et Canadiennes à mieux s’informer sur l’euthanasie et le suicide
assisté et à promouvoir, à la place, les soins palliatifs et les soins à domicile, afin d’aider
les personnes qui en ont besoin et celles qui les soignent ;
3) les catholiques, nos frères et sœurs appartenant à d’autres communautés chrétiennes ou à
d’autres religions, ainsi que toutes les personnes qui apprécient la beauté et la dignité
inhérente de la vie, à s’engager dans ce débat avec courtoisie et respect afin de témoigner
d’une profonde révérence pour toute vie humaine."  
 
Le 21 septembre 2009
 
Monseigneur V. James Weisgerber
Archevêque de Winnipeg
Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada


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