Magazine Journal intime

Série fée du logis 1 : deux mois sans capharnaüm

Publié le 29 septembre 2009 par Anaïs Valente

Passque je pense être habitée par un esprit maléfique, j'aborde en ce mardi annonciateur d'été indien (en fait j'en sais rien, j'écris mon billet en ce vendredi ensoleillé, en attendant Koh Lanta et Secret Story, donc j'extrapole sur la météo de lundi, tant pis), par une « série fée du logis ».  Passque je trouve que mon comportement est anormal en ce moment.

Je vous zesplik :

De une, j'ai des envies de cuisiner (billets suivront durant la semaine), mais des envies vraiment anormalement anormales, genre récurrentes, quotidiennes et harcelantes.

De deux, j'ai des envies de vivre dans un intérieur rangé.  J'ai pas dit nickel chrome hein, faut pas pousser, mais rangé.

C'est ce thème, le rangement, qui fait l'objet du billet du jour.

Tout a commencé le 31 juillet.  Le 31 juillet dernier, j'ai réalisé que la situation était grave.  Grave de chez grave.

Je suis bordélique, c'est indéniable.  Mais quand le bordel envahit tout, qu'il faut l'enjamber pour se coucher, que la salle-de-bains semble couverte de tapis plain gris alors qu'il s'agit juste de poussière scotchée au vinyle bleu, quand la vaisselle n'est pas verte mais couverte de champignons malodorants, quand y'a plus une fringue dans l'armoire (nan, c'est pas passqu'elles sont toutes à laver, j'ai de quoi m'habiller trois ans sans laver quoi que ce soit, acheteuse compulsive moi être, mais juste qu'elles sont toutes en-dehors de l'armoire), c'est là qu'en général je m'arrête et j'observe.  Puis je pleure.  Je pleure passqu'atteindre un tel état de bordel, c'est pas nin possip.  Et passque l'opération rangement semble inimaginable.  Insurmontable.

Pourtant, il a bien fallu.

Le 31 juillet.

Passque le lendemain, j'avais quelqu'un à loger ici (nan, pas un brun ténébreux, malheureusement).  Et quand quelqu'un loge, il faut le loger, le nourrir et aussi le laver.  Enfin façon de parler.  Mais il doit avoir accès à tout l'appartement.  Impossible de le laisser sur le pas de la porte comme je le fais avec le facteur, la concierge, la voisine et ma mère.  Impossible. 

Donc j'ai rangé.  Et rangé.  Et encore rangé.  L'enfer.  Puis nettoyé.  Et nettoyé.  Et encore nettoyé.  L'enfer, encore.  En fait, j'ai agi comme le fait le commun des mortels, chaque semaine en moyenne, voir plus.  Mais moi j'y arrive pas.  Je rêverais d'être maniaque, d'avoir le rangement dans les gênes.  Que ça coule de source.  Que ça aille de soi.  N'avoir qu'un manteau, une paire de shoes (à la rigueur deux, une par saison), quelques fringues, deux livres, un DVD (genre Pretty Woman, le seul le vrai).  Mais moi j'ai trois garde-robes pleines de vêtements (dont les trois quarts aussi démodés que ... ouf ben que les trucs démodés, avec des coloris à chier, des épaulettes de camionneurs et en plus dans un format dans lequel j'entrais quand j'étais ado, soit plate comme une sole limande), des dizaines de chaussures de toutes les couleurs, autant de livres qu'une bibliothèque et de DVD qu'une DVDthèque.  L'horreur.  Bref, chez moi, ça sera jamais comme dans les magazines de déco.

Mais après mon big rangement de l'année (du siècle ?), je me suis surprise à évoluer dans mon intérieur, un grand sourire aux lèvres.  C'était cool, cette cuisine dont je voyais l'évier, cette chambre où je ne trébuchais pas sur des piles de vêtements, cette salle-de-bains avec une baignoire brillante.  Le bonheur.  L'ordre à l'extérieur, ben ça aide à avoir de l'ordre à l'intérieur, je trouve.

J'ai donc décidé, en ce 1er août, que dorénavant, chez moi, il fera tout le temps « comme si un brun ténébreux pouvait débarquer dans ma vie, et dans ma chambre, à tout instant ». 

Et bien, plus de deux mois plus tard, j'ai tenu.  Bon, y'a bien quelques failles, du bordel qui tente de revenir, de la vaisselle qui tente de se poiler (néologisme - celui-là est pour toi Fanfan - signifiant se couvrir de poils), des fringues qui s'échappent de la garde-robes, mais je tiens.  C'est dur, mais je tiens.  Ranger, pour moi, c'est pas naturel, donc je dois me forcer, c'est pas un réflexe d'amener mon assiette sale et de la laver, ni de ranger mes fringues une fois lavées et séchées.

Mais je tiens.

Depuis deux mois.

Keske chuis fière.



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