Magazine Humeur

Transhumance

Publié le 12 octobre 2009 par Didier T.

Je sais que ça ne sent pas la pivoine, mais quand je lis qu’Hyppolite est malheureux, ça ne me rend pas vraiment heureuse, mais ça me rassure bien. Qu’il pleure et à chaudes larmes. Juste retour pour celui qui n’hésite pas à blesser les filles. En même temps, il fait tellement de chichis avec ses larmes, que je crains que sa tristesse ne soit que feinte. La comédie, le cinéma, tout ça, c’est son rayon. 
Je m’en veux de penser encore à lui. Peut-être que ça ne compte pas parce que ce n’est que de temps en temps et avec pas mal de ressentiment.
Dans quelques jours, je pars. Je vais bien cadenasser ma valise, je ne veux pas croiser de fantômes. Là-bas, plus loin, je me viderai la tête, je m’enivrerai d’autres choses, j’essaierai d’être moins bête.
Il se peut que le cinéma français me manque.
Ce soir, je suis allée regarder « Mères et filles » de Julie Lopes-Curval. J’ai été attirée par le titre et par l’affiche Catherine Deneuve ( c’est vrai que BB avait une jolie moue mais Catherine Deneuve, que voulez-vous, elle est blonde et elle est belle, elle est libérée, elle est moderne, je l’adore), Marina Hands (toujours tellement juste, souvenir inoubliable de son interprétation de Lady Chatterley), Marie José Croze (lumineuse, mystérieuse, étonnante, toujours). 
Ca se passe au bord de la mer, Arcachon. On ne sera pas étonnée que la réalisatrice ait commencé par la section Photographie de la faculté d’arts plastiques, ses images de la mer bleu sale et du ciel nuageux gris-rouge-orangé sont sublimes, et tellement bien accompagnée d’une musique envoûtante signée Patrick Watson. C’est une histoire de femmes. On en croise trois générations, à chacune ses démons, ses doutes, ses malheurs, ses drames d’époque. A chacune sa façon de camoufler ses larmes et ses peurs. 
Julie Lopes-Curval avait déjà proposé le scénario du film Le rôle de sa vie, une histoire de femmes déjà ou comment une assistante (Karin Viard) entre puis sort de la vie d’une actrice de cinéma renommée (Agnès Jaoui). J’avais beaucoup aimé. Ensuite elle a réalisé Bord de mer, son premier long métrage ; je ne l’ai pas vu. Puis vint Toi et Moi, une comédie romantique, qui m’a fait penser à Amélie Poulain, sauf que c’était tout romantique. Bref, une réalisatrice que j’apprécie, qui montre là, un film assez dur. J’ai beaucoup pleuré pendant la séance ; je me suis bien trop reconnue dans le personnage d’Audrey. Un récent roman de François Bégaudeau a pour titre « vers la douceur », il me semblait que ça voulait dire, qu’en avançant dans la vie, en vieillissant, j’irai, comme les autres, vers l’apaisante douceur, or il n’en est rien, je vais, comme Julie, comme Audrey, vers plus de gravité.
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu

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