Magazine Talents

Festival du film écologique de Bourges

Publié le 12 octobre 2009 par Mari6s @mari6s

Hier je suis allée avec ma mère au 5ème Festival du film écologique de Bourges. J'y étais déjà l'an dernier, avec mes deux parents.

Nous avons d'abord déjeuné avec des amis retrouvés sur place, puis nous avons vu deux des films primés: Green et Nous resterons sur Terre. Ensuite, nous avons fait le tour des stands (nourriture, vêtements, construction, cosmétiques, etc, le tout écolo bien sûr) et nous sommes parties vers 18h.

Le premier film, Green, durait un peu moins d'une heure, et racontait l'histoire (fictive) de Green, une femelle orang-outang d'Indonésie. Une histoire tragique, triste à en pleurer, et qui commence presque par la fin: on voit Green adulte, allongée dans une maison, avec une perfusion et une couche, pas très en forme. Puis on revient en arrière, comme dans les souvenirs de Green: la forêt, d'abord, les animaux, dont elle et sa maman... Puis un bruit de moteur la ramène à des souvenirs moins agréables: la déforestation, les engins qui détruisaient tout ce qu'elle connaissait...
A ce moment-là, on suit la filière de ce bois abattu jusqu'au bout: les usines où le bois est transformé et traité, puis les meubles, les terrasses, tous les objets créés à partir de ça, dans nos villes. C'est le procédé employé durant tout le film, pour le papier puis l'huile de palme. Très efficace, ce contraste entre la nature et ce pour quoi on la détruit... Révulsant.
Et on suit l'histoire de Green, enlevée toute petite et vendue dans une "animalerie" de rue, enfermée dans une sorte de zoo-prison, puis récupérée par ceux qui s'occupent maintenant d'elle et tentent de la nourrir, de la sauver. En vain. Le film se termine sur la mort de Green, embarquée dans des sacs poubelle. Pour quoi aurait-elle encore vécu?
Ce film quasiment muet mais empli de belles musiques, est quasiment entièrement du point de vue de Green, et c'est très réussi: on la voit rêver et regretter sa forêt et c'est bien elle la plus "humaine" de l'histoire... Autre très bonne idée: au lieu des habituels crédits et participants au film défilant blanc sur noir à la fin, ce sont les noms des responsables du calvaire des semblables de Green qui s'affichent: une très longue liste comprenant des fabricants de bois, de papier, d'huile de palme ; ceux qui les utilisent pour leurs produits, etc ; le président d'Indonésie, et bien d'autres...

Le second film, plus général, durait environ une heure et demie: Nous resterons sur Terre. Lui aussi jouait sur le contraste entre la nature et la "civilisation", avec des séquences parlées par 4 personnalités impliquées dans la sauvegarde de l'environnement: Edgar Morin, sociologue et philosophe français ; James Lovelock, scientifique américain ; Wantari Maathai, africaine qui a eu le prix Nobel de la Paix ; Mikhaïl Gorbatchev, ancien dirigeant de l'URSS travaillant maintenant pour la protection de la planète. Le son est laissé en version originale (français, anglais, anglais, russe) et simplement sous-titré en français, ce que j'ai particulièrement apprécié.
Les musiques de ce film sont superbes, assez diverses et très bien adaptées. L'esthétique est très travaillée, les cadrages sont toujours pertinents, et parfois très originaux, comme une magnifique séquence où l'écran est divisé en plusieurs rectangles pour suivre les transports de marchandises.
Le tout est assez cohérent malgré la grande diversité de sujets abordés, ce qui empêche bien sûr d'aller jusqu'au détail. Un plus: les quelques citations écrites qui séparent les séquences, bien choisies et pertinentes pour la plupart.

Bref, des films pas bien drôles et même carrément déprimants, mais très bien faits et qui incitent à la réflexion - et à la révolte!

Sur le Festival en général, je n'ai que des louanges: l'ambiance est très conviviale, les films de bonne qualité et les stands très variés. Pensez-y l'an prochain!


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine