Magazine Journal intime

L'exemple, c'est nous...

Publié le 15 octobre 2009 par Anaïs Valente

"L'exemple, c'est nous", c'est une campagne de Yapaka.be, un site destiné aux djeunes, dont je ne fais pas partie.

L'invitation de Skynet à participer à cette campagne m'a tentée... et j'ai de suite pensé au bus, cet endroit diabolique dont je ne sais me passer pour aller at work.

Le bus, c'est la jungle, je l'ai vite compris.  Et je ne suis pas la seule, puisque le TEC (ou la TEC, qu'importe), s'en est inspiré(e) (de la jungle), afin de lancer sa campagne récente censée remettre les voyageurs dans le droit chemin : embarquer par l'avant, rester calme, poli et courtois et patati et patata.

Depuis lors, les zanimaux ont disparu, mais les campagnes persistent et signent, sous forme d'affichettes en noir et blanc censées faire comprendre aux gentils voyageurs le B.A.-BA du respect.  D'ailleurs, le slogan c'est « le respect, ça rapproche » (comme si on n'était pas déjà suffisamment serrés pour encore vouloir se rapprocher, mais c'est une autre histoire).  Bref, les affiches tentent d'inculquer les bonnes manières : je ne mange pas dans le bus, je diminue le volume de mon gsm, je cède ma place, j'avance dans le fond du bus et tout et tout.  Même les sièges s'y mettent, avec certains qui sont couverts d'un tissu orné de femmes enceintes et de personnes âgées, afin que les gens pigent à qui ils sont réservés.

Tout ça, c'est bien, mais en pratique, c'est bof.

Passque j'ai assisté dernièrement à une scène qui a fait se dresser mes poils sur mes avant-bras, même qu'ils sont toujours pas redescendus, lesdits poils.  Le bus est bondé.  Nous sommes nombreux debout, dont moi.  Le bus avance à grande vitesse, comme d'hab, avec des tournants qui tournent, des bosses qui font des bosses et des vitesses dignes de Francorchamps. 

De nombreux étudiants sont assis.  Des étudiants, savoir des personnes en (presque) bas âge, qui se prélassent doucement sur leur siège, pendant que des dames âgées s'accrochent, tel Tarzan à sa liane, aux barres censées stabiliser leur position.

Y'a plus de jeunesse, je vous le dis, car personne ne cède sa place.  Clair qu'actuellement, céder sa place, c'est limite digne de la médaille de je sais pas quoi, de la légion d'honneur et d'une auréole divine.

Soudain, un brave monsieur encore jeune décide de s'y coller : il interpelle deux jeunes filles encore boutonneuses et leur demande si elles trouveraient pas normal de céder leur place.

La réponse me scotche au sol : « non ».

Au moins, c'est clair et net.

Elles ne bougent pas.

Elles ne bougeront pas jusqu'au terminus.

Ça me serait arrivé dans mon jeune temps, de me faire interpeler de la sorte, j'aurais rougi, bégayé, et me serais levée pour céder ma place illico presto.

Mais maintenant, c'est le grand foutoir dans ma ville : on crache partout, on bouscule, en envoie les portes dans les personnes qui suivent sans même les regarder, on dépasse dans la file, on vole dans les sacs... et on cède pas sa place aux personnes âgées dans le bus.

Même des mioches de douze ans, ça cède pas sa place.  D'ailleurs, l'autre jour, j'ai vu un mioche de cet âge, accompagné d'autres mioches du même âge, prendre quelque chose dans sa poche et faire tomber un objet noir.  Je l'ai averti de la chute.  Pensez-vous que j'ai eu droit à un sourire ou un merci ?  Même pas, il a ramassé son truc tombé et ne m'a même pas jeté un regard.  J'ai failli demander à voir l'objet, d'un air innocent, pour le jeter lorsque le bus ouvrirait ses portes, gnark gnark.  Oui, bon, je m'éloigne de mon sujet.  Et ça n'aurait pas été montrer l'exemple que d'agir de la sorte.  Mais la politesse, ça coûte rien.  La gentillesse, ça coûte rien.  Alors soyez polis et gentils.  Et si quelqu'un est poli et gentil avec vous, ben ayez en conscience et faites pareil.  Bordel de merde !  Amen.

La morale de tout ce blabla, c'est qu'il faut montrer l'exemple, Yakapa l'a compris.  Le TEC l'a compris.  Les chauffeurs l'ont (pas encore tous) compris.  Et moi je l'ai compris.  Promis, demain, je m'y mets, je cède ma place à une personne plus âgée que moi, de gré ou de force. Nan, je rigole, mais au moindre cheveu blanc qui passe, je m'y mets (j'ai trois cheveux blancs déjà, bisque bisque rage, mais je trouverai bien quelqu'un qui en a quatre hein).

Alors, vous avez compris ?

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exemple



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