Nous venons de découvrir, avec retard, que le
Maire de Saguenay, Jean Tremblay, est poursuivi par une association laïque qui prétend être atteinte dans ses droits fondamentaux par le fait qu'il récite en début de
chaque conseil municipal une prière et qu'il refuse de céder à leur oukase lui en faisant interdiction (v. par ex., ICI). Sa prière est la
suivante :
« Dieu tout puissant, nous te remercions des nombreuses grâces que tu as accordées à Saguenay et à ses citoyens, dont la liberté, les possibilités d’épanouissement et la paix. Guide-nous dans
nos délibérations à titre de membres du conseil municipal et aide-nous à prendre bien conscience de nos devoirs et responsabilités. »
Quelle provocation scandaleuse, vous en conviendrez ! Cela m'inspire quelques réactions :
1°- Il faut être animée d'une idéologie bien sectaire pour poursuivre en justice un maire qui tient des propos aussi pacifiques et modérés. Et l'on voit mal quel préjudice l'association peut
avoir à souffrir à ce titre...
2°- Le maire est un élu, qui dispose d'une liberté de conscience, d'opinion, et d'expression. Il peut - et doit - prendre des positions politiques, philosophiques ou religieuses : s'il peut dire
en séance qu'il est contre une proposition politique, il peut également dire qu'ils souhaiterait que ses décisions soit guidées par le Dieu auquel il a le droit de croire. Le maire n'est pas un
service public et s'il peut clamer haut et fort que "le Dollar est son dieu", qu'il "est favorable à la révolution" ou de prier pour que "l'esprit du bouddhisme ou du capitalisme l'éclaire dans
ses décisions" sans que cela choque personne, il doit pouvoir émettre une prière.
3°- Cette prise de position est d'autant moins condamnable qu'elle ne porte aucun préjudice à personne - sauf la crise d'urticaire qui démange peut-être certains intransigeants anticléricaux - et
qu'elle ne nuit en rien au fonctionnement de la mairie ou du conseil municipal.
4°- Si quelqu'un s'oppose aux convictions du maire, la seule sanction légitime est politique : qu'il soutienne un autre candidat ou se présente pour avoir un maire qui corresponde à ses
convictions philosophiques. Un procès n'est absolument pas légitime. Si les électeurs de Saguenay veulent un maire qui fait une prière, ils en ont le droit, de même que s'ils veulent un maire
laïc militant. L'approche des élections permettra d'ailleurs de le dire ! A cet égard, il est symptomatique que l'ensemble du conseil municipal ait apporté son soutien au maire.
Alors, dans l'attente du jugement, prions avec le courageux maire Tremblay pour que le juge soit raisonnable et que Dieu aide Saguennay ! N'hésitez pas à écrire à
Jean Tremblay pour lui manifester votre soutien et lui faire savoir qu'il n'est pas seul (ICI) !
François Larivière