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La Toussaint / Guédés / Un même espace culturel pour deux motivations différentes !

Publié le 31 octobre 2009 par 509
La Toussaint / Guédés / Un même espace culturel pour deux motivations différentes !
La Toussaint / Guédés / Un même espace culturel pour deux motivations différentes !
Source: Journal Le Matin
Les 1er et 2 novembre sont toujours consacrés à la Fête des morts ! Les fidèles catholiques et les vodouisants célèbrent, à leur manière, ce rendez-vous annuel et sacré. Les cimetières, principaux pôles d’attractions des fêtards, seront, cette année encore, le théâtre de rituels exécutés en l’honneur des divinités associées à la Mort. Dans l’espace culturel haïtien, les saints et les loas seront invoqués tant par la prière que par d’autres formes d’incantations.
Le premier jour de novembre est consacré à la fête de La Toussaint. Les fidèles catholiques vénèrent en cette occasion leurs saints et entretiennent la mémoire d’un membre cher de leur famille décédé. La bougie et le café sont, entre autres, les produits utilisés au moment de s’adresser aux défunts dans les cimetières...
Des recherches effectuées sur l’origine de « La Toussaint» font état d’une fête non biblique. « Le premier exemple attesté d’une fête des Morts célébrée le 2 novembre est dû à Saint Odilon (v. 962-1048), abbé de Cluny (994-948), qui ordonna la célébration, à partir de 1031, dans tous les monastères de l’ordre clunisien, d’une messe solennelle pour tous les morts qui dorment en Christ »(1). L’Église catholique romaine s’est inscrite dans la tradition qui veut que les chrétiens vénèrent les saints qu’elle a consacrés, et les fidèles en profitent pour rendre hommage à leurs ancêtres. La Toussaint est donc une fête catholique, célébrée le 1er novembre, et non adoptée par les chrétiens protestants.
La Toussaint / Guédés / Un même espace culturel pour deux motivations différentes !
La fête des Guédés, commémorée le 2 novembre, est typique de la religion vaudou en Haïti. Dans la mythologie du vaudou, les Guédés représentent les esprits de la Mort. En cette occasion, les vodouisants organisent des cérémonies en vue de célébrer leurs dieux représentés par les différents «Barons » surnommés : Baron Samedi, Baron Cimetière, Baron Lacroix, Baron Criminel et « Grann Brigitte ».
Cette célébration traditionnelle donne lieu à des moments d’exaltation phénoménale. En pleine rue les vodouisants se livrent à des mouvements de danse, avec des gestes érotiques frisant l’indécence, boivent du vinaigre, mangent du piment et lancent à tout bout de champ des propos ronflants et obscènes. Autant de réactions qui caractérisent le comportement du Guédé. Dans le panthéon du vodou, il s’agit de l’un des dieux hérités de la période précolombienne, selon des ethnologues haïtiens.
Les couleurs embellissent le décor planté pour le déroulement des manifestations de Guédés. Leurs couleurs traditionnelles sont le noir et le violet. Le déguisement de Guédé Nibo est composé de trois couleurs : le noir, le mauve et le blanc. Le Guédé Nibo est reconnu comme étant le protecteur des morts vivants.
Le Guédé a d’abord été une fête rurale populaire transférée progressivement dans les milieux citadins en Haïti. On assiste chaque année à une forte affluence d’individus dans les cimetières de la zone métropolitaine particulièrement à Port-au-Prince et à Pétion-Ville. Le même phénomène est également observé dans d’autres villes du pays. Les participants à la manifestation des Guédés proviennent aussi bien des couches défavorisées que des classes moyennes. Certains pratiquants qui vivent à l’étranger n’entendent pas négocier ce rendez-vous.
Il semblerait toutefois difficile de confirmer la participation ouverte des membres de la bourgeoisie haïtienne dans ce type de manifestations. Une frange de cette classe se contente de commémorer La Toussaint dans le strict respect des normes catholiques.
Tout compte fait les fidèles catholiques et les vodouisants utilisent les cimetières comme espace commun d’adoration les 1er et 2 novembre. Cependant, leurs présences respectives y sont nuancées par leurs motivations qui sont profondes et variées. Les uns vénèrent les Saints et rendent hommage à des parents disparus tandis que les autres honorent leurs dieux de la Mort.
Source: http://www.lematinhaiti.com/Article.asp?ID=21136Yon gwo AYIBOBO pou ou men m zanmi m ki vizite lakou sa pou pwan nouvèl zanmi lakay ak lòt bò dlo.

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