Magazine Journal intime

Le Salon du Livre de Paris

Publié le 01 novembre 2009 par Elisabeth Robert

Le salon du livre de Paris

Suite aux augmentations plus que conséquentes pour les locations de stands au Salon du livre de Paris (qui a lieu en mars de chaque année) , Serge Eyrolles publie et envoie une lettre pleine de bon sens.

La petite édition se bat au quotidien, nombre d’auteurs talentueux souffrent d’un manque de lecteurs par manque de projecteurs.

Si un livre n’existe pas aux yeux de tous comment pourrait-il être lu ?

Le bouche à oreilles, les salons et séances de dédicaces, quelques coupures de presse locales et surtout une volonté tenace de continuer. Ne jamais baisser les bras simplement parce que l’on croit en nos auteurs, en leurs écrits.

Pour ma part je ne comptais même pas aller au Salon du Livre de Paris, hormis le tarif il s’agit avant tout d’un rendez-vous pour les grands noms. C’est l’occasion en effet pour les lecteurs d’aller rencontrer les Stars de la littérature. Je suis la première à suivre ce mouvement étant admirative de beaucoup d’auteurs appréciés mais cela ne m’empêche pas pour autant de lire plus de livres méconnus que ceux conseillés par les grands groupes.

Bien sûr on peut s’en prendre aux librairies qui refusent de commander les ouvrages en vente ferme et préférèrent les dépôts, on peut aussi en vouloir à ceux qui organisent ces salons… mais avouez aussi que le lecteur a le choix de chercher hors des sentiers battus.

Si seulement on pouvait convaincre les personnes avides de lectures intéressantes, diverses et passionnantes qu’il suffit de cliquer, d’aller dans les salons régionaux, de lever les yeux lorsqu’un inconnu dédicace… Alors la petite édition s’imposerait plus facilement auprès de ces grands groupes.

C’est une affaire bien plus générale que ce constat d’augmentation de tarifs… Mais pourtant sans ce soutien comment approcher le lecteur ?

Monsieur Serge Eyrolles

Syndicat national de l’Édition

115, boulevard Saint-Germain

75006 Paris

Paris, le 12 octobre 2009

Copie à Monsieur le ministre de la Culture

Monsieur le Président,

Nous tenons, collectivement, à vous alerter sur l’orientation que semble prendre l’édition 2010 du Salon du Livre de Paris.

Depuis des années, le tarif « Trampoline », réservé aux éditeurs réalisant moins de 300 000 euros de chiffre d’affaires, leur permettait de disposer d’un stand de 9 m2 tout équipé pour la somme de 2 000 euros HT. Somme qui peut sembler dérisoire, mais est importante lorsque l’on connaît l’état de la trésorerie des petites maisons d’édition.

Au milieu du mois d’août, Reed, le concessionnaire du salon, a fait parvenir aux éditeurs sa proposition commerciale pour 2010. Et là, stupeur (mais stupeur étouffée par la chaleur estivale) : le tarif « Trampoline » est désormais exclusivement réservé aux primo exposants. Pour pouvoir bénéficier d’un stand équivalent, un petit éditeur ayant déjà participé au Salon devra dorénavant débourser plus de 4 300 euros HT, si l’on intègre au tarif de base toutes les « options » – obligatoires (assurance, inscription, compteur électrique, etc.).

Lundi 7 septembre 2009 : une réunion, initiée par Reed, s’est tenue au siège du syndicat dont vous êtes le président en présence d’une cinquantaine d’éditeurs et de l’équipe du Salon du Livre au grand complet.

M. Morisset, le commissaire du Salon, nous a expliqué qu’il avait décidé « d’accompagner davantage la petite édition » et que la suppression du tarif « Trampoline » pour les éditeurs ayant déjà exposé visait à simplifier l’offre commerciale.

Pourquoi cette augmentation de 115 % ? Nulle réponse ne nous a été apportée. Pourtant, il apparaît évident qu’en doublant le tarif des « petits » stands (il est à noter que le tarif des autres n’a, lui, pas évolué), le Salon du Livre risque très vite de se délester des petits éditeurs incapables de suivre cette inflation.

Lundi 20 septembre, Reed a mis au point une nouvelle grille tarifaire destinée aux petits éditeurs, en proposant le stand de 9 m2 à 3 519 €, ce qui « limite » la hausse à 1 519 €. Cette majoration, de 75 % tout de même, nous semble bien éloignée de la volonté annoncée par le

commissaire du Salon d’« accompagner davantage la petite édition ».

Inutile de rappeler que le Salon du Livre est pour tous les éditeurs – petits et gros – le moyen de nouer de nouveaux contacts avec lecteurs, libraires, bibliothécaires, journalistes…

Nous souhaiterions connaître votre position sur cette augmentation et savoir qui en est l’initiateur. Est-ce le SNE, propriétaire du Salon, ou bien votre prestataire Reed ?

Depuis quelque temps se murmure que certains aimeraient voir le Salon retrouver le cadre prestigieux du Grand Palais. Hélas, le mètre carré y est plus rare qu’à la Porte de Versailles et tout le monde ne pourra être de la fête, comme vous le confirmiez dans un entretien àLivres Hebdoen février 2009 en affirmant : « Si on retire les stands marginaux, on peut peut-être y tenir. » Devons-nous en déduire que nous sommes ces « marginaux » qu’il faut commencer à éloigner ?

Dans l’attente de vos éclaircissements sur une situation que nous jugeons alarmante pour la politique du livre en France, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération la plus distinguée.

Valérie Millet,Les Éditions du Sonneur

Laurent Seminel,Menu Fretin

Francis Combes,Le Temps des Cerises

Edmond Janssen,Éditions Delga

Gérard Cherbonnier,Éditions Le Petit pavé

Jean Ferreux,Téraèdre publishing

Dominique Gibert,Diateino

Dominique Tassel,Éditions Albertine

Alain Gorius,Éditions Al Manar

Guillaume Zorgbibe,Éditions du Sandre

Michel Chandeigne,Éditions Chandeigne

Pascal Arnaud,Éditions D’un Noir Si Bleu

Émeric Fisset et Marc Alaux,Éditions Transboréal

Thierry Marchaisse,Éditions Epel

Laurence Teper,Éditions Laurence Teper

François Plisson,Éditions de La Fibule

Xavier D. de Casabianca,Éditions Éoliennes

Marie Kattie,Présence africaine Éditions

Thierry Boizet,Éditions Finitude

Pierre Picy,Éditions Kailash

Christophe Sedierta,Éditions de la Dernière Goutte

Yves Frémion, président du MOTif

Susanne Juul,Gaïa Éditions

Sylvie Vacher,libraire

Brigitte Bouchard,Les Allusifs

Samuel Seguin,Éditions Fata Morgana

Paule Martigny et Alain Vollerin,Mémoire des Arts

Jean-Luc A. d’Asciano,Éditions L’OEil d’or

Xavier Legrand-Ferronnière et Anne-

Sylvie Homassel,Éditions Le Visage vert

Sabine Bucquet-Grenet,Les Éditions de l’Épure

Arnaud Fournier,Stalker Éditeur

Claire Paulhan,Éditions Claire Paulhan

Frédéric Jaffrenou,Éditions Isolato

Pierre Marchant,Éditions Calleva

Catherine Desjeux,Éditions Grandvaux

Marjolaine Pereira,Éditions Millefeuille

Gérard Pourret,Éditions Mouck

Nicolas Gary,Actualitte.com

Pascal Pratz,Asphodèle éditions

Pascal Boulanger,bibliothécaire, auteur

Thomas Seurat,librairie Grangier (Dijon)

René et Alice Turc,éditions Grandir

Éliane Huber,libraire

Monique Subra,éditions du Carbardès

Étienne Galliand,Alliance des Éditeurs indépendants

Benjamin Jugieau,TDO éditions

Maryline Larret,bibliothécaire

Caya Makhélé,Éditions Acoria

Déborah Dupont-Daguet,librairie Gourmande (Paris)

Élise Milicevic,Éditions 1793

Évelyne Philippe,Éditions de Bourgogne

Valérie Marty,Éditions Créer

Gilles Seegmuller,Éditions de l’Onde

Patrick Lefrançois,Éditions Pascal

Marie-Hélène Alba, Éditions du Lys noir

Isabelle Drouin Soubrillard et Yves Soubrillard

Éditions Infrarouge

Martine Levy,La cause des livres

Raphaël Thomas,Éditions La ville brûle

Danica Urbani,Dadoclem

Jean-Luc Hadji-Minaglou,Éditions Lis et Parle

Philippe Raimbault,Les mots migrateurs

Jean-Christophe Pichon,Éditions Edite

Charles Merigot,Éditions de la Ramonda

Benjamin Lambert,Librécrit

Hugues Barrière,Autour du livre

Nicolas Bayart,Éditions Le Passager clandestin

Christian Sauvan-Magnet,Éditions Le Desk

François David,Éditions Motus

Gil Fonlladosa,Éditions In Octavo 


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