Magazine Journal intime

Jeune Famille rech. appartement

Publié le 06 novembre 2009 par Fyfe
Cela fait déjà 4 ans que M. PetiteGraine et moi faisons l'offrande mensuelle de nos augustes personnes à un appartement parisien, en échange d'un modique loyer représentant environ un smic (sauf que notre loyer, lui, il augmente drôlement plus vite que le smic dis donc).
Voilà un montant qui, je vous prie de le croire, fait très mal aux augustes popotins de nos augustes personnes.
N'allons pas non plus faire pleurer dans les chaumières (les chaumièreuses ont déjà bien trop à faire à pleurer sur les difficultés inhérentes à la filiation présidentielle, rendez vous compte, de la discrimination contre ceux qui n'ont pas la chance d'être bien nés du côté des pauvres, et ce, dans le pays même de l'égalité (liberté fraternité royauté tout ça tout ça) si c'est pas malheureux ma brave dame), n'allons pas faire pleurer dans les chaumières, disais je donc, il n'y a bien que les riches qui puissent se plaindre de payer les choses trop chères, les pauvres, eux, aimeraient bien se les payer, les choses trop chères.
Bref.
Je disais quoi ?
Pour en arriver où ?
Ah oui c'est ce que tout le monde aimerait bien savoir. Et bien moi aussi, tient. Je m'étais pourtant promis que j'arrêterais le crack à la pause dej, ça me flingue les neurones.
Breeeef.
A ce stade tout le monde aura compris que c'est pas drôle tous les jours d'être dans ma tête, et que parfois, j'ai de bonnes raisons de délaisser mon blog.
(je vous laisse méditer une petite minute sur toutes les inepties dans queue ni tête que je vous ai épargnées ces dernières semaines.
Ayé ?
Voilà. De rien, donc.)
L'appartement, donc.
Qui, à ce prix-là, n'a même pas le bon goût d'être un 150 m² dans le quartier du Marais avec terrasse panoramique et vue sur la Tour Effeil (mais si, ça existe).
Déjà, soyons honnête, rien que ça, c'est un peu l'arnaque.
Mais passons, M. PetiteGraine et moi sommes de nature clémente : 66 m² dans un quartier sympathique, ça va.
Ce qui passe un peu moins bien, ce sont :
- les 6 dégâts des eaux (moitié en tant que fuiteurs et moitié en tant que fuités, pas de jaloux),
- les 2 interventions de notre assurance pour repeindre des murs et/ou des plafonds (opération aussi appelée "cache-misère", ou "recouvrons les cloques et peut être ne s'apercevront ils pas qu'on n'a pas réparé la fuite" et aussi "mon propriétaire nous prend pour des cons"),
- et les 5 interventions de plombiers, toutes plus amusantes les unes que les autres.
Ces derniers méritent qu'on s'y attarde un peu.
Si,si.
Alors il y a celui qui non non non ne voit pas de fuite, ça doit venir d'infiltrations extérieures. NB : le voisin du dessous est en mesure de prendre une douche dans sa cuisine et ça lui coûte pas un rond en consommation d'eau car ça vient de chez nous. Ou plutôt des infiltrations. Mais oui bien sûr. Et l'eau qui gicle du tuyau sous notre évier, c'est exprès pour arroser la poubelle ?
Il y a aussi celui qui bosse dans l'immeuble et à qui on demande de vérifier que notre intervention d'urgence (changement de joint), qui jette un oeil, dit que c'est bon, (reprend son oeil), retourne chez les voisins, et nous fait parvenir une facture de 120 €.
Il y a tous ceux qui sont intervenus à la demande du proprio promis juré craché, et ont tout réparé promis juré craché (non mais on n'est pas maniaques mais quand même ça serait sympa de ne pas cracher sur le carrelage de la salle de bain merci), sauf que personne ne les a vus, et qu'une fois tout repeint, tout recloque dis donc.
Et puis surtout, surtout, il y a celui qui a cassé notre baignoire, nous a coupé l'eau toute la journée et l'accès à la salle de bain pendant une semaine complète alors que j'étais enceinte de 7 mois. Celui là, il est au panthéon des gros connards de plombiers pour qui l'enfer est trop beau, non non non monsieur, pour vous on a plutôt prévu une réincarnation en bonsaï.
Celui là, aussi surnommé, "oups, j'ai aussi cassé vos toilettes ce vendredi soir, allez à lundi, hein", n'avait sans doute pas été prévenu qu'on ne rigole pas avec la vessie d'une femme enceinte. (ni qu'on ne cache pas ses mégots sous la baignoire, ni qu'on ne fume pas chez les gens, et encore moins sous le nez d'une femme enceinte, qu'on ne laisse pas le plastique poussiéreux en place le soir si ça empêche le passage, et qu'on en vole pas la balayette des gens. Etc etc)
Tout ça en 4 ans, donc.
Ajoutez à ça, une épisode court (1 an et demi) mais intense, avec un voisin du dessous caractériel à tendance jeanne d'arquesque dont je n'ai jamais vu le visage ou entendu la voix, mais qui nous a bombardé de courriers recommandés avec accusé de réception pour nous menacer de moults procès et autres sanctions si nous continuions à faire le ménage après 21h (non il y a erreur monsieur, nous ne faisons jamais le ménage et nous pouvons le prouver) et à marcher avec des talons toute la journée (chéri je t'ai déjà dit d'arrêter de faire venir ta maîtresse en talons aiguilles la journée quand je ne suis pas là), etc etc.
Celui là aussi m'est avis qu'il a une belle carrière de réincarnation devant lui. Je lui prédis une prochaine vie de magazine quelconque arrivé inexplicablement dans les mains de mon Crampon (je vous ai dit que le Crampon était papivore ?).
Bon.
Avouez qu'on a quelque légitimité à avoir les dents qui grincent à l'évocation de notre propriétaire (qui n'est autre que la très charitable église catholique, rappelons le, également surnommée "aime ton prochain, mais laisse le se démerder avec sa chaudière qui ne marche plus").
Ce qui est bien avec les appartements, c'est que quand tu penses avoir touché le fond, tu découvres qu'il est toujours possible de faire pire.
Je vous le donne en mille, suite au décret d'application de je ne sais quelle loi qui implique de payer à plein temps la gardienne et blablabla, blablabla, le loyer est augmenté de 150 € par mois et ce à partir de dans 15 jours, tiens.
Euuuuh.
Encore sonnés par la nouvelle, nous n'avons pas vu venir l'estocade.
Hier matin, alors que l'agence administrant notre immeuble organisait un grand audit de plomberie (annoncé depuis 2 ans), j'ai donc reçu le super méga grand chef des plombiers de toute la terre (80 ans et demi environ), accompagné d'un des types de l'agence.
Je me suis fait grand plaisir en leur listant de manière exhaustive et détaillée tous les problèmes passés et présents, leur montrant tous les joins menaçants, les cloques de peinture en formation, etc etc.
Ça a duré une grosse demi heure, même que j'en avais mal à la gorge et presque plus de salive à la fin.
Quand, haletant presque, je me suis enfin arrêtée de parler, et me tournant vers le grand manitou de la plomberie avec un air interrogatif, je m'attendais à tout : à ce qu'il se pende avec le conduit de son sonotone, essaye de se trancher la jugulaire avec une clé de 10, ou demande expressément à l'agence de faire raser l'immeuble.
Au lieu de ça, il a dit :"Aaaah la condensation, c'est sûr, c'est un problème, quand il fait chaud à l'intérieur, et froid dehors".
Je suis restée coite un moment, et puis voyant que le grand sage en avait manifestement terminé, j'ai tenté un : " Mais euh, et quand ça goutte sur nous ? Y compris l'été ? Y compris dans le salon ? "
Sur ce, il m'a ré-expliqué le mécanisme de la condensation (je devais avoir l'air un peu perplexe)(ou con).
Le gars de l'agence a ajouté un truc du style : "Il faut aérer un peu plus longtemps après vos douches le matin !".
Et voilà.
J'évalue à une bonne demi-journée le temps nécessaire à dieu-le-père des plombiers pour finir l'audit de l'immeuble et en déduire qu'il faudrait peut être démonter toutes les fenêtres pour que l'air circule mieux. Ou alors ne rien faire c'est bien aussi, puisque tout va bien.

Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossiers Paperblog

Magazine