Magazine Humeur

Les robots et le travail

Publié le 09 novembre 2009 par Ekilio

Bonjour à tous,

Il parait que j'ai des lecteurs - et je vous remercie à tous si vous me lisez, les commentaires qui ont fleuri sous mes billets me font très plaisir ! - alors je vais essayer de rester un peu plus actif sur ce blog. Et aujourd'hui, une nouvelle petite idée qui m'est venue au fil d'une discussion... Les robots.

Il y a quelque chose d'assez paradoxale dans le concept de robot. Le mot "robot" signifie "travail" en polonais ("robotnik" pour être précis), ou encore "esclave" ou "travailleur dévoué". Son but ? Travailler à la place de l'homme, faire à sa place les taches répétitives, ennuyeuses, ou encore dangereuse. Bref, libérer l'homme du travail, et lui permettre de profiter des cotés positifs de la vie, sans en avoir les inconvénients.

Et pourtant, depuis leur origine même (la pièce de théatre "Rossum's Universal Robots"), et dans l'imaginaire populaire (comment oublier Matrix ou Terminator ?), les robots sont dangereux. Toujours, la machine vient combattre l'homme, portant en elle une haine féroce - alors que ces machines sont décrites comme incapables de sentiments. Qu'est-ce qui peut nous pousser, alors, à cette crainte ? La peur des réminiscences de l'esclavage, ou d'être accusé d'être pour cette pratique atroce ?

Mais imaginons. Imaginons que nous arrivions à produire des robots toujours plus perfectionnés, des robots qui ne penseraient pas - car, j'en suis convaincu, nous pouvons créer la logique mais pas la vie ni la pensée. Des robots qui ne se fatigueraient pas, qui n'auraient pas besoin de manger, de dormir, de faire des pauses. Des robots qui se répandraient, partout, et remplaceraient l'homme dans toutes ses taches.

Bien sûr, cela impliquerait du chômage. Mais le mot "chômage" aurait-il encore un sens dans un monde où personne ne travaille ? Si, partout dans le monde, le travail des hommes était fait par les robots, personne n'aurait plus à travailler. Ce ne serait plus du chômage, mais un genre de vacances sans fin.

Qui plus est, dans un tel monde, tout serait accessible sans fin. Après tout, les robots n'ont pas de limite de travail, ils n'ont pas à être payés, et une fois fabriqué ne coutent rien qu'un peu d'électricité, produite par un autre robot. Et si leur fabrication se fait par d'autre robot, la boucle est bouclée. Il suffirait alors d'un seul petit mouvement, comme le début d'une chute de dominos : mettons que l'énergie devienne gratuite. Après tout, elle serait fabriquée par des robots, donc sans besoin de salaire, et alimenterais ses propres robots. Mais si l'énergie est gratuite, la fabrication des robots devient gratuite : l'extraction des matières premières se fait par les robots, la construction des machines également, leur livraison idem, et tous ne coutent déjà rien. Et alors, si les robots et l'énergie - et les matières premières - sont gratuits, tout le reste n'a plus de coût.

Voici peut-être le seul moyen d'en arriver à une société où l'argent n'existe plus. Après tout, à quoi sert l'argent si rien n'a de coût ? Comment justifier de son usage quand tout le monde voit que tout est gratuit à produire ? Et si l'argent n'existe plus, le chômage est encore moins un inconvénient. Après tout, nous travaillons pour gagner de l'argent - si nous faisions les choses pour le plaisir, nous aurions toujours la possibilité de les faire, mais à d'autre moment et d'autre manière.

Et que dire des guerres ? Sans argent, plus d'inégalités mais surtout plus d'envie. Si toute la planète se délivre de l'argent, quel sera l'intérêt d'aller dans les pays voisins prendre de force les choses qu'on pourrait avoir gratuitement sans cela ? La guerre n'aurait plus de raison d'être, hors la soif de pouvoir de certains fous - mais là encore, le totalitarisme et la violence naissent de la pauvreté. Et si la pauvreté est totalement abolie, il n'aurait plus de terreau où pousser.

Arriverons-nous un jour à un tel monde ? Je n'en suis pas sûr. Certaines fonctions ne peuvent être accomplies par un robot sans âme - toutes les activités artistiques, par exemple, ou encore tous les métiers de la psychologie, de la police ou de la médecine. Ces métiers font trop appel à l'instinct et à la créativité humaine pour pouvoir être programmés - mais qui sait, un jour peut-être, seul l'art restera une frontière impossible à franchir pour les robots.

Et dans ce cas, peut-être aurons-nous assez de personne qui font de l'art par plaisir et par passion pour qu'ils n'aient pas besoin de salaire. Nous n'aurions plus besoin de "travailler pour vivre", mais simplement de "vivre et de faire ce qu'il nous plait". Peut-être est-ce une forme de paradis ?


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