Un pèlerinage de jeunes prêtres sur les pas de Jean-Paul II

Les jeunes prêtres du diocèse du Puy (moins de 10 ans d'ordination), accompagnés par Mgr Brincard et le Père Chazot, ont effectué du 19 au 23 octobre un pèlerinage sur les pas de Jean-Paul II en Pologne. Le Père Emmanuel Dursapt livre au service communication du diocèse du Puy-en-Velay ses impressions.

Qui participait à ce voyage ?

Nous étions six : le P. Florent de Rugy, le P. Jérôme Tran, le P. Laurent Monnier, le P. Samuel Grangeon, le P. Patrice Missonnier et moi même. Nous étions accompagnés de notre évêque et du Père Chazot qui est chargé des jeunes prêtre.

Quelles furent les grandes étapes ?

Nous sommes partis le 19 pour Cracovie qui a été notre base pendant tout le séjour. Nous étions logés au Grand Séminaire. Nous avons visité Katowice, Kalvaria, Auschwitz, Częstochowa, et bien sûr Cracovie. Nous sommes rentrés le 23.

Que retenez-vous de ce séjour ?

J'ai été épaté par le programme concocté, entre autres, par le Père Skoczny, le supérieur du Séminaire où nous étions reçus. En quelques jours, il nous a permis de découvrir de façon assez complète ce pays et ceux qui y vivent. Nous avons pu percevoir quelque chose de l'actualité de la Pologne, entre autre l'écart entre les villes, où la vie est proche de ce que nous connaissons en France, et les campagnes, où les infrastructures et leur entretien nous fait apprécier notre pays ! Nous avons découvert l'histoire de la Pologne : dans ce qu'elle a eu de glorieux : nous étions logés à côté du Wavel, l'ancien palais de rois de Pologne et où est située la cathédrale, dans ce qu'elle a connu aussi de plus tragique : Auschwitz. Pour les Polonais c'est un lieu important : près de six millions de Polonais sont morts pendant la seconde guerre mondiale, dont plus d'un million à Auschwitz ! Nous avons pu prier dans la cellule où est mort le Père Kolbe et nous avons fait mémoire de Sainte Thérèse-Bénédicte-de-la-Croix (Edith Stein), qui est morte ici aussi. C'est aussi un lieu de martyr pour l'Eglise.

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué ?

Auschwitz, bien sûr. Mais aussi la rencontre, brève mais intéressante avec le cardinal Dziwitz qui a été le secrétaire particulier de Jean-Paul II. Il nous a parlé des derniers jours du Pape : sa vie de prière restée intacte jusqu'au bout et le fait que, consciemment, il ait anticipé dans sa prière la fête de la Divine Miséricorde célébrée le lendemain du jour de sa mort.

Quel aperçu avez-vous eu de la vie de l'Eglise de Pologne ?

Nous étions logés dans un séminaire. Dans celui où nous étions il y a plus de cinquante séminaristes et il y en a un second à Cracovie où ils sont plus de deux cents. Les vocations sont très nombreuses. Pourtant, on sent bien que les mentalités changent et que les idées occidentales contaminent la Pologne également. Je me suis posé la question de savoir si les Polonais se rendent compte que les choses risquent de changer vite chez eux aussi. Nos rencontres avec des évêques, des prêtres et des séminaristes polonais nous ont bien montré qu'ils étaient très conscients des choses.

Et entre vous, au sein du groupe, que vous a apporté ce voyage ?

Nous n'avons pas très souvent l'occasion de nous rencontrer entre nous, surtout de façon un peu prolongée. Nous avons pu prier ensemble : le bréviaire, la messe quotidienne… C'était la deuxième fois que je vivais ce type d'expérience. La dernière fois c'était sur les pas de Don Bosco à Turin en 2007. C'est un temps où nous nous encourageons en échangeant sur nos joies, sur nos peines aussi. Nous avons aussi pu partager avec notre évêque : sur notre place de jeunes prêtres dans le diocèse, sur les relations avec les autres prêtres… Ce voyage a été pour moi, un temps de grâce où, en peu de jours, nous avons vécu des choses fortes entre nous et à la rencontre de ce pays. Ce temps pris ensemble fait du bien : on y vit la dimension familiale de l'Eglise.