Magazine Journal intime

Écrire une histoire... la mienne ?

Publié le 16 novembre 2009 par Suzywong
Depuis toujours je veux écrire une histoire digne d'accomplir un best-seller québécois. Mais au lieu de m’y mettre sérieusement, je préfère faire les cent pas. Ainsi, pas l’ombre d’une trace apparente d’un roman commercialisable sur mon PC. Pourtant, j’en ai des trucs à raconter.
Y’a mon enfance barjot mais quand même remplie de bons souvenirs. J’y ai empilé cinq ans de ballet classique, trois ans de danse aérobie même si j’étais incapable de suivre la cadence, deux ans de cours de dessin de BD, trois mois et demi de Karaté, une seconde de nirvana quand le frère de mon p’tit ami m’a goulument embrassée… Y’a également mon adolescence poissée où je ne pouvais poser un pied devant l’autre sans angoisser qui m’a laissée en colère et, qui pourrait à elle seule, pondre un bouquin. En colère contre quoi ? Contre qui ? Ce ne sont pas de vos affaires. Tout ce que j’ai envie de vous en révéler, c’est que cette époque de mon existence me laisse à la merci de mes bibittes encore aujourd’hui. Mon adolescence est ma mort à petite dose. Je la camoufle sous le tapis, en petites pelotes de rancœur, mon grand ramassis de désillusions. Eh oui ! J’viens de vous faire ma psycho à cinq cents…  souriez !
Y’a bien sûr ma vingtaine. Eh oui ! Dans la vingtaine, me suis offert l’hosto. Après une intervention chirurgicale à ma colonnette, beaucoup de complications il y a eu. Dans le jargon des pseudos génies, on appelle cela un trauma postopératoire. Issue : plusieurs mois sur l’étage d’orthopédie et ensuite quelques autres dans un centre de réadaptation. Aussi, sept autres chirurgies et bon nombre d'autres complications. Je pourrais ainsi raconter milles anecdotes sur les patients que j’ai côtoyés, sur les soins de santé au Québec itou. J’en ai eu des chambreurs volubiles, des tintés et des plus sympathiques que d’autres. Nombreux sont passés dans ma chambre du B6. Après mes nombreux dénombrements de trous dans les tuiles de mon plafond de chambre d’hôpital, c’était toujours plaisant de la jaser avec les visiteurs de mes souffreteux…
Y’a évidemment mes amours, quand ils n’ont pas survécu à ma peur de m’embarquer, ils ont trépassé tout simplement. Ah ! J’oubliais que celui qui était entré en collision avec un orignal, qui s’était retrouvé comateux et qui m’avait effacée totalement de sa mémoire quand il s’était réanimé, que celui-là, est toujours vivant. En prime, pour en rajouter à l’amnésie, comme si cela n’était déjà pas assez, il y avait quelqu’un d’autre que moi dans son p’tit cœur. Puis pour faire suer davantage, elle était plus jeune, plus jolie et sûrement une meilleure affaire que moi. Encore aujourd’hui, je crois que je suis incapable de dire si j’ai pu vivre pleinement mon deuil de cette personne là attendu qu’elle n’est pas vraiment morte et que je n'ai pas pu avoir d'explication. Sa perte de mémoire vis-à-vis moi et sa deuxième muse, ça reste trop pour ma tête et mon cœur.  Là, je vais me taire un peu, j’deviens triste comme la mort à Baptiste.

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