Magazine Humeur

Ultima verba au sujet du mache de foute

Publié le 19 novembre 2009 par Hermas
Ultima verba au sujet du mache de foute Vraiment, nous nous en voudrions de manquer cet épisode du mache de foute d'hier soir, si capital.
L'événement est si considérable que le Gouvernement de ce pays - la France, comme on sait, en proie à ses doutes psychanalytiques et qui s'interroge officiellement en ce moment sur son identité - est intervenu, si l'on peut dire, sur le terrain.
Acteur éminent du Gouvernement et du Sport, le Ministre Bachelot y est allé de sa harangue, avec toute la classe propre à son rang.

"On a eu une équipe de France qui était absolument asphyxiée et qui a obtenu son match nul à cause d'une grossière erreur d'arbitrage", a-t-elle déclaré. Soulagement : ce n'est pas par la malhonnêteté du capitaine de l'Equipe de France, mais par la faute de l'arbitre. Je me disais aussi... Toujours grave, elle a ajouté : "Si on continue comme ça, sur le mode de ce qui s'est passé hier, on ne va pas être bien en Afrique du Sud, ça va pas durer longtemps". Merveille stylistique. "Ouais, on est mal barrés les mecs", étant entendu, évidemment, que "on", c'est elle, c'est vous, c'est moi, c'est nous tous dans notre identité fouteballlistique à tête chercheuse.
Mais ce n'est pas tout !
L'analyse gouvernementale s'achève par une exhortation chaleureuse, directe, à l'égard de l'Entraîneur de l'équipe qualifiée par tricherie :
"Raymond, il faut vraiment que tu te mobilises et que tes gars se mobilisent parce que nous les Français, on est quand même très inquiets et beaucoup déçus".

Vous pouvez relire, si, si, allez-y, ça vous concerne tous, inquiets et déçus que vous êtes, en goûtant la profondeur du propos et du style ministériels. "Ouais, allez Raymond, mobilise-toi un max, c'est trop !".

A défaut d'identité nationale, soyons au moins rassurés, nous avons une Cause, et quelle Cause !
Et dire qu'il fut un temps où la France avait des Richelieu pour la gouverner, et des savants pour s'interroger sur l'origine divine de son pouvoir... Mais pardon, je délire, c'est vrai que je ne suis pas vacciné contre le virus HRB6F42b27. Le pouvoir est aujourd'hui au bistrot, sur fond de cannettes de bière et de relents de choucroute. Allez, à la tienne le Raymond ! A la tienne la Roselyne !




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